Louis Le Verrier


Jeanne-Charlotte de Fleury, épouse de notre dernier gouverneur de Vaudreuil, avait été mariée en premières noces à François Le Verrier de Rousson, décédé lieutenant de roi à Québec. Du premier mariage de la marquise de Vaudreuil étaient nés deux enfants, une fille qui fut mariée à Jean-Paschal Soumande, et un fils Louis, qui entra dans les troupes de la marine.

Enseigne en second en 1722, enseigne en pied en 1731, lieutenant en 1739, Louis Le Verrier passa en Louisiane en 1742, en même temps que sa mère et son beau-père, le marquis de Vaudreuil, nommé gouverneur de cette colonie. C’est en Louisiane que M. Le Verrier fut fait capitaine en 1744.

En 1755, M. de Vaudreuil, choisi comme gouverneur de la Nouvelle-France, ramena avec lui M. Le Verrier dans son pays natal.

Dans la Nouvelle-France, M. Le Verrier commanda dans différents postes et forts, fut fait chevalier de Saint-Louis et obtint en 1759 la majorité de Québec.

M. Le Verrier partit de la Nouvelle-France en 1760. Il dût continuer son service en France ou dans une autre colonie française, mais nous perdons ses traces à partir de son départ du pays.

Il est vrai que M. Le Verrier était le beau-fils du marquis de Vaudreuil et que celui-ci l’aimait comme son propre fils, mais le jeune officier n’obtint pas ses promotions par faveur. Il les méritaient par son zèle, sa vie exemplaire et aussi ses qualités militaires.

M. Le Verrier toutefois, était de la famille de Vaudreuil et le sieur de C. détestait souverainement le dernier gouverneur de la Nouvelle-France. De là, la note perfide et souverainement injuste pour M. Le Verrier dans le Mémoire du Canada. Lisons :

« M. Leverrier était commandant à Michillimakinac. Ce dernier était fils de la femme de M. de Vaudreuil : il n’était ni brave ni spirituel. Son beau-père l’envoya commandant de ce poste pour y faire sa fortune : il la voulut faire si vite qu’il fit un jour un certificat de dix mille livres pour dix livres, et ayant su qu’il avait été acquitté, il continua sur le même pied, de sorte qu’en peu de temps il se trouva aussi avancé que ceux qui travaillaient depuis plusieurs années ».

S’il y avait une parcelle de vérité dans ces lignes, il semble que M. Le Verrier aurait été amené devant le Châtelet de Paris : Il ne fut pas même question de lui au procès de 1763.[1]

  1. Sur M. Le Verrier on peut consulter Les officiers d’état-major de P.-G. Roy et le Bulletin des Recherches Historiques, 1929. p. 228, et 1941, p. 247.