Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay


Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay, le dernier lieutenant de Roi à Québec, celui-là même qui rendit la capitale aux Anglais le 18 septembre 1759, doit-il être inclus dans la liste des profiteurs des dernières années du régime français ?

Dans une lettre datée de Paris le 12 juin 1763 et adressée à M. de Ramezay soit par M. Charly soit par M. Charest, la signature n’est pas lisible, on lit :

« Jamais l’affaire de la Bastille n’a paru aussi mauvaise que depuis qu’il a été permis à chaque prisonnier de faire des mémoires ; ils s’y chargent mutuellement ; c’est à cet égard que je vous écris pour vous prévenir que Corperon (Corpron) met dans le sien qu’on vous a donné gratis des vivres pendant trois ans et même une somme de 30,000 livres. Je crains que cette déposition ne puisse vous faire tort, pour que, s’il est vrai, vous preniez le parti de vous en aller, Je vous prie de ne pas trouver mauvais ce que la seule amitié m’a fait faire ».[1]

M. de Ramezay, alors en France ne s’en alla point. Il attendit son accusation de pied ferme. L’accusation de Corpron parut tellement mensongère aux Juges du Châtelet qu’ils ne convoquèrent même pas M. de Ramezay.

À cette accusation de Corpron on peut ajouter que Cadet, dans une de ses dépositions devant le Châtelet, déclara qu’il avait donné gratuitement la viande nécessaire à la maison de M. de Ramezay à Québec.

Jean-Baptiste-Nicolas-Roch de Ramezay né à Montréal le 4 septembre 1708, du mariage de Claude de Ramezay, gouverneur de Montréal, et de Marie Charlotte Denys de la Ronde.

Enseigne en 1720, le jeune de Ramezay fut fait lieutenant en 1726 et capitaine en 1734. Pendant ces quatorze années, il avait fait partie de la garnison de Montréal puis fut détaché à Niagara. En 1728, M. de Ramezay fit l’importante campagne contre les Renards, sous les ordres de M. de Lignery.

  1. Bulletin des Rechercher Historiques, vol. XXII, p. 362.