Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ADÉLARD II (Stavelot)
ADÉLARD II, Quarante-sixième prince-abbé de Stavelot, décédé en 1217[1] ou 1222[2], né au pays de Stavelot, moine et prieur de cette abbaye, fut élu prince-abbé après une rude lutte. Indépendants l’un de l’autre pour leur discipline intérieure, mais réunis pour les affaires temporelles, les monastères de Stavelot et de Malmedy procédaient en assemblée générale à l’élection de leur abbé commun. Le nom qui sortait de l’urne électorale constituait toujours une victoire pour l’une de ces maisons et une défaite pour l’autre : Stavelot l’emporta pour Adélard II, qui, afin d’assurer dorénavant la prépondérance à ce monastère, dissipa les biens de la mense malmédienne. C’est ainsi que fut donnée l’église de Cloten, appartenant à Malmedy, avec ses dîmes, aux chanoines de Trèves, par pure libéralité et sous la seule obligation d’admettre les moines de Malmedy parmi les premiers au réfectoire. À la suite des plaintes des religieux, le pape Honorius réprimanda Adélard en 1219 et lui interdit ces pernicieuses largesses. Nous trouvons, d’un autre côté, dans la chronique de Saint-Hubert, qu’il fit entrer Malmedy et Stavelot dans l’union de confraternité conclue, en 1212, entre ces monastères et ceux de Saint-Hubert, Saint-Remi, à Reims, Lobbes, Saint-Jacques et Saint-Laurent, à Liége, Saint-Pantaléon, à Cologne, Ariveiler, Prume, Florenne, Waulsor, Echternach, Orval et Saint-Remi, de Rochefort. Ce traité, dit la même chronique, avait le double but de faire célébrer, dans les maisons confédérées, les funérailles des abbés décédés et d’admettre les moines tombés en faute à aller faire pénitence dans une autre abbaye et même de les faire passer d’une maison dans une autre à titre définitif.
Afin d’apaiser des haines mal éteintes, les deux maisons furent unanimes pour choisir le successeur d’Adélard hors de leur sein, et ils appelèrent à cette dignité Frédéric de la Pierre, abbé de Prume.