Catéchisme du diocèse de Sens/De l’extrême-onction

Brown & Gilmore, imprimeurs de la Province (p. 72-74).

XXXVIII. De l’Extrême-Onction.

D. QU’eſt-ce que l’Extrême-Onction ?
R. C’eſt un Sacrement inſtitué pour le ſoulagement ſipirituel et corporel des malades.
D. Comment l’Extrême-Onction ſoulage-t’elle ſpirituellement les malades ?
R. 1. Elle donne la force contre les tentations du démon et les horreurs de la mort.
2. Elle acheve la rémiſſion des péchez, dont elle purifie les reſtes.
D. Comment l’Extrême-Onction ſoulage-t’elle corporellement les malades ?
R. 1. Elle donne la patience pour ſupporter la maladie.
2. Elle rend la ſanté du corps, s’il eſt expédient pour le ſalut du malade.
D. Ne peut-on la recevoir que quand on eſt à l’extrémité ?
R. Il ſuffit d’être dangereuſement malade, il n’eſt pas même à propos de differer à l’extrémité.
D. Pourquoi ne pas differer à l’extrémité ?
R. Parce qu’on ſe diſpoſe mieux à recevoir ce Sacrement quand on a la raiſon libre, et d’ailleurs en

différant trop, on s’expoſe à ne le point recevoir du tout.
D. Peut-on recevoir ce ſacrement pluſieurs ſois en ſa vie ?
R. Oüi, autant de fois qu’on retombe en danger de mort.
D. Que faut-il faire alors pour ſe préparer à recevoir ce Sacrement ?
R. Il faut ſe confeſſer, ſi on eſt en péché mortel.
D. Si le malade ne peut ſe confeſſer que doit-il faire ?
R. Il doit s’exciter à une contrition parfaite, déſirer l’abſolution, & la demander s’il peut.
D. Que faut il faire pendant qu’on reçoit ce Sacrement ?
R. Il faut s’exciter au regret de ſes péchez, eſpérer en la miſéricorde de dieu, & ſe ſoumettre abſolument à ſa ſainte volonté.
D. Que doit-on faire quand on eſt malade ?
R. Il faut, 1. Se ſoumettre à la volonté de dieu.
2. Offrir à dieu ſa maladie pour l’expiation de ſes péchez.
3. Accepter la mort, quand il plaira à dieu de l’envoyer.
D. Quels péchez commettent plus ordinairement les malades ?
R. 1. L’impatience & la mauvaiſe humeur.
2. La négligence de recevoir les Sacremens.
3. Le trop grand empreſſement pour la ſanté.
4. Trop d’attachement à la vie.

Maladie & gueriſon d’Ezechias. Iſaïe, chap. 38.
PRATIQUES. 1. Prier nos amis de nous avertir quand il y aura du danger dans nos maladies, pour recevoir de bonne heure les Sacremens.
2. Lire quelquefois les Prieres que l’Egliſe a inſlituées pour les Agoniſans.
3. Viſiter les malades, ſur tout les Pauvres ; les ſervir, les conſoler & les encourager à la patience.
4. Aſſiſter quelquefois à leur agonie, pour apprendre par ce ſpectacle à bien mourir.