Biographie nationale de Belgique/Tome 1/ADÉLARD

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ADÉLARD ou ADALARD, moine de l’abbaye de Saint-Pierre, à Gand, hagiographe, qui vivait au xie siècle, composa, à la demande de saint Elphége, archevêque de Cantorbéry, un office en l’honneur de saint Dunstan, son prédécesseur. Ce saint, fuyant la colère du roi Edwy (956), avait cherché un asile dans la célèbre abbaye de Saint-Pierre, à Gand. Son séjour s’y prolongea jusqu’en 957, époque à laquelle il fut rappelé par Edgard, qui venait d’enlever à son frère les trônes de Northumbrie et de Mercie. Ce fut sans doute à son passage à Gand, dans son voyage à Rome, en 1006, que saint Elphége donna à ce religieux l’idée de son œuvre. Elle lui est dédiée ; et comme l’évêque de Cantorbéry mourut en 1012, c’est dans cette période de six années que l’on doit placer l’époque de cette production. L’office se compose de douze leçons et d’autant de répons, destinés à être récités aux matines. Il est précédé d’une épître dédicatoire où le moine se déclare humblement au-dessous de sa tâche, se comparant à l’ânesse de Balaam. Il annonce qu’il n’a pas prétendu donner une histoire du saint, mais un abrégé de sa vie, aussi complet, toutefois, que possible. Au point de vue historique, son œuvre n’a point d’importance. À peine le bénédictin a-t-il ajouté quelques traits à ce qu’il a pu trouver dans le prêtre anglais qui a, le premier, raconté la vie de l’évêque Dunstan, sous l’initiale Β (Bridferth). L’œuvre d’Adélard existe en manuscrit dans plusieurs bibliothèques célèbres de l’Angleterre, entre autres, dans la fameuse collection Bodléienne, de l’université d’Oxford. Le recueil intitulé Anglia sacra en a reproduit l’épître dédicatoire ; et, dans une note, le passage suivant de l’office, qui suffit amplement pour en donner une idée : Dunstanus autem exilio pro justitia adscriptus, mare transiit regiœ stirpus virum magnum videlicet adiens Arnulphum. Hic tempore eodem nobile quoddam cœnobium, nomine Blandinium… quo B. Dunstanus aliquamdiù moratus, exempla lucis imitanda reliquit.

F. Hennebert.

Anglia Sacra, 1691, t. II, p.148. — Acta SS., 19 Maii, p. 334, no 2. — Mabillon, Anal., I. 50, no 1. — Cas. Oudini, Comment. de Script, eccles. Lipsiæ, 1722, pp. 522 et 523.