Cham - Albums du Charivari/Le Musée Campana
Campana, il n'avait pas assez soin de ses affaires.
— Je ne m’étonne plus que cette race-là se soit éteinte ! Les hommes devaient avoir joliment du mal à se marier avec des tournures pareilles ! |
— Papa, qu’est-ce que c’est que c’te bête-là ? — Mon enfant, c’est un éléphant ; on leur faisait porter la trompe ainsi parce qu’on s’imaginait que cela les empêcherait de loucher. |
— Voilà Achille et Ajax qui jouent au whist. — Qu’est-ce qu’ils posent ? — Ils jouent pique, tu vois bien ! |
— Tiens ! ils avaient déjà inventé les fausses nattes… mais ils ne savaient pas encore bien où ça se portait ! |
— Mon Dieu ! fallait-il que les hommes fussent bêtes à ces époques, pour être si cruches ! |
— Joséphine, tu pleures devant ce tombeau étrusque ? — Mon ami, un monsieur vient de m’assurer que c’est Héloïse et Abeilard ! |
— Polisson d’enfant ! veux-tu bien descendre ! Chercher à s’introduire dans les vases étrusques ! — Je veux voir s’il y a des confitures, moi, na ! |
— Dis donc, papa, alors, dans ce temps-là, quand on voulait voir des images, on demandait le pot ?… |
— Quelle horreur ! ma chère… les militaires de cette époque là qui n’avaient absolument que ça ! C’est pas moi qu’aurais jamais osé les regarder quand ils se promenaient aux Tuileries ! |
— Nom d’une pipe ! je vas aller trouver M. Campana… elle m’irait peut-être ! |
— Es-tu cornichon ! tu pleures ce monsieur Étrusque et tu ne le connaissais seulement pas ?… — Tais-toi donc, imbécile ! c’est pour faire croire à papa que je suis fort en histoire ! |
— Cristi ! un casque en argent massif ! — Bah ! tu vois bien que l’argent ne fait pas le bonheur ! il n’était pas heureux en ménage, cet homme-là ! |
— C’te pauvre femme ! elle voudrait se moucher et elle n’a pas de quoi !… Faut-il qu’il y ait des statues qui manquent du nécessaire ! |
Ménage lacédémonien réveillé au milieu de la nuit par un coq et une poule qui se sont fait recevoir orphéonistes.
|
La ville d’Athènes ayant adjugé le soin de la voie publique à M. Mac-Adam. les Athéniens s’en tirent comme ils peuvent.
|
Guignol attendant son tailleur. |
Deux Athéniens se disputent un pot de pommade du lion dont ils viennent de reconnaître les merveilleux effets à la suite d’un bain de siège qu’ils y ont pris.
|
— Moi, li bien content ! Ajax, Achille, grands hommes de l’antiquité, tous nègres ! |
Hôpital des statues invalides. | Ayant oublié son ombrelle, une Athénienne garantit son mari du soleil avec le premier objet qui lui tombe sous la main.
|
Filles d'auberge athéniennes cherchant à réveiller un voyageur qui va manquer le chemin de fer.
|
Crétin athénien rentrant chez lui avec des saucisses pour attacher son chien. |
David prête la tête de Goliath à son coiffeur, qui lui a témoigné le désir de l’exposer dans sa vitrine. | Auvergnat grec montant deux cheaux d’eau chez une pratique. |
Musicien de la cavalerie athénienne entraîné par son instrument de Sax. | Ménélas, atteint de la petite vérole et grêlé, cherche à éviter Jean Hiroux, qui a l’habitude d’assassiner les personnes sous ce simple prétexte.
|
Athénien cherchant à monter à cochon, dans la prévision d’une taxe sur les chevaux. | Homme primitif dans l’ignorance la plus complète sur le véritable emploi du binocle, dont il se sert comme cornet acoustique.
|
L’Amour attend que la tête de sa mère soit revenue pour l’embrasser. | Un ange croit être agréable à un capucin en lui jouant de la musique de M. Wagner. |
— Sapristi ! je n’aurais pas voulu aller chez un coiffeur lacédémonien ! ils poussaient l’amour de la raie beaucoup trop loin ! |
— Fallait-il qu’il fût cruel, ce monsieur Bernard Palissy, pour torturer de pauvres assiettes comme ça ! |
— Excusez !… En voilà des plats qui sont ragoûtants ! il n’y a pas de danger que j’accepte jamais à dîner chez M. Campana ! |
— Il faut faire attention à ce que nous disons à côté de lui… il ne me paraît pas aussi sourd qu’un pot devrait l’être ! |
— Une jolie invention de vase !… Faut avoir bien soin de le moucher chaque fois qu’on veut s’en servir ! |
Un couple privé de pouvoir connaître les douceurs du tête-à-tête. |
— Tiens ! parait que Bastien c’était un Étrusque, voilà ses bottes ! |
Mur mitoyen plaidé par Démosthènes. |
Guerrier Étrusque ayant eu l’idée de mettre sa tête sur le gril afin de mieux surveiller la cuisson de ses côtelettes. | Inconvénient d’aller en voiture du temps où les moineaux étaient acrobates. |
Du temps où l’impôt sur les chevaux n’était pas encore inventé ! | Un entourage peu amusant. |
— Cré nom ! il n’a pas eu de chance, ce pauvre troupier-la ! Être aussi abîmé et n’avoir pas la croix ! |
— Voulez-vous bien laisser cette casserole étrusque ! — Fouchtra ! je vais vous la rétamer pour rien ; cha fait que j’aurai peut-être la pratique du gouvernement. |
— Sapristi ! ils sont superbes ces bijoux ! Dites donc, gardien, vous seriez bien gentil de remettre ma carte à M. Campana… |
— Oh ! ce pauvre M. Étrusque ! Lui avoir pris son bougeoir pour l’apporter ici ! il a dû être joliment étonné quand il est venu le chercher chez son portier ! |
— Celui-ci dans son temps a bien sûr avalé une crinoline ! |
Hercule accompagnant sa cuisinière au marché pour l’empêcher de faire sauter l’anse du panier. |
Ulysse reproche à Achille de jouer à la toupie d’Allemagne au lieu d’aller au siège de Troie. Achille lui répond : Zut ! | Une dame rencontre un ange qui lui demande l’adresse de sa couturière. |
Saint Pierre a la bonté de mettre une de ses clefs dans le dos d’un petit jeune homme qui saigne du nez. | Deux saints ne croyant pas mal faire en assistant à une représentation de Guignol. |
— En voilà un grossier personnage ! il me regarde, puis me cherche dans le catalogue du musée Campana ! Sapristi ! monsieur, c’est trop fort ! |
— Jamais on m’y rattrapera à aller au musée Campana avec mon parapluie ! ils me l’ont changé au vestiaire contre un riflard lacédémonien ! |
— Qu’est que c’est donc que c’te plante qu’il a derrière son équipement ? — Parbleu ! c’est sa feuille de route ; le papier n’était pas encore inventé. |
Avaient-ils du courage ces anciens Grecs ! ils avaient beau être détériorés, ils faisaient leur ouvrage tout de même. |
— Madame, il est défendu de toucher. — Merci ! avec cela que j’ai envie. |
— Gardien ! vous avez des appointements ? — C’te bétise ! mais certainement ! — Tiens ! j’ai cru qu’il était défendu de rien toucher ! |
Tiens ! c’est bien sûr une charcutière grecque qui s’est coiffée avec ses saucisses pour aller au bal. |
— Ah ! monsieur ! excusez-le ! il n’en sait pas plus long, c’t’enfant ; la forme l’aura trompé. |