Catéchisme du diocèse de Sens/De la pénitence

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 61-63).

XXXII. De la Pénitence.

D. QU’eſt-ce que la Pénitence ?
R. C’eſt un Sacrement qui remet le péchez commis après le Batême.
D. Comment nomme-t’on encore ce Sacrement ?
R. On l’appelle la Confeſſion, parce qu’on y confeſſe ſes péchez, pour en recevoir l’abſolution.
D. Quelles ſont les parties du Sacrement de Pénitence ?
R. Il y en a trois, la Contrition, la Confeſſion, la Satisfaction.
D. Quels ſont les effets du Sacrement de Pénitence ?
R. Il y en a deux, dont le premier eſt d’effacer les péchez actuels.
O. Peut-il remettre toute ſorte de péchez ?
R. Oüi, ſans en excepter aucun quelque énorme qu’il ſoit.

D. Qu’entend-on par la coulpe et la peine du péché ?
R. Par la coulpe on entend la tache que le péché fait à notre ame ; et par la peine, la punition que le péché mérite.
D. Le Sacrement de Pénitence remet-il la coulpe et la peine du péché ?
R. Il le remet quant à la coulpe, en nous réconciliant avec dieu.
D. Et quant à la peine ?
R. Il change la peine éternelle duë au péché, en une peine temporelle.
D. Comment obtient-on la remiſe de cette peine temporelle ?
R. On l’obtient par la ferveur de la charité, les oeuvres de Pénitence et les Indulgences.
D. Quel eſt le ſecond effet du Sacrement de Pénitence ?
R. C'eſt de nous réconcilier avec dieu, en nous donnant la grace ſantifiante.
D. Quel effet produit cette réconciliation ?
R. 1. Elle rend le droit au Paradis qu’on avoit perdu par le péché.
2. Elle donne des forces contre les tentations.
3. Elle fait revivre le mérite des bonnes oeuvres paſſées.
D. Comment peut-elle faire revivre ce mérite des bonnes oeuvres ?
R. L’ame ayant perdu ce mérite par le péché, dieu par ſa bonté le rend dans le Sacrement de Pénitence.
D. Tous ceux qui vont à confeſſe, reçoivent-ils tous ces effets ?
R. Non, il n’y a que ceux qui apportent à ce Sacrement les diſpoſitions convenables.

Pénitence des Ninivites. Liv. de Jonas, ch. 3.
PRATIQUES. 1. Choiſir un Confeſſeur pieux et éclairé qui ne nous flatte point dans nos défauts.
2. Se confeſſer toujours autant qu’on le peut au même Confeſſeur à fin qu’il juge mieux ſi nous avançons dans la pieté.
3. Si on a raiſon de douter ſur ſes Confeſſiions paſſées, les réparer par une Confeſſion générale.