Biographie nationale de Belgique/Tome 1/BAENST, Paul DE

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BAENST (Paul DE), négociateur, président du conseil de Flandre, commissaire ordinaire au renouvellement du magistrat de la ville et du Franc-de-Bruges, naquit à Bruges vers 1442, et mourut à Gand en 1497. La famille de De Baenst, originaire du pays de Cadsand, était de la plus haute noblesse ; plusieurs de ses membres ont figuré dans les conseils de nos souverains et dans le magistrat de Bruges. Son père, Louis de Baenst, chevalier et seigneur de Saint-Georges, devint trésorier de la ville de Bruges en 1443, et bourgmestre de la commune, en 1447.

En 1477, Paul de Baenst entra au grand conseil de Marie de Bourgogne et continua à y siéger sous Maximilien. Il fut du nombre des ambassadeurs nommés par la duchesse et qui, de concert avec les députés des états de Flandre, reçurent pour mission de négocier avec Louis XI la restitution d’une partie des villes appartenant à la maison de Bourgogne, que le monarque français venait de conquérir. Les négociations aboutirent au traité d’Arras du 23 décembre 1482. Dans cette même année, De Baenst fut appelé aux fonctions de président du conseil de Flandre, en remplacement de Thomas de Plaines.

Le 12 décembre 1483, il se trouva, comme conseiller de Maximilien, chargé, avec les députés des trois membres de Flandre, de rédiger les instructions des ambassadeurs à envoyer en France. Au mois de juin 1485, après que les Brugeois se furent entendus avec Maximilien au sujet de la mainbournie de son fils et du comté de Flandre, les états, alors réunis à Gand, conférèrent à De Baenst et à quatre autres grands personnages la mission de se rendre à Bruges, pour arrêter avec le prince les conditions de la paix ; elle fut conclue au Princenhof, le 28 (23) du même mois. En septembre 1487, le magistrat de Gand le députa vers Maximilien pour justifier leur manière d’agir à l’égard de Jean van Coppenolle et d’Adrien Vilain.

Pendant l’emprisonnement du roi des Romains à Bruges, au mois de décembre 1487, De Baenst était son principal conseiller ; il négociait avec le magistrat de cette ville et haranguait le peuple. Il fut même arrêté, le 9 février 1488, et mené sous bonne garde aux Halles ; mais, plus heureux que d’autres partisans de ce prince, il fut bientôt relâché et reconduit à Gand. Cette même année 1488, il se démit de ses fonctions judiciaires en restant attaché au conseil du prince. Maximilien le comprit encore dans le nombre des négociateurs du traité de paix définitif, conclu entre la Flandre et le roi des Romains, à Montils-lez-Tours, le ler octobre 1489. L’année suivante, le 4 décembre, il eut la mission de donner lecture aux Brugeois du traité désastreux, signé à Damme le 29 novembre précédent, entre le comte de Nassau et ceux de Bruges. Il fit également partie de l’ambassade qui se rendit à Londres, et y conclut, le 24 février 1495, un traité d’alliance commerciale dont Grotius relève les bienfaits et par lequel la Flandre s’engageait à ne pas recevoir dans ses villes les ennemis du roi d’Angleterre.

Son fils, Gui de Baenst, devint, d’après le témoignagne de Vander Vynckt, membre du conseil de Flandre et décéda à Gand en 1523.

Britz.

Manuscrits 6936 (Foppens) et 19122 (Vander Vynckt) de la Bibliothèque royale de Bruxelles. — Mémoires de Philippe de Comines, t. IV, p. 589. — L’Espinoy, Noblesse de Flandre, p. 132. — David Lindanus. Teneramnunda, liv. I.ch. IX, n° 55. — Gaillard, Bruges et le Franc, p. 293. — Wielant, Antiquités de Flandre, p. 385.