Traduction par Amédée Pichot.
Michel Lévy frères, libraires éditeurs (tome 2p. 150-162).
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XXXIII


Ils ne furent pas plutôt sortis que, jetant les yeux sur le vieillard, je trouvai dans sa physionomie quelque chose d’extrêmement intéressant et vénérable. Sa taille était au-dessus de la moyenne ; on voyait qu’il avait dû être autrefois d’une force extraordinaire, et il était encore très-vert. Il avait beaucoup de cheveux, qui étaient aussi blancs que la neige ; son teint était vif et brillant de santé, malgré les rides qui sillonnaient son front ; il avait l’œil animé, et la bonté se peignait dans toute sa personne. Une habitude de bienveillance et de sensibilité lui avait tenu lieu d’éducation ; on ne remarquait pas dans ses manières la rusticité ordinaire aux gens de sa classe.

Cette vue fit naître aussitôt en moi une foule d’idées sur l’avantage que je pouvais tirer de quelqu’un qui m’avait l’air d’un si brave homme. Il ne fallait pas espérer de faire un pas sans son consentement ; et quand même j’aurais pu réussir à me tirer de ses mains, il ne lui était pas difficile d’appeler les gens de la maison, qui n’étaient pas bien loin. Ajoutez que je n’aurais guère pu prendre sur moi de faire violence à une personne qui avait gagné mon estime et mon affection dès le premier coup d’œil. Enfin mes pensées étaient dirigées d’un tout autre côté. Je sentis un désir ardent de pouvoir appeler cet homme mon bienfaiteur. Poursuivi par une suite d’infortunes, à peine me regardais-je comme tenant encore au monde. J’étais un être isolé, auquel tout accès à la tendresse, à la compassion, à la bonne volonté de l’espèce humaine était interdit. La situation où je me trouvais pour le moment m’excitait à me donner une jouissance que ma destinée semblait m’avoir voulu refuser. Je ne voyais aucune comparaison entre l’idée de devoir ma liberté à la bienveillance naturelle d’un digne et excellent homme et celle de la tenir de la bassesse et de la cupidité des membres les plus méprisables de la société. C’était ainsi qu’au milieu même de l’abîme de maux où j’étais plongé, je me permettais encore des raffinements de délicatesse.

Cédant à cette impulsion, je demandai au vieillard de vouloir bien m’entendre sur les circonstances de l’affaire qui m’avait mis dans l’état où il me voyait. Il acquiesça aussitôt à ma demande, et me dit qu’il se ferait un plaisir d’écouter tout ce que je jugerais à propos de lui communiquer. Je lui exposai que les deux hommes qui m’avaient laissé sous sa garde, étaient venus à la ville dans le dessein de se saisir de quelqu’un accusé d’avoir volé la malle du courrier ; qu’ils avaient jugé à propos de mettre la main sur moi en vertu de ce mandat, et qu’ils m’avaient conduit devant un juge de paix : « Ils se sont bientôt aperçus de leur méprise, ajoutai-je, l’homme en question étant un Irlandais, et ne me ressemblant sous aucun rapport ; mais, par collusion entre eux et le juge, ils se croient autorisés à me retenir en arrestation, et même à me conduire jusqu’à Warwick pour me confronter avec mon prétendu complice ; en me fouillant chez le juge, ils ont malheureusement trouvé sur moi une somme d’argent qui excite leur cupidité, et tout à l’heure ils viennent de me proposer de me rendre la liberté, à condition de leur abandonner cette somme. Dans cet état de choses, je vous prie de considérer s’il vous convient de vous rendre l’instrument d’une si basse extorsion ; je me mets à votre merci, et vous atteste sur tout ce qu’il y a de plus sacré la vérité des faits que je vous ai exposés ; si vous voulez favoriser mon évasion, il n’en résultera pas autre chose, sinon que la cupidité de ces vils coquins se trouvera frustrée ; je jure que pour rien au monde je ne voudrais vous exposer à quelque chose qui pût réellement être dangereux pour vous ; mais je ne doute pas que le même esprit de générosité qui vous porte à faire une bonne action, vous donnera aussi les moyens de la soutenir quand elle sera faite ; ceux qui me retiennent n’auront pas plutôt perdu leur proie de vue, qu’ils se sentiront couverts de confusion, et n’oseront certainement pas pousser plus loin une pareille affaire. »

Le vieillard m’écouta avec intérêt et avec un air de curiosité. Il me répondit qu’il avait toujours eu en aversion l’espèce de gens dont j’étais le prisonnier, qu’il répugnait extrêmement à la fonction qu’ils venaient de lui donner, mais que pour obliger sa fille et son gendre, il voulait bien passer par-dessus quelques désagréments : « Votre air, dit-il, et le ton dont vous m’avez parlé ne me laissent pas de doute sur la vérité de vos assertions ; sans doute la demande que vous me faites est vraiment extraordinaire, et je ne saurais deviner quel motif a pu vous déterminer à me la faire et à me juger homme à s’y prêter ; je crois avoir une façon de penser qui n’est pas celle de tout le monde, et je me sens plus d’à moitié décidé à faire ce que vous désirez ; mais au moins, j’exige de vous une chose en retour : c’est de me faire connaître jusqu’à un certain point quel est celui à qui je vais rendre service ; enfin, comment vous appelez-vous ? »

Je n’étais pas préparé à cette question. Mais, quelles que pussent en être les conséquences, je ne pouvais me résoudre à tromper celui qui me la faisait, encore moins dans les circonstances où elle m’était faite. C’est une tâche trop pénible que d’être continuellement obligé de mentir. Je répondis que je m’appelais Williams.

Il se tut. Ses yeux se fixèrent sur moi. Il répéta mon nom, et je le vis changer de visage.

Il poursuivit, avec un air d’inquiétude marquée :

« Votre nom de baptême ?

— Caleb.

— Bon dieu ! Est-il possible ?… » Il me conjura, par tout ce qu’il y a de plus sacré au monde, de répondre honnêtement encore à une seule question… « Je n’étais pas… Non, cela n’était pas possible… le même qui avait été autrefois au service de M. Falkland de *** ? »

Je répondis que, quel que pût être l’objet de sa question, je lui dirais la vérité. J’étais celui même dont il parlait.

Comme je prononçais ces mots, le vieillard se leva soudainement. Il était au désespoir que la fortune lui eût été assez contraire pour m’avoir fait trouver devant ses yeux ; j’étais un monstre que la terre gémissait de porter.

Je le suppliai de permettre que je lui expliquasse cette dernière méprise, en ajoutant que, s’il m’écoutait comme il avait déjà fait, je ne doutais pas un moment que ce que j’avais à lui dire ne lui parût tout aussi satisfaisant.

Non, non, non ! Pour rien au monde il ne voudrait laisser à ce point souiller ses oreilles. Ce cas était bien différent de l’autre. Il n’y avait pas de criminel dans l’univers, pas d’assassin aussi abominable qu’un homme capable d’une si horrible récrimination, d’une si noire calomnie contre le plus généreux des maîtres. Rien que ce souvenir mettait le vieillard tout à fait hors de lui-même.

À la fin il se calma assez pour me dire qu’il ne se consolerait jamais du malheur d’avoir eu un moment d’entretien avec moi. « Je ne sais pas, poursuivit-il, ce que la justice rigoureuse exige de moi dans cette circonstance ; mais, puisque ce n’est que par votre aveu que j’ai appris qui vous êtes, il répugne absolument à ma façon de penser de faire usage de cette connaissance à votre préjudice ; seulement là se terminera toute relation entre nous ; car, en vérité, ce serait un abus de mots que de vous appeler un être de l’espèce humaine ; certes, je ne vous ferai aucun mal, mais aussi, pour rien au monde, je ne voudrais vous aider ou vous favoriser en la moindre chose. »

L’horreur que j’inspirais à cette bonne et honnête créature m’affecta à un point que je ne saurais exprimer. Je ne pus me résoudre à me taire ; je tâchai encore à plusieurs reprises d’obtenir du vieillard qu’il daignât m’entendre. Mais il fut inflexible. Notre débat dura quelque temps, et il le fit cesser à la fin en tirant la sonnette et en appelant le garçon de l’auberge. Très-peu de temps après mes conducteurs rentrèrent, et alors les deux autres se retirèrent.

C’était une des singularités de ma destinée d’être continuellement précipité d’une espèce de tourment et de malheur dans une autre, avec tant de rapidité qu’aucun d’eux n’avait le temps de laisser une impression profonde sur mon âme. En retraçant mes infortunes, je suis porté à croire que la moitié des épreuves que j’étais destiné à subir aurait suffi pour m’accabler et m’anéantir. Mais, au milieu de cette foule de maux qui se croisaient sur ma tête, je n’avais pas le moment de la réflexion pour goûter toute leur amertume. Je me trouvais au contraire forcé de les oublier à mesure qu’ils m’atteignaient, pour me tenir en garde contre les périls dont j’étais menacé par l’instant qui s’approchait. J’eus le cœur déchiré de la conduite de cet aimable et excellent vieillard envers moi. C’était un épouvantable présage pour tout le reste de ma vie. Mais, comme je viens de le dire, mes gardiens rentrèrent, et mon attention se trouva impérieusement appelée vers un autre objet. Dans l’excès de mortification que j’éprouvais en ce moment, j’aurais voulu être enfermé dans une solitude impénétrable, et m’ensevelir tout entier dans une inconsolable misère. Mais toute profonde qu’était ma douleur, elle n’avait pas encore assez d’empire pour me faire envisager sans effroi le gibet dont j’étais menacé. L’amour de la vie, et bien plus encore la haine de l’oppression, armaient mon cœur contre l’inertie du désespoir. Dans la scène qui venait de se passer, j’avais voulu, comme je l’ai déjà dit, me donner la jouissance d’un raffinement d’honneur et de délicatesse. Mais il était temps de faire cesser cette fantaisie. Il était dangereux de badiner plus longtemps sur le bord de l’affreux précipice ; et, navré comme je l’étais du résultat de ma dernière tentative, pouvais-je m’abandonner à d’inutiles préambules ? J’étais justement dans la disposition où me voulaient les misérables qui me tenaient en arrestation. En conséquence, nous entrâmes bien vite en négociation, et après avoir un peu marchandé, ils tombèrent d’accord de recevoir onze guinées pour ma rançon. Néanmoins, pour conserver toute l’intégrité de leur réputation, ils voulurent absolument me conduire avec eux pendant quelques milles sur l’impériale[1] d’une diligence. Ensuite ils feignirent que la route qu’ils avaient à suivre les mettait dans la nécessité de prendre un chemin de traverse ; et, après avoir quitté la voiture, ils me permirent, dès qu’elle fut hors de portée de nous voir, de me débarrasser de leur importune compagnie et d’aller où il me plairait. On peut remarquer en passant que ces fripons s’étaient attrapés eux-mêmes dans leurs propres filets. Ils m’avaient d’abord capturé comme une proie qui devait leur rapporter cent guinées ; ensuite ils s’étaient crus trop heureux de composer pour onze ; mais s’ils m’avaient gardé plus longtemps en leur possession, ils auraient retrouvé l’occasion de gagner, d’une autre main, la somme qui les avait mis originairement à ma poursuite.

Les mésaventures qu’avait entraînées ma dernière tentative d’échapper à mes persécuteurs en mettant la mer entre eux et moi, me détournèrent de l’idée de recommencer la même expérience. J’en revins donc encore une fois au projet de me cacher, au moins pour le présent, dans la foule immense de la capitale. Cependant, je ne trouvai nullement à propos de me risquer à suivre la grande route, et cela d’autant moins que c’était la direction qu’avaient choisie mes deux ci-devant conducteurs ; mais je pris mon chemin le long des frontières du pays de Galles. Le seul incident qui vaille ici la peine d’être rapporté, eut lieu à l’occasion d’un dessein que j’eus de traverser la Severn. On passait le fleuve sur un bac, et, par quelque inadvertance dont je ne saurais rendre raison, il m’arriva de perdre ma route si complétement qu’il me fut absolument impossible ce soir-là de gagner le bac, et de pousser jusqu’à la ville où je m’étais proposé de coucher.

Par une fatalité singulière, un aussi faible contretemps, au milieu de la foule d’idées accablantes qui auraient dû absorber toutes mes facultés, ne laissa pas que de me causer beaucoup d’impatience et de mauvaise humeur. J’étais extraordinairement fatigué ce jour-là. Avant le moment où je m’étais trompé de chemin, ou au moins avant que je me fusse aperçu de ma méprise, le temps était devenu brumeux et sombre ; bientôt après les nuages s’étaient fondus en une pluie battante. Je me trouvais alors au beau milieu d’une plaine, sans arbre ni abri d’aucune espèce pour me couvrir. J’avais été trempé en un moment. Dans ce fâcheux état, j’avais continué ma marche avec humeur et obstination. De temps à autre la pluie avait fait place à un orage de grêle qui tomba en grains très-gros et très-serrés ; j’avais été fort mal défendu par le misérable vêtement que je portais : en sorte que je m’étais senti comme criblé. Une pluie abondante était encore survenue. C’était alors que j’avais commencé à m’apercevoir que je m’étais totalement égaré de ma route. Je ne découvrais ni bêtes, ni gens, ni habitation d’aucune espèce. J’avais toujours marché, délibérant, à tous les sentiers qui s’offraient à moi, quel était celui que je devais prendre, et n’ayant jamais le moyen de trouver une seule raison pour rejeter l’un et préférer l’autre. Toutes ces contrariétés m’avaient désolé au dernier point ; je jurais entre mes dents, tout en continuant ma marche ; j’étais plein de dégoût de la vie, je la maudissais, ainsi que tout ce qu’elle traîne à sa suite. Enfin, après avoir erré ainsi sans aucune direction certaine, pendant plus de deux heures, j’avais été surpris par la nuit. Aucun chemin frayé ne se présentait à moi, et il n’y avait pas moyen de penser à aller plus loin.

Me voilà donc sans abri, sans nourriture, sans espérance ; pas un lambeau de mes vêtements qui ne fût aussi mouillé que si je venais d’être pêché au fond de la mer. Mes dents craquaient ; je tremblais de tous mes membres ; j’avais dans le cœur la rage et le désespoir. Tantôt c’était quelque corps dur que je n’avais pas aperçu, contre lequel je me heurtais, et qui me faisait tomber ; tantôt c’était un obstacle qui se trouvait devant moi, et qui m’obligeait à revenir sur mes pas.

Il n’y avait pas de liaison directe entre ces contretemps accidentels et la persécution que je fuyais ; mais dans mon esprit malade toutes ces idées se confondaient. Je maudissais tout le système de l’existence humaine. « Malheureux proscrit que je suis, me disais-je à moi-même, mourons donc ici, puisque c’est mon sort, par la faim et par le froid, Tous les hommes m’abandonnent ; tous les hommes me détestent. Des menaces de mort repoussent de moi toutes les sources de l’existence. Monde maudit, qui peux haïr sans cause et accabler l’innocence sous une masse de calamités trop affreuses pour le crime lui-même. Monde maudit ! monde inexorable où tous les yeux sont aveugles, où tous les cœurs sont de fer ! Pourquoi vivre plus longtemps avec toi ? Pourquoi traîner plus loin cette déplorable existence au milieu des repaires de ces tigres à face humaine ? »

Ce paroxysme de délire se consuma enfin de lui-même. Bientôt après je découvris une espèce de toit solitaire, où je m’estimai heureux de trouver un abri. Dans un coin de cet asile, il y avait un peu de paille fraîche. Je me débarrassai de mes guenilles et les plaçai de manière à ce qu’elles pussent sécher ; puis, m’enfonçant dans la paille, je me sentis bientôt enveloppé d’une chaleur douce et bienfaisante. Là je perdis par degré le sentiment de mes maux. C’est peu de chose en apparence qu’un abri avec de la paille fraîche, mais ces biens s’étaient offerts à moi au moment où je les attendais le moins, et ils avaient porté la joie dans mon cœur. Quoique en général accoutumé à un sommeil extrêmement court, il arriva cette fois que, par suite de la grande fatigue d’esprit et de corps que j’avais essuyée, je dormis jusqu’à près de midi du lendemain. Quand je fus levé, je trouvais que je n’étais pas à une grande distance du bac ; je le passai et entrai dans la ville où j’avais eu l’intention de coucher la nuit précédente.

C’était jour de marché. Comme je passais près de la place, j’aperçus deux hommes qui me regardaient avec beaucoup d’attention ; tout à coup un d’eux s’écria : « Je veux être pendu si je ne crois pas que c’est le drôle que cherchaient ces hommes qui viennent de partir il y a une heure par la voiture de… » Cette remarque me causa une cruelle alarme ; je doublai aussitôt le pas, et au premier détour j’enfilai bien vite une ruelle étroite qui s’offrit à moi. Dès que je fus hors de la portée de la vue, je me mis à courir de toutes mes forces, et je ne me crus en sûreté que lorsque je fus à plusieurs milles de distance de l’endroit où cette observation avait frappé mon oreille. J’ai toujours pensé que les hommes auxquels elle avait rapport étaient ces deux officiers de justice qui m’avaient arrêté à bord du navire qui devait me transporter en Irlande ; ils avaient trouvé par quelque accident le signalement de ma personne tel que M. Falkland l’avait fait publier, le rapprochement des diverses circonstances les avait amenés à conclure que la personne désignée dans ce signalement était précisément l’individu qu’ils venaient d’avoir en leur puissance. Dans le fait, c’était une extrême imprudence de ma part, dont il m’est impossible de dire à présent la cause, d’avoir gardé toujours le même déguisement, sans y rien changer, après les indices multipliés qui devaient concourir à leur faire conjecturer que je me trouvais dans des circonstances très-particulières et très-critiques. Je n’avais donc échappé une dernière fois que par un bonheur inouï. Si, par suite de l’orage et de la grêle du soir précédent, je n’eusse pas perdu ma route, ou même si, le matin, je ne me fusse pas laissé retenir si tard par le sommeil, je serais infailliblement tombé entre les mains de ces limiers d’enfer.

La ville à laquelle ils avaient résolu de s’arrêter, et dont j’avais ainsi appris le nom dans la place du marché, était la même ville où, sans cet utile avertissement, j’allais moi-même me rendre immédiatement ; mais, ainsi averti, je pris le parti de m’éloigner au plus vite de cette route. Au premier endroit où j’arrivai, et où la chose fut praticable, j’eus soin de faire emplette d’une capote que je passai par-dessus ma livrée de mendiant, et d’un chapeau que je rabattis sur ma figure. Je couvris un de mes yeux d’un morceau de taffetas vert ; j’ôtai le mouchoir que j’avais sur la tête, et je l’attachai autour de mon menton, de manière à me couvrir la bouche. Je me débarrassai insensiblement de toutes les différentes parties de mon premier accoutrement, et, pour mon vêtement de dessus, je m’affublai d’une espèce de blouse de charretier, qui, n’étant pas trop mauvaise, me donnait assez bien l’air du fils d’un honnête laboureur de la dernière classe. Dans cet équipage, je poursuivis mon voyage ; et après mille inquiétudes, mille précautions et mille circuits, j’arrivai sain et sauf à Londres.



  1. Outside.