Cham - Albums du Charivari/L’Exposition de Londres. 2e Promenade

Journal le charivari (4p. 103--).

L’EXPOSITION
DE

Londres
Londres

CROQUÉE

Par Cham
Par Cham

DEUXIÈME PROMENADE

Aspect qu'offrira la porte de l’Exposition de
Londres le jour où l’entrée sera gratuite.


Paris
Paris
MAISON MARTINET
172, rue de rivoli, et rue vivienne, 41
UNE VILAINE COMMISSION.
Commissaire de l’Exposition chargé d’annoncer à un Indien Peau-Rouge qu’il arrive trop tard avec ses produits pour être admis au nombre des exposants.

— Monsieur, on n’entre pas dans les caisses !

— Allons donc ! j’ai payé pour voir l’Exposition ; ça n’est pas de ma faute si elle est encore là dedans !

— Mais nous avons payé vingt-cinq francs pour entrer !

— Fallait pas venir dans ce moment-ci : vous voyez bien que vous nous dérangez !

Les instrumentistes n’ayant pu encore parvenir à se faire entendre du public.
Lit mécanique permettant aux malades de faire chauffer leurs cataplasmes eux-mêmes. Lit encore plus mécanique soignant les malades lui-même.
Soldat mécanique pouvant marcher six mois sans être payé.

— Dans votre voiture modèle je ne vois pas de siège pour le cocher.

— Monsieur, je place le cocher et les domestiques dans l’intérieur de la voiture avec les maîtres ; j’ai pensé aussi y mettre les chevaux ; mais j’ai craint que cela n’apporte du retard dans la marche.

— Milord, ceci est un orgue perfectionné ; vous voyez le buffet…

— Oh ! yes ; mais il y avait-il des bonnes beefsteaks, dans le buffet, moi avoir faim !

PHOTOGRAPHIE HYDROFUGE.
Permettant aux dames sensibles de ne pas se séparer des portraits des personnes qui leur sont chères, même lorsqu’elles vont prendre des bains de mer.

— Les glaces de Saint-Gobain, s’il vous plait ?

— Oh ! yes ; voici !

Inconvénient de se promener du côté du grand appareil de ventilation admis à l’Exposition de Londres.

— Monsieur, comment vous trouvez-vous dans mon lit-billard ?

— Sapristi ! il y a quelque chose de dur qui me gêne.

— Monsieur, ce sont les cinq billes que vous avez sous les reins ; il fallait nécessairement les mettre quelque part !

Nouveau billard perfectionné muni d’un appareil permettant au joueur de prendre n’importe quelle position favorable pour faire la bille.

— Mon ami, pourquoi t’es-tu approché si près de ce coffre-fort ? C’est si brute, ces machines-là ! ça vous empoigne sans seulement se donner la peine d’aller aux informations.

NOUVEAU CHAPEAU CONTRE LA TRANSPIRATION.

— Tiens ! mais votre chapeau me quitte la tête à chaque instant !

— Oh ! yes ; chaque fois que vô metté vô à transpirer, lui pas aimer cela et lui s’en aller.

— Zéphirine, aide-moi à déplacer ce grand coquin d’orgue, il nous masque toute l’Exposition !

Le géant du café Mulhouse engagé à Londres pour tenir le grand orgue de l’Exposition.

— Oh ! qu’est-ce que c’été que ce drôle de chose ?

— Passez votre chemin, cela ne vous regarde pas ; ce sont des bretelles !

— Monsieur, voici une des nouvelles trompettes de M. Sax.

— Oh ! yes ; à quelle heure partir le chemin de fer pour aller à l’autre bout du trompette ?

— Ah ! sapristi ! polisson d’enfant ! avoir fait avaler une balle explosible à Médor, qui va nous éclater dans les jambes d’un instant à l’autre !

Selle à poulie fixe permettant au cavalier d’enlever son cheval par-dessus toute espèce d’obstacle.

— Votre table de salle à manger ne me parait pas assez travaillée.

— Monsieur, dans ce pays-ci il ne faut travailler que le dessous de la table ; c’est le lieu de rendez-vous des gentlemen après leur dîner.

BOTTES IMPERMÉABLES.
Également utiles en cas de pluie et en cas d’incendie.
FUSIL POUR ÉVITER LES ACCIDENTS.

— Mais votre fusil ne veut pas partir !

— Non, monsieur, tant que vous serez là il ne partira pas ; il ne fera feu que lorsqu’il sera tout seul.

— Monsieur, j’ai perfectionné la locomotive en y ajoutant un cheval.

FROMAGE ARMSTRONG.
Infectant à mille mètres.

— Mon ami, le constable te prie de circuler ; il te donne un premier avertissement.

— Sapristi ! comment sera donc le second ?

— Sapristi ! voulez-vous me laisser tranquille avec votre poudre insecticide ! Je vous dis que ça n’en est pas un : c’est un grain de beauté que j’ai sur la figure !

NOUVELLE PERRUQUE DITE NATURE.

— Si monsieur est sujet à avoir des terreurs, voici la perruque qui conviendrait à monsieur.

UNE LÉGÈRE PRÉCAUTION.

— Oh ! yes ; vô pouvez maintenant approcher vô pour admirer le koh-i-noor, le fameux rubis de Lahore.

— Monsieur, je suis l’inventeur d’un nouveau procédé ; je vais vous embaumer en moins de dix minutes et vous rendre à votre famille dans un état de conservation qui la surprendra.

CAFETIÈRE POUR FAIRE DU BON CAFÉ.
Si votre café contient la moindre chicorée, la cafetière éclate immédiatement pour vous en prévenir.
Nouveau projectile de sauvetage pour ramener à terre les personnes sur le point de périr en mer.
Billard-piano pour la destruction des pianistes.

— J’ai trempé ton mouchoir de poche et le mien dans cette fontaine ; je croyais que c’était de l’eau de Cologne !

— Faut-il que tu sois bête ! ça pouvait être de l’eau de Botot !

FAUTEUIL-LAVABO.
Prier les gens d’attendre pour s’asseoir que vous ayez fini de vous débarbouiller.
Savon perfectionné fournissant une mousse abondante.
LA GRANDE FONTAINE DE L’EXPOSITION.

— Je vais pousser ma femme là dedans : cela m’évitera la peine de la conduire aux eaux.

ÉTABLE-MARMITE.
Ayant pour but de dresser le bœuf à se tenir convenablement dans le pot-au-feu où il doit terminer sa carrière.

— Ce sont des costumes de bain ?

— Non, madame, ce sont des costumes pour les personnes qui désirent ramoner leurs cheminées elles-mêmes.

— C’est cela, monsieur, veuillez brosser vos dents avec ma brosse universelle ; la même brosse s’applique à tout : elle vient tout à l’heure de brosser les bottes et les ongles d’un monsieur qui sort d’ici.

Stéréoscope pour voir les dames de près.
Nouvelle bride. — Mettant le cheval dans l’impossibilité de prendre le mors aux dents.
STATUE DE L’AMÉRIQUE PAR UN SCULPTEUR DU SUD.
La lecture du Livre de la Blanchisseuse inspirant à une jeune fille la détermination de mettre le moins de linge blanc possible.
(Statue de M. Pietro Magui.)
JEUNE FILLE RAPPORTANT UN CHEVAL DE CHEZ L’EMPAILLEUR.
Proposé pour une médaille de découragement.
(Tableau de M. Keyl.)
ÉCOLE NORVÉGIENNE.
Peinture à l’huile de foie de morue.
L’ARAIGNÉE EN NOURRICE.
Statue de M. Matthieu Noble, membre de la Société protectrice des animaux.
Les sculpteurs ayant craint de se mettre toutes les Anglaises à dos en faisant des petits pieds à leurs statues.
ÉCOLE DE SCULPTURE ANGLAISE.
Chef de rayon dans un magasin de nouveautés du temps de Périclès.
PHOTOGRAPHIE INSTANTANÉE.
N’ayant pas donné le temps au modèle de finir de s’asseoir.

— Milord, que pensez-vous du bœuf de M. Troyon ?

— Oh ! yes ; il n’était pas assez rôti pour moi, et il n’avait pas de pommes de terre autour comme je aimais.

Les volontaires anglais s’étudiant à imiter les poses militaires représentées dans les tableaux envoyés par M. Pils à l’Exposition de Londres.

— Milady a-t-elle vu les tableaux de Meissonnier ?

— Oh nô ! c’était pas faite pour les grandes personnes, ces petites joujoux là ! c’était bonne pour amiouser mes enfants.

CROMWELL REFUSANT DE DÉPOSER QUOIQUE CE SOIT AU VESTIAIRE DE L’EXPOSITION.
( Statue de M. John Bell.)
Produits envoyés par les Patagons.
UN CANCAN DE PORTIÈRES À PARIS.

— C’est une horreur ! paraît qu’à l’Exposition de Londres on a exposé des concierges mécaniques qui balayent trois mille marches d’escalier par seconde et refusent des étrennes au jour de l’an !

Ce que l’on éprouve au sortir de l’Exposition est un impérieux besoin de s’asseoir n’importe où.

— Comment ! tu sors de l’Exposition dans cet état ?

— Ma chère, je ne m’en suis aperçu qu’une fois dehors : ces pick-pockets anglais sont d’une adresse !