Cham - Albums du Charivari/Cascadeurs et cascadeuses
— Oh ! ma chère amie, tu aurais fait fortune avec ces jambes-là au temps où la reine Berthe filait. |
— Dites donc, baigneur, vous n’avez pas ici un mur de la vie privée, derrière lequel je puisse me déshabiller ? |
— Sont-ils bêtes ! suivre c’te femme-là ; s’ils la connaissaient comme moi… |
— Faut-il qu’elle soit bête la lame : enlever des femmes comme ça ! |
— Ce monsieur qui nous regarde ! — C’est ennuyeux : la figure est ce que j’ai de moins bien. |
— Vous dînez à la maison ; ma femme sera bien aise de vous voir. Surtout, pas de cérémonie ! venez comme vous êtes. |
— Quelle horreur ! encore un chroniqueur dans ma voiture de bain ! |
— Vous n’avez pas le droit de me regarder : ce sont mes jambes de la vie privée. |
— Que c’est donc bête, me tenir la figure en plein soleil ! — Pour te brunir, afin de faire croire que nous revenons des bains de mer. |
— Oh ! m’sieu, voyez-vous, nous sommes bien à plaindre dans ce moment-ci : tout le monde est à la campagne. |
— Très-content ! j’ai laissé mes rhumatismes là-bas. — Pourvu qu’on ne découvre pas l’adresse de monsieur. |
L’ennui d’être éclairée par le soleil depuis qu’il a des taches. |
Le Soleil atteint d’une maladie cutanée : les corps savant se cotisent pour lui payer des bains de Baréges. | Les taches continuant à se multiplier sur le Soleil, la terre finit par être éclairée par un nègre. |
M. Clodoche commence à comprendre qu’en portant cet uniforme on a le droit de lever la tête et jamais la jambe. | Tous les Parisiens mettant le feu chez eux dans l’espoir d’attirer le brave caporal Thibaut, le lion du jour. |
MODES PARISIENNES. Passée, la mode du zouave ; aujourd’hui le corsage pompier en thibaude. |
— Imbécile de Mathurin ! ce pauvre enfant qui venait vous faire voir sa couronne et ses prix. — Madame, je peux pas voir de la verdure sans l’arroser. |
— M’sieu, ne me confisquez pas ce livre. — Taisez-vous, petit imbécile, c’est pour vous le rendre comme prix ! |
— Papa, pourquoi que tu l’as tué ? — Parce qu’il n’a pas bien travaillé ; je lui ai vu les oreilles d’âne. — Oh ! papa, ne viens plus me voir à ma pension. |
— Cher enfant, voici ta couronne ; j’y ai fait adapter une visière pour que tu puisses la porter à la campagne. |
— Louis XIV, paraît que c’était un bon élève aussi ! |
— Oh ! m’sieu, maman qui a eu tant de mal à me faire ma raie ! |
— Mon fils n’aura pas de prix ? — Il s’entête à ne rien faire, comme toujours. — Il a droit au prix de la persévérance. |
— Qui a gagné la course de lenteur ? — Un diplomate ; — Parbleu ! |
— Tu as gagné la course de lenteur ? — Oui, je ne suis pas parti. |
— Ah ! mon ami ! où étais-tu donc aux courses ? je t’ai cherché partout. — J’étais à côté du boxeur veillant sur le cheval vainqueur. |
LE BOXEUR DES CHEVAUX DE COURSE. Le poing de départ. |
UN MARIAGE À LA MODE.
— Oui, mon enfant, il est stipulé dans le contrat que ton mari te conduira tous les ans à Bade. |
— Grand Dieu ! mais qu’est-ce qu’il a donc après toi ? — Je n’en sais rien, je lui ai demandé tout simplement ce qu’il pensait du fusil Chassepot. |
En avoir eu si peur, et le voir arriver comme ça ! | — Une véritable féerie, ce séjour de Bade, et pourtant je n’y vois pas de femmes toutes nues comme dans celles de la Porte-Saint-Martin. |
— Vois la verrerie de Bohême ! Je me suis laissé tenter par le bon marché : je viens de t’en acheter pour 1 500 francs. |
— Ma chère, il est des plus aimables ; il vient de m’offrir les provinces du Rhin. — Mon ami, tu sais, nous n’avons plus de place dans notre malle. |
— Ah ! mon ami ! quelle émotion ! un roi qui vient de me saluer ! |
Emportant ses habitudes parlementaires à la campagne. — Taisez-vous ! vous n’avez pas la parole ! |
SÉANCE D’ÉTÉ AU PARLEMENT ANGLAIS.
— Quelle chaleur ! ! ! Monsieur le président, je vote tout ce qu’on voudra si on me laisse ôter ma redingote. |
— Merci ! des chemins vicinaux, j’en veux pas. J’ai une jolie femme, j’ai pas envie de routes pour conduire chez moi. |
— Il lit la discussion du budget ; voilà le moment de lui parler de ma robe de 500 francs. Que cela va donc lui paraître peu de chose ! |
— Que tu tiens là ? — C’est mon député ; on n’entend que lui à la Chambre. |
— Je crains que tu ne te rouilles pendant tes vacances ; tu devrais t’exercer à voter deux ou trois heures dans la journée. |
EN VACANCES.
— Ah ! mon ami, que tu es devenu bavard ! tu ne cesses de parier depuis ton retour à Paris. — Que veux-tu, ma chère, quand on est resté comme moi huit mois à la Chambre sans dire un mot ! |
— Je te l’avais bien dit, la course est trop longue ! Voilà le compteur qui éclate ! |
— Ciel ! l’aiguille de mon compteur qui n’y est plus ! — Tiens ! ça servait à quelque chose ? Je l’ai prise pour épingler mon châle. |
— Mon ami, c’est moi ; j’ai pris cette voiture qui vient de verser. — Ah ! mon Dieu, pourvu que le compteur cesse de marcher pendant ce temps-là ! |
— Qu’est-ce que vous avez fourré là, dans le compteur de ma voiture ? — C’est le livre de ma blanchisseuse, pour qu’il vérifie les additions. |
— Jeune homme, vous sortez de Saint-Cyr ; vous voilà militaire. Étaient-ce bien là les intentions de madame de Maintenon ? |
LE CARROUSEL DE SAINT-CYR.
— Et quand on pense que sous Louis XIV c’étaient des jeunes filles qui faisaient toutes ces choses ! |
Envoyés à Saigon pour surveiller l’éclipse, les savants préfèrent surveiller les Cochinchinois qui les entourent. | Les savants gênés dans l’observation de l’éclipse par la curiosité bien naturelle des Cochinchinois. |
— On vous commande une table de quatre millions, et c’est celle-là que vous apportez ? — Pour un malade ! |
— C’est moi qui suis touché par le chassepot ; apprendre à nouveau une autre théorie ! |