Cham - Albums du Charivari/Nos jeux et nos ris

Journal le charivari (7p. 247--).

NOS JEUX ET NOS RIS

filet
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ALBUM
DE 60 CARICATURES
PAR
CHAM

— Va donc, imbécile ! un mur faut pas que ça t’arrête, t’es pas journaliste

PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55

— Qu’avez-vous à redouter ? la vie privée va être murée.

— Oui, mais… si les maçons allaient se mettre en grève !

— La vie privée va être murée.

— Un tort ! c’est le long des murs qu’on met le plus d’ordures.

— Diable ! c’est une canaillerie que vous me proposez-là…

— Tâchez de la faire dans votre vie privée.

— C’est juste, au fait !

— Malheureux ! tu oses maintenant lever la main sur ta femme ?

— C’te bêtise ! la vie privée n’était pas encore murée.

Balzac écrivant de nos jours les Scènes de la vie privée.
LE BAL DES BLANCHISSEUSES.

— Dansez donc avec une blanchisseuse ! vois mes bras !

— L’habitude qu’elles ont de tordre le linge !

— Infamie ! mon mari qui embrasse sa blanchisseuse !

— Chère amie, faut bien ! la mi-carême, c’est sa fête !

— Mademoiselle, voulez-vous danser ?

— Me donnerez-vous votre linge ?

— Qu’il a l’air bête, ton petit vicomte ! Viendrait-il ici pour manger leur foin ?

Baptiste désire bien que l’exposition hippique soit terminée et qu’on rende le cheval à monsieur.

— Imbécile ! tu as acheté un cheval couronné !

— Le marchand m’a assuré que c’était comme lauréat de l’exposition.

— Ce que j’ai fait pour mon porc je l’ai fait pour mon cheval, et cependant il n’a pas eu de prix.

L’exposition chevaline très-goûtée par les membres de la société hippophagique.

— Ton cheval… mais il me semble que c’est lui qui te dresse, il t’apprend la politesse.

— Mais marchez donc, cocher !

— Pardon, j’ai oublié de dire à madame que je venais d’envoyer mes chevaux à l’exposition.

MODE DU JOUR.
Chapeau plat comme le reste.

— Baptiste, vous m’accompagnerez à Longchamps en culotte courte.

— Puis-je prendre les mollets de monsieur.

LA QUEUE DE LONGCHAMPS.

— Baptiste, c’est humiliant ! on va me prendre pour une cuisinière qui surveille son pot-au-feu en voiture.

MODE DE LONGCHAMPS.
Jupe à la feuilleton.
L’arbre du 20 mars n’osant faire sortir sa feuille dans la crainte qu’elle ne soit accusée d’avoir été soudoyée par l’or étranger.
L’arbre du 20 mars profite de la suppression de l’autorisation préalable pour faire paraitre une myriade de feuilles.
ÉDUCATION ET GYMNASTIQUE.
Nouvelle manière de monter dans sa classe.
RAPIDITÉ DANS L’ÉDUCATION.
Grâce à la gymnastique, l’élève sautera facilement une classe.
Le trapèze marchant de front avec les études classiques.

— Impossible de vous recevoir cette semaine ; le gras est défendu.

— Ma bonne dame, de quoi manger, s’il vous plaît !

— Vous n’avez pas honte ! en carême !

— Ma chère amie, ce n’est pas la peine que tu ailles entendre prêcher le carême si cela ne te fait pas plus d’effet que ça.

Les courses étant d’un bon exemple en carême, le triomphe du maigre.
EXCELLENT, L’AIR DE MÉRY-SUR-OISE.

Ils reviendront tous au bout de quinze jours.

— De quel droit me conduisez-vous à Méry-sur-Oise ?

— Vous avez été trouvé faisant le mort dans une maison.

— Imbécile, un mort au whist !

— Quelle diable d’idée aussi ! louer une maison de campagne à Méry-sur-Oise.

Double mouvement des cantonniers à la vue du train de Méry-sur-Oise.
DIFFICILE DE CONTENTER TOUT LE MONDE.

Allonger les jupes, ça fait plaisir aux uns et de la peine aux autres.

— Colonel, on m’a z’allongé ma jupe, mais dans la crainte, qu’elle ne remonte encore z’une fois, je me suis permis d’y ajouter des sous-pieds.

La mode finissant par envahir les jupes de l’armée.

— Dis donc, mon garçon, si on diminue la taille et qu’on allonge les jupes, tu finiras par porter une robe !

— C’était bien la peine qu’on y donne des jupes, à celui-là !

— Ma fille, je te mène voir Paul Forestier, mais je te défends de bouger de là pendant tout le troisième acte.

— Vous n’avez pas de pendule ?

— Mon mari l’a fait enlever. Depuis la pièce de Paul Forestier, il ne veut plus que minuit sonne chez lui !

— Chère amie, je t’ai servi Paul Forestier !

— Infamie ! m’avoir fait manger Delaunay de la Comédie-Française !

LA NOUVELLE MÉDECINE.

— Qu’allez-vous faire, docteur ?

— J’ai des doutes. Je vais livrer vos entrailles à la justice.

— Eh ! là-bas ! vous n’êtes pas dans l’alignement ! Exproprié pour cause d’utilité prussienne !

Venant à Paris pour perfectionner ses études. Espérons que le soleil de printemps ne le fera pas partir.

— Allez vous asseoir !

— Ah bah !

— J’arrive de la foire aux jambons !

— Tu as dû aller bien vite en prenant tes jambes à ton cou !

Ce diable d’Offenbach finissant par se faire jouer au Paradis. Aime le militaire et ne s’en cache pas, puisqu’elle va le dire à Rome.
Si le petit Auber pouvait donc réveiller vieux papa Rossini !
À LA REPRÉSENTATION DU VENGEUR.

— Qu’est-ce que tu fais donc ?

— Ma chère, les voilà qui crient vive la République ! tout à l’heure ils vont demander des lampions !

— Ma chère amie, nous allons voir le Vengeur, un drame maritime, on ne peut pas savoir !…

— Je t’en prie, mon petit chéri, fais partie de l’expédition au pôle nord ! tu me rapporteras une belle armoire à glace.


Clichy. — Imp. M. Loignon Paul Dupondt et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12.