Paul Ollendorff (p. 58-59).
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XXXIII


Avril, même jour.


Et plus tard tu diras, non sans quelque douceur,
Quand la gloire m’aura donné des amoureuses :
Vous n’avez pas connu ses heures douloureuses,
L’époque où mon amour était son défenseur.

Cet homme était sans dieu, sans parents, sans patrie ;
Il vivait lâchement, car tout l’avait déçu.
Aucune d’entre vous ne l’aurait aperçu ;
Il eut l’étonnement de mon idolâtrie.


Ah ! vous pouvez l’aimer, mon cœur vous devança.
Voilà déjà longtemps qu’en mes bras je le serre ;
Je lui tendis la main au temps de sa misère ;
Je n’ai pas attendu qu’il fût heureux pour ça.