Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BAECX VAN BAERLANDT, Adrien

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BAECX VAN BAERLANDT (Adrien), jurisconsulte fort instruit, chargé de fonctions administratives à l’Université de Louvain, était né à Malines le 9 août 1574 ; il mourut dans le Brabant septentrional après l’an 1629. Issu d’une famille honorable et aisée, il fit, à Louvain, des études de philosophie et de théologie qui attirèrent sur lui l’attention, quand, sous le gouvernement des archiducs Albert et Isabelle, l’Université de cette ville releva ses institutions ébranlées ou menacées de ruine dans les troubles de la fin du xvie siècle. Ayant à peine dépassé trente ans, il fut appelé, le 4 février 1606, à la présidence du collège des Trois-Langues, qui venait d’être rouvert. Il rendit, en cette qualité, d’éminents services. Il ne borna pas son activité à l’administration de la fondation de Busleiden, afin d’en restaurer les bâtiments délabrés et d’en récupérer les revenus ; il tint la main, d’accord avec les proviseurs, à ce que les trois chaires du collège fussent remplies par des hommes savants et zélés. Dès 1606, après la mort de Juste Lipse, il fit offrir la chaire de latin à Erycius Puteanus, qui revint de l’Italie ; il fit donner, en 1609, la chaire de grec à Pierre Castellanus, et, en 1612, celle d’hébreu à Valere André qui, dans plusieurs écrits, lui a rendu hommage comme à un protecteur éclairé des bonnes études. Nous savons assez que, si le collége des Trois-Langues regagna une partie de sa première renommée, on le dut aux lumières, au dévouement de son nouveau président et aussi aux libéralités personnelles qu’il fut à même de faire à l’institution. Adrien Baecx était d’ailleurs un esprit cultivé, et il avait montré son goût pour les lettres dans ses harangues latines. Il avait joint à l’étude de la théologie celle du droit, même quand il fut investi des fonctions de président. Il fut promu au grade de licencié on droit déjà en 1607, et à celui de docteur le 31 août 1614, au témoignage de Valère André. L’estime dont Baecx jouissait à Louvain était grande ; il fut nommé, en 1611, chanoine et grand chantre à la collégiale de Saint-Pierre, et, en 1619, l’Université l’éleva aux honneurs du rectorat. Cependant, après avoir dirigé pendant dix-huit ans le Collegium Trilingue, Baecx se démit de ses charges académiques, pour se retirer, avec le titre de chanoine et de doyen, à Oorschot, dans la mairie de Bois-le-Duc. On ne connaît pas exactement la date de sa mort, mais on présume qu’il ne conserva pas son nouveau poste, quand, en 1629, les états de Hollande abolirent dans ce pays l’exercice public du culte catholique. Le nom d’Adrien Baecx mérite d’être conservé dans notre histoire littéraire, parce qu’il contribua puissamment au réveil de l’étude des langues et des lettres classiques, au commencement du XVIIe siècle, dans l’école spéciale où elles avaient fleuri davantage en Belgique.

Félix Nève.

Valère André, Collegii Trilinguis exordia ac progressus, etc., Lovanii, 1614. — Id., Fasti academici, etc., ed. alt., 1650, pp. 206 et 278 — Id., Bibliotheca Belgica. — Paquot, Mémoires pour servir à l’histoire littéraire, éd. in-fol., t. III, pp. 253-254. — Mémoire histor. et littér. sur le collége des Trois-Langues, par F. Nève, Bruxelles, 1856, pp. 103-107, appendice, pp. 392-393. — De Ram, Des Etablissements académiques de Louvain, en 1789, au tome I des Analectes pour l’histoire ecclésiastique de Belgique, 1864, pp. 197 et 198.