Cham - Albums du Charivari/L’Exposition de Londres. 2e Promenade
Londres le jour où l’entrée sera gratuite.
UNE VILAINE COMMISSION.
Commissaire de l’Exposition chargé d’annoncer à un Indien Peau-Rouge qu’il arrive trop tard avec ses produits pour être admis au nombre des exposants.
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— Monsieur, on n’entre pas dans les caisses ! — Allons donc ! j’ai payé pour voir l’Exposition ; ça n’est pas de ma faute si elle est encore là dedans ! |
— Mais nous avons payé vingt-cinq francs pour entrer ! — Fallait pas venir dans ce moment-ci : vous voyez bien que vous nous dérangez ! |
Les instrumentistes n’ayant pu encore parvenir à se faire entendre du public. |
Lit mécanique permettant aux malades de faire chauffer leurs cataplasmes eux-mêmes. | Lit encore plus mécanique soignant les malades lui-même. |
Soldat mécanique pouvant marcher six mois sans être payé. | — Dans votre voiture modèle je ne vois pas de siège pour le cocher. — Monsieur, je place le cocher et les domestiques dans l’intérieur de la voiture avec les maîtres ; j’ai pensé aussi y mettre les chevaux ; mais j’ai craint que cela n’apporte du retard dans la marche. |
— Milord, ceci est un orgue perfectionné ; vous voyez le buffet… — Oh ! yes ; mais il y avait-il des bonnes beefsteaks, dans le buffet, moi avoir faim ! |
PHOTOGRAPHIE HYDROFUGE.
Permettant aux dames sensibles de ne pas se séparer des portraits des personnes qui leur sont chères, même lorsqu’elles vont prendre des bains de mer.
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— Les glaces de Saint-Gobain, s’il vous plait ? — Oh ! yes ; voici ! |
Inconvénient de se promener du côté du grand appareil de ventilation admis à l’Exposition de Londres. |
— Monsieur, comment vous trouvez-vous dans mon lit-billard ? — Sapristi ! il y a quelque chose de dur qui me gêne. — Monsieur, ce sont les cinq billes que vous avez sous les reins ; il fallait nécessairement les mettre quelque part ! |
Nouveau billard perfectionné muni d’un appareil permettant au joueur de prendre n’importe quelle position favorable pour faire la bille.
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— Mon ami, pourquoi t’es-tu approché si près de ce coffre-fort ? C’est si brute, ces machines-là ! ça vous empoigne sans seulement se donner la peine d’aller aux informations. |
NOUVEAU CHAPEAU CONTRE LA TRANSPIRATION.
— Tiens ! mais votre chapeau me quitte la tête à chaque instant ! — Oh ! yes ; chaque fois que vô metté vô à transpirer, lui pas aimer cela et lui s’en aller. |
— Zéphirine, aide-moi à déplacer ce grand coquin d’orgue, il nous masque toute l’Exposition ! |
Le géant du café Mulhouse engagé à Londres pour tenir le grand orgue de l’Exposition. |
— Oh ! qu’est-ce que c’été que ce drôle de chose ? — Passez votre chemin, cela ne vous regarde pas ; ce sont des bretelles ! |
— Monsieur, voici une des nouvelles trompettes de M. Sax. — Oh ! yes ; à quelle heure partir le chemin de fer pour aller à l’autre bout du trompette ? |
— Ah ! sapristi ! polisson d’enfant ! avoir fait avaler une balle explosible à Médor, qui va nous éclater dans les jambes d’un instant à l’autre ! |
Selle à poulie fixe permettant au cavalier d’enlever son cheval par-dessus toute espèce d’obstacle. |
— Votre table de salle à manger ne me parait pas assez travaillée. — Monsieur, dans ce pays-ci il ne faut travailler que le dessous de la table ; c’est le lieu de rendez-vous des gentlemen après leur dîner. |
BOTTES IMPERMÉABLES. Également utiles en cas de pluie et en cas d’incendie. |
FUSIL POUR ÉVITER LES ACCIDENTS.
— Mais votre fusil ne veut pas partir ! — Non, monsieur, tant que vous serez là il ne partira pas ; il ne fera feu que lorsqu’il sera tout seul. |
— Monsieur, j’ai perfectionné la locomotive en y ajoutant un cheval. |
FROMAGE ARMSTRONG. Infectant à mille mètres. |
— Mon ami, le constable te prie de circuler ; il te donne un premier avertissement. — Sapristi ! comment sera donc le second ? |
— Sapristi ! voulez-vous me laisser tranquille avec votre poudre insecticide ! Je vous dis que ça n’en est pas un : c’est un grain de beauté que j’ai sur la figure ! |
NOUVELLE PERRUQUE DITE NATURE.
— Si monsieur est sujet à avoir des terreurs, voici la perruque qui conviendrait à monsieur. |
UNE LÉGÈRE PRÉCAUTION.
— Oh ! yes ; vô pouvez maintenant approcher vô pour admirer le koh-i-noor, le fameux rubis de Lahore. |
— Monsieur, je suis l’inventeur d’un nouveau procédé ; je vais vous embaumer en moins de dix minutes et vous rendre à votre famille dans un état de conservation qui la surprendra. |
CAFETIÈRE POUR FAIRE DU BON CAFÉ.
Si votre café contient la moindre chicorée, la cafetière éclate immédiatement pour vous en prévenir.
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Nouveau projectile de sauvetage pour ramener à terre les personnes sur le point de périr en mer. |
Billard-piano pour la destruction des pianistes. | — J’ai trempé ton mouchoir de poche et le mien dans cette fontaine ; je croyais que c’était de l’eau de Cologne ! — Faut-il que tu sois bête ! ça pouvait être de l’eau de Botot ! |
FAUTEUIL-LAVABO.
Prier les gens d’attendre pour s’asseoir que vous ayez fini de vous débarbouiller.
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Savon perfectionné fournissant une mousse abondante. |
LA GRANDE FONTAINE DE L’EXPOSITION.
— Je vais pousser ma femme là dedans : cela m’évitera la peine de la conduire aux eaux. |
ÉTABLE-MARMITE.
Ayant pour but de dresser le bœuf à se tenir convenablement dans le pot-au-feu où il doit terminer sa carrière.
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— Ce sont des costumes de bain ? — Non, madame, ce sont des costumes pour les personnes qui désirent ramoner leurs cheminées elles-mêmes. |
— C’est cela, monsieur, veuillez brosser vos dents avec ma brosse universelle ; la même brosse s’applique à tout : elle vient tout à l’heure de brosser les bottes et les ongles d’un monsieur qui sort d’ici. |
Stéréoscope pour voir les dames de près. | Nouvelle bride. — Mettant le cheval dans l’impossibilité de prendre le mors aux dents.
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STATUE DE L’AMÉRIQUE PAR UN SCULPTEUR DU SUD. | La lecture du Livre de la Blanchisseuse inspirant à une jeune fille la détermination de mettre le moins de linge blanc possible.
(Statue de M. Pietro Magui.)
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JEUNE FILLE RAPPORTANT UN CHEVAL DE CHEZ L’EMPAILLEUR. Proposé pour une médaille de découragement. (Tableau de M. Keyl.) |
ÉCOLE NORVÉGIENNE. Peinture à l’huile de foie de morue. |
L’ARAIGNÉE EN NOURRICE.
Statue de M. Matthieu Noble, membre de la Société protectrice des animaux.
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Les sculpteurs ayant craint de se mettre toutes les Anglaises à dos en faisant des petits pieds à leurs statues. |
ÉCOLE DE SCULPTURE ANGLAISE. Chef de rayon dans un magasin de nouveautés du temps de Périclès. |
PHOTOGRAPHIE INSTANTANÉE. N’ayant pas donné le temps au modèle de finir de s’asseoir. |
— Milord, que pensez-vous du bœuf de M. Troyon ? — Oh ! yes ; il n’était pas assez rôti pour moi, et il n’avait pas de pommes de terre autour comme je aimais. |
Les volontaires anglais s’étudiant à imiter les poses militaires représentées dans les tableaux envoyés par M. Pils à l’Exposition de Londres.
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— Milady a-t-elle vu les tableaux de Meissonnier ? — Oh nô ! c’était pas faite pour les grandes personnes, ces petites joujoux là ! c’était bonne pour amiouser mes enfants. |
CROMWELL REFUSANT DE DÉPOSER QUOIQUE CE SOIT AU VESTIAIRE DE L’EXPOSITION. ( Statue de M. John Bell.) |
Produits envoyés par les Patagons. | UN CANCAN DE PORTIÈRES À PARIS.
— C’est une horreur ! paraît qu’à l’Exposition de Londres on a exposé des concierges mécaniques qui balayent trois mille marches d’escalier par seconde et refusent des étrennes au jour de l’an ! |
Ce que l’on éprouve au sortir de l’Exposition est un impérieux besoin de s’asseoir n’importe où. | — Comment ! tu sors de l’Exposition dans cet état ? — Ma chère, je ne m’en suis aperçu qu’une fois dehors : ces pick-pockets anglais sont d’une adresse ! |