Cham - Albums du Charivari/Les Kaiserlicks
maindenant touple embloi afec les Vrançais
bour le dos des soldats autrichiens.
Examen de la situation… On reconnaît qu’elle est tendue. | Espérons que le congrès les empêchera de pousser plus loin. |
— Retirez-vous et je m’en vais. — Je m’en irai dès que vous serez parti. — Après vous. — Vous êtes trop poli. Filez d’abord. |
ENTRÉE EN PIÉMONT. Ils poseront le pied plus vivement que ça pour en sortir. |
— Faites attention ! si vous venez par ici, vous allez vous faire ramona. |
— Il faut tout fotre argent au camp autrichien dans une heure ! Seulement moi, Croate pon enfant, accorder la vafeur de brendre fotre heure à fous. Conséquemment fous donner fotre montre à moi. |
S’APPRÊTANT À DONNER UNE LEÇON DE DANSE.
Mon bétit Vrançois, mon bétit Vrançois, |
TROUPE AUTRICHIENNE À L’EXERCICE.
— Addention ! Garte à fous ! Brébarez verges ! Fouettez femmes ! |
— J’ai cru que vous aviez envie de ce gâteau de Savoie ? — Oui, mais j’aperçois maintenant un petit bonhomme dessus ! — Vous craignez que cela ne vous gêne pour l’avaler ? |
— N’avoir rien pris depuis Sébastopol, ça creuse ! Je vais prendre quelque chose, je ne peux plus attendre. |
— Je ne badine pas, moi ! Qu’est-ce que vous aviez là ? — Oh ! c’était un pouquet que ch’foulais offrir à matame ! |
— Dumanet, mon garçon, tu t’es trompé ; tu as pris un pâtissier pour un Autrichien ! — Dam ! il est facile de s’y tromper, ils sont tous deux habillés de blanc, et à l’heure qu’il est ils font tous deux des brioches. |
UN RESTAURANT À MORTARA.
— Apportez-nous deux couverts en argent ! — Qu’est-ce que ces messieurs désirent prendre ? — Nous ne prendrons pas autre chose. |
Les Autrichiens reçus en effet à bras ouverts par les populations. |
— Mon bonhomme, nous avons un ancien compte à régler ensemble. Vous allez me payer tout cela, et pour cette fois je ferai de l’usure. |
— Est-il égoïste le tambour-major ! Il avance toujours, lui ; il ne s’occupe pas de ceux qui le suivent ! |
— C’est joliment commode un brave homme qui tous tend la perche comme ça au moment où on allait s’enfoncer. |
— Et puis après ? |
— Croate il être doujours fainqueur ! Soldate vrançais il brendre chamais rien ! |
— C’est comme cela que vous êtes de cuisine ? — Capitaine, faut que la compagnie attende encore un peu, la soupe des Autrichiens en face n’a pas eu le temps de cuire assez ; j’irai la chercher tout à l’heure. |
— Che tois l’afoir tué le zouafe que j’affre diré tessus dout à l’heure ! Che ne le fois blus tevant moi ! |
Le correspondant du Times examinant avec sa lorgnette la conduite des Autrichiens en Italie. |
Le général Giulay vengé de l’opinion publique par une députation de Peaux rouges qui viennent le féliciter sur sa belle conduite et lui déclarer qu’ils en eussent fait autant à sa place.
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— Cré coquin ! je leur fais une drôle de généalogie aux cavaliers autrichiens ! Je les fais tous descendre de leur cheval ! |
— Faites pas addention, gamarate, c’est les Biémontais gui gommencent à nous inonter. — Tarteifle ! si ça ne fait gue te gommencer, merci ! |
— Dis donc, il fait une drôle de tête, le major autrichien des avant-postes ! — Parbleu ! je viens de lui faire passer un numéro du Charivari que j’avais dans ma poche. |
LE RUSSE. — Faut-il que tu sois cornichon de te frotter à mon ami ! Il en vaut deux comme moi et moi j’en vaux six comme toi. |
— Nous avons gagné la bataille de Montebello, faut-il poursuivre l’ennemi ? — C’est pas la peine, major, ils nous rattraperont tout à l’heure ! |
— C’est une ponne blaisanterie ça, les journaux vrançais disent que les Croates sont des foleurs, et foila un vrançais qui fient brécisément de me foler mon drapeau tans la main ! |
LES AVANT-POSTES.
— Ohé là-pas ! Vrançais, fous ne bensez tonc bas à vaire la soupe ? — Si fait, nous pensons à la soupe, mais à celle que nous allons vous tremper ! |
— Le bain de monsieur est prêt. Monsieur sonnera pour son peignoir. |
— Très-bien, brave paysan ; tu nous a livré tes vaches et tes moutons, je vais maintenant te payer ! Caporal Schlagman, passez-moi ma bourse. — Foilà, mach’or, foilà ! Le machor feut lui gompter ça lui-même ? |
— Il ne nous attaque donc pas le betit Vrançais ? — Mais non, j’attends que vous soyez quatre ou cinq. |
— Brave sentinelle autrichienne, permettez à un humble zouave de se jeter à vos augustes pieds. |
Chacun travaille à sa manière, c’est une affaire de tempérament. | — Fais pas attention, mon bonhomme, t’es pas le premier que j’arrange comme ça ! |
— Allons, bon ! Qu’est-ce qu’il me fiche donc là ?… Nous allons donc nous battre au hasard de la fourchette ? |
— Je ne vous en veux plus, mon brave, vous allez boire à la santé de mes taloches ! — Oh ! les taloches que fous m’afez tonnées ne sont bas malates ; je vous rébonds qu’elles se portaient bien ! |
— Ça coûte cher les loyers à Magenta ! On a encore du mal à se loger par là ! |
— Fourrier, il s’agit de rédiger un rapport sur les forces de l’ennemi. — Général, je rédige pas mal. — Je me moque de la rédaction ! Êtes-vous fort sur la multiplication ? |
— Faut m’obéir ! je suis ton supérieur ! — Je suis un tourlourou français et tu n’es qu’un major autrichien ! |
— C’est pas de votre faute que nous soyons vos vainqueurs, on ne change pas comme ça de vieilles habitudes. |
— Attrape, mon garçon ! Voilà Cocotte qui commence à connaître son monde ! |
— Allons, voyons, mon chéri de Russe, dites quelque chose d’aimable à votre excellent ami l’Autrichien. — Bono Francese ! Bono Francese ! — Ah ! bigre ! |
— C’est pas malin d’être tapin autrichien ; n’y a qu’une batterie, toujours la même : la retraite ! |
— La ! la ! itou ! — Oh ! la ! la ! Chanteur tyrolien suivi de son accompagnateur. |
— Major, fou foyez mon driste bosition ! — Nix ! c’est toi qui ne gombrends bas le tactique autrichienne ; tu es son vainqueur ! |
— Tarteiffie ! Il barait que j’ai été fainqueur ! Qu’est-ce que ch’aurais donc reçu si j’affre été faincu ? |
— Vous êtes vainqueur ? Mais quel est ce monsieur qui est derrière vous ? — C’est un Français que je viens de faire prisonnier. |
— Ce pauvre Autrichien ! il n’est pas libre de ses deux mains pour se défendre ! |
— Permettez, monsieur le chroniqueur, faites-moi une petite place. Si vous travaillez pour les Débats, moi je travaille pour la patrie. |
— Vous avez ôté une des épingles piquées sur cette carte ? — Oui, monsieur, pour le châle de madame ! — Malheureuse ! vous avez enlevé un corps de trente mille hommes franco-sarde ! La guerre est compromise par votre sottise ! |
— C’est pas toujours celui qui fait la soupe qui la mange ! |
Le correspondant du Times commence à regretter de ne pas s’être mis du côté des Français. |
— Vous prenez un cheval, lieutenant ? — Mais, général, ces diables de zouaves vous attrapent tout de suite quand on est à pied. |
— C’est tégoûdant ! Ces Vrancais sont t’une intisgrétion ! |
— Pour lequel que tu paries ? Je parie pour le plumet vert : il arrivera à Vienne avant les autres ! Hardi ! le plumet vert ! Hardi ! |
— Hé ! la-bas. ! les Milanais vous rappellent ! |
— Général, vous qui avez combattu les Français autrefois, qu’en pensez-vous ? — Hélas ! excellence, ce sont toujours les mêmes ! ! ! |
L’HISTOIRE. — Saprelote ! il ne vous laisse seulement pas le temps d’écrire ! Nous disons Montebello ? LE TROUPIER. — Palestro ! Robbio ! L’HISTOIRE. — Voyons donc à la fin ! Nous disons Palestro ? LE TROUPIER. — Palestro ! Robbio ! Magenta ! Solferino ! L’HISTOIRE. — Vous êtes assommant, parole d’honneur ! Pas moyen de vous suivre ! |