Cham - Albums du Charivari/Choses et autres
une abominachion ! je n'avais plus actuellement que
mon parapluie pour défendre moâ !
ARRIVÉE DE L’HIVER.
LE DOUANIER. — Vous n’avez rien à déclarer ? — Non, je n’ai absolument dans ma malle que des rhumes, des catarrhes, des engelures et des crevasses. |
— Quel bonheur ! il apporte son violon. |
— Chai ramona en conchienche, che veux que madame monte voir chi che la trompe ! |
— Mon bibi, tu m’avais dit de prendre une voiture si je sortais… — Tu en as pris une, ma chérie ? — Oui, mon loulou, j’ai pris une voiture de bois à brûler ; tu me dois cent-vingt francs ! |
L’ARBRE DE NOËL DE 1861. Pour John Bull et son petit cousin Jonathan. |
— Goddam ! si vous parlez revolver à moi, moi répondre canon à vô ! |
Le père Neptune obligé de cuirasser sa conque, en prévision des boulets qui peuvent sillonner prochainement son empire.
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— Faut-il que les hommes soient devenus gourmands pour qu’on soit obligé de leur en servir de ce calibre-là ! |
M. Armstrong obligé de battre en retraite avec son canon devant l’attaque de la presse anglaise. | Le colonel Armstrong profitant de son four pour se mettre dans la boulangerie où il obtiendra peut-être plus de succès que dans l’artillerie.
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Le canonnier Armstrong et l'architecte du Great-Eastern se donnant la main. | — Voyez la vente ! canons Armstrong à un sou le tas ! |
Toutes les allumettes prenant feu à l’annonce de l’impôt auquel on veut les soumettre. | — Vous laissez cette bougie allumée ? — Oui, madame, par économie ; on va mettre un impôt sur les allumettes ! |
— Allons, cocher, qu’attendez-vous pour avancer ? — Monsieur, j’attends une ordonnance qui me rende la mèche de mon fouet. |
— Athénaïs ! vous m’aviez promis de vos cheveux ! — Oui, mon cher ; mais depuis cette promesse les mèches ont été défendues par ordonnance de police. |
Le gouvernement turc faisant empaler les journaux français, en attendant qu’il ait le plaisir de se procurer les rédacteurs.
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— Tu vas t’habiller en journaliste français. — Oui, Excellence. — Et puis tu te feras administrer cinquante coups de bâton sur la plante des pieds. Il faut que je les intimide ! |
— Dis donc, mon oncle, je vas au Mexique ousqu’il y a des mines d’or ! je vas tâcher d’en ramasser… Pour lors, tu ne pourrais pas me donner quelques pièces de vingt francs pour me servir d’échantillon, que je ne me trompe pas de métal ! |
— Nous allons au Mexique pour protéger nos nationaux. — Tiens, qué qu’ils ont donc été faire par là, nos gardes nationaux. |
— C’est trop fort, madame ! faites taire mademoiselle votre fille ! elle joue maintenant du piano toute la journée et toute la nuit ! — Pauvre enfant ! elle jouit de son reste… on va mettre un impôt sur les pianos ! |
M. Listz tirant son grand sabre en apprenant le projet d’impôt sur les pianos. |
— Pourquoi pleures tu, mon enfant ?. — Hi ! hi ! on va mettre un impôt sur les pianos !… On va peut être me forcer comme pianiste de porter une muselière comme Zémire ! |
Conséquence de l’impôt sur les pianos. |
Tous les pianos de Paris se donnant rendez-vous rue de Valois pour se venger du Constitutionnel. | — Fouchtra cha va payer la taxe, cha ? — Oui, les pianos sont la plupart des chaudrons ; donc vos chaudrons sont considérés comme pianos ! |
— Maman, je ne peux pas déchiffrer ce morceau ! — Je crois bien, mon enfant : c’est une sommation d’impôt avec frais pour ton piano ! |
— Mademoiselle, votre quittance d’impôt s’il vous plait ! |
Rentrée à la Bourse d’une foule de gens qui n’avaient pu y pénétrer sous le régime des tourniquets. | — On vient de supprimer les tourniquets, espérons que bientôt on supprimera les portes. |
— Ah ! mon ami, que c’est beau, Alceste ! — Su… uuu… perbe… su…uu… perbe ! |
Le chevalier Gluck, ayant une peur atroce de M. Offenbach qui lui a déjà enlevé son Orphée, il craint qu’il ne lui pince ainsi son Alceste.
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Décadence des romains. | — Quelle horreur ! tu siffles au spectacle ? — C’est plus comme il faut que d’applaudir ; on n’a pas l’air d’un claqueur ! |
— Monsieur s’est-il amusé à la pièce de Nos Intimes ? — À dater de demain, vous mettrez tous mes amis à la porte ! |
L’Étoile de Messine finissant par faire une pirouette sur le dos de cette pauvre Alceste qui s’empresse de disparaître au plus vite.
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Le photographe Disdéri devant une tête qui ne lui dit pas grand’chose. | Disdéri devant une tête qui lui dit quelque chose. |
Disdéri devant une tête qui l’inspire énormément. | Disdéri allant faire une photographie au charbon. |
— Tenez, madame, un article anglais ! étoffe Armstrong ! ça vous traverse de part en part un hiver cuirassé. — Oui, mais à quelle portée ? Est-ce à celle de ma bourse ? |
— Je voudrais des articles français. — Madame, vous ne trouverez plus cela à Paris ; il faudrait que vous allassiez à Londres. |
[illisible] ma chère, qu’est-ce que c’est donc que ce monsieur là. [illisible] anglais ! et grand genre, ma chère ! |
— Crois-moi, prend cet Américain, il t’épousera peut-être ! — Tu crois ? — J’en suis sûre, il est pour l’union. |
À L’EXPOSITION DU BOULEVARD DES ITALIENS.
— Ah ! mon Dieu ! c’est la photographie de mon petit bébé ? — Je puis le faire encore plus grand, si madame le désire. |
TOUJOURS À L’EXPOSITION DU BOULEVARD DES ITALIENS. Figures de chevaux du Train de la Garde : ressemblance garantie. |
Photographie d’un monsieur peu aisé… dans sa voiture. | Le domestique désirant par amour-propre avoir son portrait dans l’intérieur de la voiture. |
— Excusez !… faut qu’on agrandisse les loges des pauvres portiers, si on veut qu’ils reçoivent les nouvelles cartes de visite de M. Disdéri ! |
M. Disdéri n’admettant pas qu’il puisse y avoir des militaires hors cadres. |
— Je vais tâcher de me faire protéger par M. Disdéri. — Il est donc puissant ? — Je crois bien ! parait que c’est lui qui a fait tous ces généraux-là ! |
PHOTOGRAPHIE INSTANTANÉE.
— Monsieur Disdéri, je désire avoir ma pho… — N’achevez pas, c’est inutile, la voici ! |
— Il fait du vent dans la cour des Tuileries depuis les démolitions ! — Parbleu ! Zéphire profite de ce que le pavillon de Flore est ouvert pour s’introduire chez son épouse ! |
PLUTON. — Saperlotte ! vous avez enlevé dernièrement Orphée, maintenant c’est le tour d’Alceste… Si cela continue, il ne me restera bientôt plus personne ! |
M. Armstrong retrouvant un beau matin tous ses canons à sa porte, personne ne voulant plus s’en servir. | — Dis donc, fais donc la connaissance de ce domino ? — Merci, il est trop maigre ! je n’ai pas envie de payer l’impôt sur les allumettes ! |
— L’eau du puits de Grenelle, s’il vous plaît ? — À Passy. |
Les porteurs d’eau de Grenelle obligés de prendre l’omnibus de Passy. |
— Quelle horreur ! jusqu’à ce petit bonhomme qui se mêle de faire un almanach ! — Mon pauvre Matthieu Laensberg, il en faut pour les salons ; vous restez toujours à la cuisine ! |
— Pourquoi pleures-tu ? Voici un sou, ne pleure plus ! — Hi ! hi ! j’ai besoin de soixante-dix francs pour acheter les Contes de Perrault, illustrés par Gustave Doré. |