Cham - Albums du Charivari/Pantins du Jour

Journal le charivari (7p. 303--).

PANTINS DU JOUR

filet
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ALBUM
DE 60 CARICATURES
PAR
CHAM

La grande-duchesse de Gérolstein regrettant l’occupation étrangère.

PARIS
ARNAULD DE VRESSE, ÉDITEUR
55, RUE DE RIVOLI, 55

— Des regrets ? Allez au diable ! J’aurais bien préféré ne vous avoir jamais connue !

FIN DE L’EXPOSITION.

— Nous allons déménager ce tourniquet. Passez le prendre de l’autre côté.

— Merci ! Si je passe, le conseil d’administration me fera payer vingt sous !

— Tiens, parait qu’il était encore resté du monde !

LES DERNIERS JOURS DE L’EXPOSITION.

Les élèves des écoles de la ville de Paris donnant bien du mal à leurs professeurs pendant la visite dans l’Exposition.

Pauvres tourniquets ! mourir quand on se sent encore tant de pièces vingt sous dans le ventre !

L’exposition s’entourant de ses tourniquets pour faire encore de l’argent avec tous ceux qui viennent lui signifier des procès.

Le dernier visiteur de l’Exposition obligé d’accepter le restant des bibles non écoulées.

— Maintenant que vous avez fini à l’Exposition, vous allez partir distribuer des bibles à une peuplade anthropophage qu’on nous signale.

L’Exposition de 1867 moins fière de ses exploits depuis qu’elle s’aperçoit que ce sont des exploits d’huissier.

Le dromadaire faisant un procès parce que tout le temps de l’Exposition on l’a traité de chameau.

Le géant faisant un procès parce qu’on ne lui a pas donné assez de place, et le nain un procès parce qu’on lui en fait prendre trop.

— Mon pauvre géant chinois, vous pouvez maintenant vous retirer. Il y a un autre géant en train de grandir qui va absorber toute notre attention.

Allons, voyons, l’Exposition est terminée, faut vous démonter. Vous ne pouvez pas rester de cette taille-là maintenant.

Musicien hongrois commençant un morceau sur son violon et le finissant sur ses moustaches.

Les musiciens hongrois ayant bien du mal à suivre la mesure et la voiture, tout ça en même temps.

VISITE DES ÉCOLES DE PARIS À L’EXPOSITION.

TOTO. — Que je voudrais donc être comme ça ! on ne pourrait plus me fouetter !

Les pensionnats de jeunes demoiselles qui s’imaginaient qu’on les conduisait à l’Exposition pour tout voir.

— Pas par là, mesdemoiselles ! pas par là !

Le maître de pension fourrant tous ses élèves dans l’arithmomètre pour les compter avant de sortir de l’Exposition.

— Ôtez-vous de là ! le boulet va retourner à Berlin par la grande vitesse.

— Quel malheur ! voilà l’Exposition terminée ! plus de bourgeois à fouetter ! redevenir poli quand on en a perdu l’habitude !

— Cré nom ! on n’a pas plus tôt éteint un volcan qu’en voilà un autre qui se rallume.

Vingt fois sur le métier remettez votre ouvrage.

(BOILEAU.)

Résultat surprenant d’une analyse chimique.

— Elle a un drôle de goût votre romaine ?

— J’y ai mêlé du fromage d’Italie, tout ça va ensemble aujourd’hui.

N’allez pas faire des visites si vous avez pris médecine le matin.

CODE DU CÉRÉMONIAL.

Reçu en audience par un souverain qui a un anneau dans le nez ; ne lui laissez pas supposer que vous êtes venu dans un but d’amusement seulement.

Si le souverain auprès duquel vous êtes admis est d’un beau noir d’ébène, n’en profitez pas pour demander où il prend son cirage.

CODE DU CÉRÉMONIAL.

Si les gens sont malades, ce n’est pas le moment de leur parler des cures merveilleuses opérées par la mort aux rats.

Ne restez pas toujours sur votre divan, on pourrait croire que vous n’avez pas autre chose pour vous asseoir.

À la fin d’un dîner lavez-vous les doigts, mais jamais les pieds, dans le rince-bouche.

Au spectacle placez vos jambes de façon à ce qu’elles ne gênent pas la dame à côté de vous.

N’attendez pas qu’un monsieur ait quitté le restaurant pour aller finir le morceau qu’il a laissé sur son assiette.

Réduction de la taille dans l’armée ! Qu’on ait le malheur de porter la main sur moi.

Réduction de la taille dans l’armée.

— C’est pas ceux qui les prennent qui les montrent.

— Ah ! sapristi ! un Aïoussas ! il me demande du feu et m’avale mon cigare tout allumé !

LE COIFFEUR. — Ah ! sapristi ! j’aurais dû m’en douter, c’est un Aïoussas ! Il vient de m’avaler mes ciseaux et mes fers à friser !

Formation d’un corps de Aïoussas qui avaleront tout le feu de l’ennemi dans la prochaine campagne.

L’homme casqué, le tombeur des gens affaiblis, n’osant pas trop se frotter à l’homme masqué qu’il croit reconnaître.

L’HOMME MASQUÉ.

— Je vous préviens, je vous tombe si on me reconnaît sur ma photographie. Arrangez-vous.

DÉFAITE DE L’HOMME MASQUÉ.

Vaincu par Mayeux auquel il ne peut pas faire toucher les deux épaules.

— J’avais bien entendu dire que Wagner était ici incognito, mais j’ignorais qu’il eût un fils.

— C’est donc ça qu’on dit toujours que la musique italienne c’est tout vieilles pièces.

Les rencontres sur le chemin de fer de Cognac n’ayant lieu que le verre en main.

— N’écoutez donc pas la Patrie, que voulez-vous que ça y voie goutte ! un journal du soir !

Voulant absolument voir de près un Chassepot.

La police à cheval mettant les voleurs dans la nécessité de se monter de leur côté, sans s’inquiéter de la gêne que cela peut leur occasionner.

— Ah ! mon Dieu ! que t’est-il arrivé ?

— Je siffle mon chien rue de la Paix, et il arrive une bande de voleurs qui m’appellent capitaine !

Modification apportée au poëme du Chalet pendant un auguste séjour :

Au service de l’Autriche,
Le soldat est très-très-riche.

— Mais, ma chère, vous devez vous ruiner avec tous ces cheveux-là !

— Pas du tout, j’ai fait couper ceux de mes deux filles qui sont en pension.

— Monsieur, je suis garibaldien ! y aurait-il une allusion ?

— Avec un Vendredi dans la pièce encore !


Clichy. — Imp. Maurice Loignon et Cie, rue du Bac-d’Asnières, 12.