Cham - Albums du Charivari/La chronique du jour
CONSÉQUENCE DE LA BOUCHERIE CHEVALINE.
— Le bœuf de monsieur est à sa voiture et son cheval est sur la table. |
— J’ai pas été contente de votre dernier gigot de cheval ! — Bah ! il était peut-être dur comme du bœuf. |
— Comment, mon brave, vous vous présentez pour être cuisinier chez moi ? — Dame ! on mange du cheval et j’ai fait la campagne de Russie. J’en sais plus long que les autres sur c’te cuisine-là. |
— Françoise, comment m’avez-vous arrangé cette viande ? — Mais, madame, à la Daumont. |
Les jockeys trouvant leur utilité dans la cuisine de cheval pour les pièces montées. |
— Bonjour, boucher. — Écuyer, je vous prie, écuyer ! |
— Pas possible, Françoise. Toute cette viande de cheval que j’avais achetée hier est déjà mangée ? — C’était un cheval de course. Rien ne va plus vite ! |
— Mademoiselle Françoise, je vois avec peine que vos maîtres y mangent du cheval. Vous concevez, moi qui suis fantassin, j’ai z’horreur de la cavalerie. |
— Gagnez-vous ? — Mais oui, nous distançons les autres boucheries de plusieurs longueurs de biftecks. Nous avons eu aujourd’hui un assez bon départ. |
— Pas besoin d’abattoir pour la nouvelle boucherie, le pavé en bois peut suffire. |
Les armes d’Angleterre n’ayant plus qu’un support, la licorne se trouvant atteinte de la maladie des bêtes à corne.
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— Docteur, mon bœuf a-t-il la maladie ? voyez sa langue ! — Mon ami, je ne pourrai vous dire que demain si sa langue est bonne, vous me l’enverrez à l’heure de mon déjeuner. |
— Françoise, il est bien cher, ce morceau de bœuf ? — Monsieur, c’était un bœuf excellent. Le boucher y tenait à cause de ça. Il a appelé les plus fameux médecins qui n’ont pas pu le sauver ! |
— Comment, c’est là le morceau de bœuf que vous avez acheté pour diner ? — Madame, la maladie attaquant les cornes, j’ai pensé qu’elle n’aurait pas encore eu le temps d’arriver à ce morceau-là ! |
— Réjouissons-nous, chère amie. Si nos bestiaux avaient la maladie, leur gaité aurait disparu ! Faut-il que nous ayons de la chance ! |
— Qué qu’ça vous fait, la bourgeoise, donnez-m’en un puisque vous en avez deux ! j’ai si froid aux doigts ! |
— Les domestiques n’ayant plus à craindre le froid aux doigts en suivant leurs maîtresses à la promenade. |
— Ma chère amie, je t’ai menée voir la Famille Benoîton pour que cela te serve de leçon. — Oui, mon ami, je veux qu’elle me profite, tu vas m’acheter une robe comme celle de Mme Manvoy. — Sept mille francs au moins ! Quelle leçon lui ai-je donnée là ! |
— Comment ! c’est vous, chère madame, sous ce costume ? — Hélas oui ! On crie tellement contre le luxe des femmes que je m’habille en homme quand je veux faire un peu de dépense. |
— C’est la pièce que vous venez me proposer pour mon théâtre ? — Mais oui, elle a parfaitement réussi au Vaudeville. |
— Cette pauvre Amanda qui s’est ruinée ! — Bah ! elle se sera trompée ! elle s’est prise pour un autre. |
— Tiens ! les femmes qui portent des tricornes ! parait que deux ça ne suffit plus dans le ménage. |
L’administration s’arrangeant de façon à ce que les membres du Cercle des pêcheurs à la ligne aient toujours les pieds dans l’eau, afin que rien ne soit changé à leurs habitudes.
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— M. Beaubrochet ? Il m’a donné rendez-vous à son cercle. — Monsieur m’a chargé de vous dire que vous le trouveriez au bord de la rivière, à partir du Pont-Royal jusqu’au pont de Saint-Cloud. |
— Quelle horreur ! une décoration qui remue à ta boutonnière ! — Ma chère, c’est un asticot, le signe distinctif des membres du club des pêcheurs à la ligne. |
— Depuis que je suis ici, je sens un fourmillement partout, comme des choses qui me courent dans le dos ? — Monsieur, c’est un membre du cercle qui a laissé échapper tous ses asticots dans les salons. |
Le cercle des pêcheurs à la ligne donnant lieu à des plaintes dans le quartier. | Le club des patineurs faisant les affaires du club des pêcheurs à la ligne empêchés jusque-là par l’épaisseur de la glace.
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Manière de s’appeler les uns les autres entre membres du club des pêcheurs à la ligne. | — Allons ouvrir, voilà un membre du cercle qui sonne. — Pas besoin de nous presser : rien n’est patient comme un pêcheur à la ligne. Nous lui ouvrirons dans une demi-heure. |
— Qu’est-ce que tu attends pour commander le diner ? — J’attends que les huîtres diminuent. J’ai envie d’en manger. |
Les pauvres pèlerins n’ayant plus de coquilles d’huîtres pour leur costume, ce mollusque étant aujourd’hui trop-cher pour qu’on puisse en manger.
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— Très-riche, ma chère ! — Bah ? — À souper, il a demandé des huîtres. |
— Encore vous, madame ? Quel souper faut-il servir ? — Toujours la même chose, il n’y a de changé que le monsieur. |
— Où en es-tu ? — Elle veut que je la mène chez Brébant. — Ah ! diable ! elle en fait une question de cabinet. |
— Cher monsieur, prêtez-moi dix sous pour mon châle qui est au vestiaire ? — Je n’ai qu’un billet de cent francs. — Ça ne fait rien, je vous rendrai les dix sous et je garderai le reste. |
— Ah ! ben, merci ! si on élève des statues à ces femmes-là, les sculpteurs ne sont pas près de manquer d’ouvrage ! |
— Madame Putiphar, je l’eusse préférée en peinture ! — Allons donc ! la statuaire valait mieux, une fille de marbre. |
Les actionnaires du télégraphe transatlantique opérant un nouveau versement de capitaux… à fonds perdus.
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— Madame, une place pour Henriette Maréchal. — On ne la joue plus. — Sapristi !… Alors où pourrais-je bien aller siffler ? |
Après l’abolition du monopole y aura-t-il assez d’ouvrage pour tous les cochers ? Ne craignez rien, ils sauront bien dégoûter les gens de la manie d’aller à pied.
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Abolition du monopole. Voiture à 4 sous et au-dessous. |
ABOLITION DU MONOPOLE DES VOITURES DE PLACE.
— Vend des légumes et prend des voyageurs. |
— Quel dommage que les femmes ne prennent point part aux conférences littéraires ! Elles bavarderaient à la salle Valentino au lieu de bavarder chez elles. Les pauvres maris seraient un peu soulagés ! |
— Je voudrais du tabac en poudre. — De chasse ou à priser ? Nous tenons aujourd’hui les deux. — Ah diable ! je ne prise plus, alors ! Je n’aurais qu’à me faire sauter le nez ! |
— Allons, bon, l’administration des tabacs a fusionné avec celle des poudres. Ils ont mis du tabac dans mes cartouches et de la poudre dans ma tabatière. Je fais éternuer les lapins. |
Le vaccinateur à la vache engageant les personnes craintives à le faire venir chez elles comme un sûr moyen d’être tranquilles. |
— Monsieur, les médecins ont accaparé toutes les vaches pour le vaccin ; chaque fois que monsieur voudra du lait, faudra que je me fasse vacciner. Ça ne coûte que vingt francs ! |
— C’est une horreur, je vous commande mon buste et vous me faites en théière. — Madame, on applique maintenant l’art à l’industrie. |
— Il est diablement vert, votre paysage. — C’est pour faire de l’art appliqué à l’industrie. C’est un tableau et en même temps un plat à épinards. |
M. Sainte-Beuve n’ayant pas voulu, en homme d’esprit, changer les habitudes de M. Courbet qui s’est chargé de peindre son portrait.
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Ne voulant pas rester l’obligé de M. Courbet, M. Sainte-Beuve lui fait cadeau d’un cheval comme il les aime.
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Ce pauvre soleil ne pouvant plus se coucher depuis qu’on le force à paraître le soir. | — Changez-moi ce numéro, il n’est pas propre ! — Mais, monsieur, c’est ce qui le distingue des autres journaux, le soleil a des taches. |
L’éléphant du Jardin des Plantes se rendant sur les bords de la Tamise. | Arrivé sur les bords de la Tamise, l’éléphant du Jardin des Plantes refuse ses lettres de naturalisation comme Anglais.
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— Je monte trop souvent sur votre vaisseau de l’Africaine. J’étais un chanteur à roulades et vous faites de moi un chanteur à roulis. |
— Donnez-moi un autre numéro de l’Événement, celui-ci est déchiré. — Mais monsieur, ce n’est pas de notre faute, ils mettent trop de nouvelles dans ce journal. Ça fait crever le papier. |
Le congrès des médecins réclamant une vitrine à l’exposition de 1867 afin que les plus beaux cas de maladies du globe y soient dignement représentés.
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1868. — Les malades se réunissent en congrès afin de résister au congrès des médecins projeté pour 1867.
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