Cham - Albums du Charivari/Chasses et courses
— T’aimes autant un homme qu’un chien ? — Un chien de chasse, s’entend ! Il faut qu’il rapporte. |
— Lâche-le donc, ton chien de chasse ! — Ma chère, les chiens sont comme les hommes, faut les tenir. |
— Je n’ose pas tirer sur ces bêtes-là ! — C’est comme si tu détruisais ton œuvre, n’est-ce pas vrai ? |
Gibier qui a du savoir-vivre, et qui sait ce que l’on doit aux dames. |
Excellent procédé pour habituer peu à peu les parisiens à affronter les dangers de la chasse au lion. | Un chasseur de la lionnerie obtenant d’excellents résultats en chargeant son arme avec de la poudre à gratter.
|
Membre de la lionnerie, Jules Gérard se trouvant fort embarrassé entre un lion qui veut le dévorer et un Kabyle qui aurait envie de lui couper la tête ; il ne sait auquel donner la préférence.
|
LA LIONNERIE DE JULES GÉRARD.
— Vous venez pour vous enrôler dans ma lionnerie ? Approchez ! — Pardon ! c’est que… votre tapis me fait peur. |
LES CHASSERESSES.
— Ma chère, voilà un lièvre ! — Très-bien, je vais remettre mon fusil au domestique pour qu’il le décharge sur la bête, cela me ferait trop peur à moi. |
— Il est drôlement dressé le chien que vous m’avez vendu, pas moyen de le faire marcher seulement devant moi ! — Je crois bien ! c’est un effet de sa bonne éducation ; il sait trop le respect qu’il doit à monsieur pour se permettre de passer jamais le premier devant monsieur. |
— Vous croyez que votre pâté de lièvre se conservera dans ma cave ; mais les souris ? — Oh ! vous pouvez être tranquille avec ce pâté-là. — C’est comme si j’avais un chat dans la maison, pas vrai ? |
Départ de la campagne pour Paris. |
La recette Rarey n’ayant pas complètement réussi, le Charivari propose un moyen : mettre des gants de boxeurs aux chevaux rétifs.
|
— Diable ! vous avez dompté mon cheval, et le voilà qui vient de déchirer le pan de ma redingote et de l’avaler. — Ça c’est simplement une affaire d’appétit, je ne me suis pas chargé de régler son estomac. |
Grâce au système Rarey les chevaux, par leur docilité, finissent par remplacer les king’s-charles dans les salons.
|
— Je t’en supplie, dis-moi où tu as caché mes habits ; j’attends du monde à déjeuner, je ne peux pourtant pas les recevoir comme cela. — Dis-moi le secret que t’a confié M. Rarey ; — je me moque du serment qu’il t’a fait prêter ; — tu n’auras pas tes effets avant. |
— Vous appelez cela avoir dompté mon cheval ? — Certainement ; ce sont les dernières ruades qui l’emportent, voilà tout ! |
— Monsieur, j’ai dompté votre cheval, il ne bougera plus. — C’est vrai, voilà une heure que je suis dessus, impossible de lui faire faire un pas. — Eh bien ! monsieur, ce sera comme ça toute sa vie ; il sera là dans vingt ans ! |
Erreur de M. Rarey : ayant dompté des chevaux, il se croit assez fort pour dompter autre chose. | Les chevaux poussant dorénavant la complaisance jusqu’à tenir eux-mêmes leur jambe pour se laisser ferrer. |
Les véritables courses d’automne. | Les courses d’automne. |
PRIX DU MOULIN.
Ces pauvres chevaux se sentant très-humiliés d’être obligés d’aller au moulin, ce rôle ayant été jusqu’alors réservé aux ânes seulement.
|
Souscripteur au secret Rarey cherchant à se rappeler la recette que son diable de cheval vient de lui faire sortir à l’instant de l’esprit par ses agaceries.
|
Comme quoi, quand on a tous deux la même idée, souvent on se rencontre. | — Ah ! saprelote ! mon coiffeur qui justement m’a mis de la graisse d’ours sur les cheveux ! S’il s’aperçoit de cela, je suis perdu ! |
— Tiens, voici le cerf, me voilà tellement troublé que je ne me rappelle plus l’air que je dois lui jouer ; ma femme me le joue sur le piano constamment, c’est étonnant que je l’aie oublié ! |
LE MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ PROTECTRICE DES ANIMAUX.
— Son fusil a crevé ! merci, ô mon dieu ! merci ! |
NOUVELLE MANIÈRE DE FORCER UN CERF. Révolution opérée par la vapeur dans le système des chasses. |
la femme. — Hi ! hi ! hi ! Voilà déjà que ça commence ! La chasse vient de s’ouvrir, c’est le chien qui aura toutes ses caresses ! hi ! hi ! hi ! Que les femmes sont donc malheureuses à cette époque-ci ! |
— Ah ! mon dieu ! pourquoi cette tenue ? — Ma chère, j’ai été obligée de quitter ma crinoline, le bruit qu’elle faisait en marchant effrayait le gibier. |
— Comptez donc là-dessus et puis allez à la chasse, ensuite, vous verrez si c’est tranquille comme ça. |
— Tiens, Lolo, voilà un lièvre, tire-le. — Oui, papa. — Tourne-toi de l’autre côté alors. — Non, papa, sa vue me troublerait peut-être. |
— Ah ! mon dieu ! l’ours qui vient d’avaler mon pauvre chien que j’aimais tant. — Console-toi, mon ami, cette séparation ne peut être longue, tu vas aller le rejoindre tout à l’heure ; un peu de patience, un peu de patience ! |
— Père Mathurin, vous chassez sans chien ? — Mais, oui ; avant de partir je me bourre avec de la soupe aux choux, quand vous avez ça dans le ventre, les lapins sont après vous toute la journée. |
le garde. — Madame, vous n’avez pas de port d’arme, je vous mets la main au collet. la dame. — Mon ami, je vous en défie !… Vous n’y arriverez jamais, mon cher ! |
— Allez-vous-en ! c’est trop tôt ! repassez dans huit jours. |
— Mon amie, nous étions deux pour tirer ce lapin, nous en avons tué chacun la moitié. |
— Chère amie, me voilà accrochée en voulant franchir la haie. — Ne te tourmente pas, voici des messieurs qui vont te décrocher, ils arrivent par derrière. — Par derrière !… Ah ! mon Dieu ! je suis perdue ! |
— Il n’y a pas à dire, tout le monde l’a, cette satanée grippe ! |
La chasse par trente-cinq degrés de chaleur. | L’ÉTIQUETTE ANGLAISE.
— Milord, voici un lièvre, tirez-le ! — Oh no ! il n’avait pas été présenté à moi ! |
L’ENFANT TERRIBLE.
— Ton papa ne veut donc pas venir tirer des oiseaux avec moi ? — Non, monsieur, papa a dit comme ça qu’il n’en rencontrait jamais quand il chassait avec vous ; que vous étiez trop laid, et que ça leur faisait peur. |
— Eh bien ! mon chien qui était là à l’instant qu’est-ce qu’il en a fait, cet imbécile-là ? |
— Qu’est-ce que tu as donc à appeler la cuisinière ? Laisse-la donc tranquille ! Elle est occupée à me faire sécher sur le feu douze livres de poudre de chasse. |
— Ah ! saprelote ! vous m’avez envoyé toute la charge dans le ventre ! — Ce n’est rien, ces choses-là arrivent fréquemment à l’époque de l’ouverture de la chasse. |
le mari. — Voilà des messieurs qui chassent le cerf, je vais les saluer en passant. la femme. — N’ôte pas ton chapeau, malheureux ! il pourrait t’arriver malheur ! |
— Votre lapin va être mis au procès-verbal. — Vous ne savez pas les arranger, alors ! C’est aux choux que ça se met. |
— Monsieur cherche du gibier ? Si monsieur veut m’accompagner dans ce bois, je lui ferai voir un lapin. J’ai idée qu’il y a un bon coup à faire. |
— Saprelote ! je renverrai décidément mon garde, mon gibier est horriblement mal élevé ! |
— Il est assommant, mon chien ! voilà plus d’une heure qu’il me fait suivre une troupe de saltimbanques, sous prétexte qu’ils ont un lapin savant ! |
— Mais mettez donc vos lunettes, vous tirez sur mon chien ! — C’est votre chien ? Pourquoi se promène-t-il comme les perdreaux, alors ? |
COURSE D’AUTOMNE POUR POULAINS.
— Mais, mon ami, qu’est-ce que cela veut dire ? — Mais, c’est clair, ce sont des chevaux dans leur printemps qui courent l’automne. |
— Le jockey vert vient de tomber dans l’eau ! — Dans l’eau ? Quel affreux défaut ! Passez-moi encore une autre bouteille. |
COURSES DU BOIS DE BOULOGNE. Prix de cascade. |
Le souscripteur au secret Rarey suivi constamment par deux palefreniers masqués, chargés de le poignarder s’il témoignait la moindre envie de révéler la chose.
|