Cham - Albums du Charivari/Nos jeux et nos ris
— Qu’avez-vous à redouter ? la vie privée va être murée. — Oui, mais… si les maçons allaient se mettre en grève ! |
— La vie privée va être murée. — Un tort ! c’est le long des murs qu’on met le plus d’ordures. |
— Diable ! c’est une canaillerie que vous me proposez-là… — Tâchez de la faire dans votre vie privée. — C’est juste, au fait ! |
— Malheureux ! tu oses maintenant lever la main sur ta femme ? — C’te bêtise ! la vie privée n’était pas encore murée. |
Balzac écrivant de nos jours les Scènes de la vie privée. | LE BAL DES BLANCHISSEUSES.
— Dansez donc avec une blanchisseuse ! vois mes bras ! — L’habitude qu’elles ont de tordre le linge ! |
— Infamie ! mon mari qui embrasse sa blanchisseuse ! — Chère amie, faut bien ! la mi-carême, c’est sa fête ! |
— Mademoiselle, voulez-vous danser ? — Me donnerez-vous votre linge ? |
— Qu’il a l’air bête, ton petit vicomte ! Viendrait-il ici pour manger leur foin ? |
Baptiste désire bien que l’exposition hippique soit terminée et qu’on rende le cheval à monsieur. |
— Imbécile ! tu as acheté un cheval couronné ! — Le marchand m’a assuré que c’était comme lauréat de l’exposition. |
— Ce que j’ai fait pour mon porc je l’ai fait pour mon cheval, et cependant il n’a pas eu de prix. |
L’exposition chevaline très-goûtée par les membres de la société hippophagique. | — Ton cheval… mais il me semble que c’est lui qui te dresse, il t’apprend la politesse. |
— Mais marchez donc, cocher ! — Pardon, j’ai oublié de dire à madame que je venais d’envoyer mes chevaux à l’exposition. |
MODE DU JOUR. Chapeau plat comme le reste. |
— Baptiste, vous m’accompagnerez à Longchamps en culotte courte. — Puis-je prendre les mollets de monsieur. |
LA QUEUE DE LONGCHAMPS.
— Baptiste, c’est humiliant ! on va me prendre pour une cuisinière qui surveille son pot-au-feu en voiture. |
MODE DE LONGCHAMPS. Jupe à la feuilleton. |
L’arbre du 20 mars n’osant faire sortir sa feuille dans la crainte qu’elle ne soit accusée d’avoir été soudoyée par l’or étranger.
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L’arbre du 20 mars profite de la suppression de l’autorisation préalable pour faire paraitre une myriade de feuilles.
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ÉDUCATION ET GYMNASTIQUE. Nouvelle manière de monter dans sa classe. |
RAPIDITÉ DANS L’ÉDUCATION. Grâce à la gymnastique, l’élève sautera facilement une classe. |
Le trapèze marchant de front avec les études classiques. |
— Impossible de vous recevoir cette semaine ; le gras est défendu. |
— Ma bonne dame, de quoi manger, s’il vous plaît ! — Vous n’avez pas honte ! en carême ! |
— Ma chère amie, ce n’est pas la peine que tu ailles entendre prêcher le carême si cela ne te fait pas plus d’effet que ça. |
Les courses étant d’un bon exemple en carême, le triomphe du maigre. |
EXCELLENT, L’AIR DE MÉRY-SUR-OISE. Ils reviendront tous au bout de quinze jours. |
— De quel droit me conduisez-vous à Méry-sur-Oise ? — Vous avez été trouvé faisant le mort dans une maison. — Imbécile, un mort au whist ! |
— Quelle diable d’idée aussi ! louer une maison de campagne à Méry-sur-Oise. |
Double mouvement des cantonniers à la vue du train de Méry-sur-Oise. |
DIFFICILE DE CONTENTER TOUT LE MONDE. Allonger les jupes, ça fait plaisir aux uns et de la peine aux autres. |
— Colonel, on m’a z’allongé ma jupe, mais dans la crainte, qu’elle ne remonte encore z’une fois, je me suis permis d’y ajouter des sous-pieds. |
La mode finissant par envahir les jupes de l’armée. | — Dis donc, mon garçon, si on diminue la taille et qu’on allonge les jupes, tu finiras par porter une robe ! |
— C’était bien la peine qu’on y donne des jupes, à celui-là ! |
— Ma fille, je te mène voir Paul Forestier, mais je te défends de bouger de là pendant tout le troisième acte. |
— Vous n’avez pas de pendule ? — Mon mari l’a fait enlever. Depuis la pièce de Paul Forestier, il ne veut plus que minuit sonne chez lui ! |
— Chère amie, je t’ai servi Paul Forestier ! — Infamie ! m’avoir fait manger Delaunay de la Comédie-Française ! |
LA NOUVELLE MÉDECINE.
— Qu’allez-vous faire, docteur ? — J’ai des doutes. Je vais livrer vos entrailles à la justice. |
— Eh ! là-bas ! vous n’êtes pas dans l’alignement ! Exproprié pour cause d’utilité prussienne ! |
Venant à Paris pour perfectionner ses études. | Espérons que le soleil de printemps ne le fera pas partir. |
— Allez vous asseoir ! — Ah bah ! |
— J’arrive de la foire aux jambons ! — Tu as dû aller bien vite en prenant tes jambes à ton cou ! |
Ce diable d’Offenbach finissant par se faire jouer au Paradis. | Aime le militaire et ne s’en cache pas, puisqu’elle va le dire à Rome. |
Si le petit Auber pouvait donc réveiller vieux papa Rossini ! | À LA REPRÉSENTATION DU VENGEUR.
— Qu’est-ce que tu fais donc ? — Ma chère, les voilà qui crient vive la République ! tout à l’heure ils vont demander des lampions ! |
— Ma chère amie, nous allons voir le Vengeur, un drame maritime, on ne peut pas savoir !… |
— Je t’en prie, mon petit chéri, fais partie de l’expédition au pôle nord ! tu me rapporteras une belle armoire à glace. |