Biographie des femmes auteurs contemporaines françaises/Dénoix

Texte établi par Alfred de MontferrandArmand-Aubrée, libraire (p. 136-137).

MT DÉNOIX

(-fûitni))

NÉE X LCCBY (OISE) EN 1800.

Fille de Jean-François Descampeaüx et de Marie-Jeanne Bouteille.


Cette dame s’est mariée, le 16 février 1818, avec M. Guillaume de Lavergnat, chirurgien major des dra¬ gons de la garde royale.

M. Descampeaüx, qui occupait une chaire au collège Louis-le-Grand, inspira dès l’enfance le goût de la litté¬ rature à sa fille, et ce goût devint dans la suite une source de délices pour M mc Dénoix, qui a toujours préféré les douces rêveries de la solitude aux distractions du monde.

Toutefois les premiers essais de cette dame ne remon¬ tent qu’à 1832. Elle aussi voulut être poëte, et elle essaya, dit-elle, quelques airs légers ou plaintifs que les échos de sa contrée se plurent à répéter. Voici encore ce que M me Dénoix se plaît à raconter : a Lorsque, le 29 juin 1832, elle apprit la captivité de M. de Chàteaubriand, dont elle est fort enthousiaste, elle vola à Paris, pénétra à l’hôtel de la préfecture de police, et malgré les ordres les plus sévères, des obstacles sans cesse renaissants, des refus mille fois répétés, elle parvint au donjon de l’illustre prisonnier. Palpitante de trouble, d’émotion, de bonheur. elle put enfin contempler les augustes traits de l’auteur de Üené 3 entendre le son de sa voix immortelle et savourer la touchante expression de sa reconnaissance. Pleine d’un ravissement inexprimable, elle revint dans sa province, s’écriant : « Ce jour, c’est le plus beau de ma vie! » Puis elle chanta sa poétique course, et en fit hommage au sublime écrivain, qui y répondit de la manière la plus généreuse. Cette précieuse lettre et les encouragements qu’elle contenait animèrent M mc Fanny Dénoix d’une ar¬ deur nouvelle. Dès lors la poésie remplit avec plus de charmes encore les instants que lui laissaient les devoirs de sa position. »

Au dernier concours de l’académie des Jeux-Floraux de Toulouse, M mc Dénoix a présenté un poëme intitulé Jeanne Hachette, on le Siège de Beauvais, qui a été men¬ tionné honorablement, et qu’elle a publié depuis. Un se¬ cond poëme, ayant pour titre Poésie, a obtenu aussi tout récemment de nombreux éloges.

Voici les titres des morceaux les plus remarquables de M œ * Dénoix, qui ont été insérés dans divers recueils lit¬ téraires :

Le Choléra, les Polonais, 1‘Orage, le Cygne, fable ; Une Visite au couvent de ***, Mort du Général Lamarque, Mort du Duc de Reichstadt, Stances à M. de Château - briand, le Riche et les Chasseurs, fable ; Un Pèlerinage à Ermenonville, le Jour des Morts, Épttre sur les Douceurs de la Poésie, A un Cheval, ode ; Mélancolie, le Sommeil de Juliette, le Réfugié polonais, le Printemps.