Aux glaces polaires/Appendice I

Noviciat des Oblats de Marie Immaculée (p. 459-465).


APPENDICES




APPENDICE I

État du personnel dans les missions dénées
de l’Athabaska-Mackenzie

N. B. — 1o Les dates extrêmes, apposées au nom de chacun des missionnaires résidents, marquent généralement que le missionnaire a pris son poste, et l’a quitté pour un autre, durant la saison de navigation de l’année que désigne chaque date. Si l’on ne trouve qu’une seule date, l’on en conclura que la résidence n’aura duré que quelques mois.

2o Les missionnaires visiteurs vont ordinairement à leurs dessertes en raquette, pour en revenir en canot, après le dégel. Ou vice-versa. Les visites durent de deux à quatre mois. Il ne s’agit pas ici des missions aux camps nomades, que nous avons décrites, et qui sont de toutes saisons, de tous moyens de locomotion (surtout celui des raquettes) et de toutes distances.

3o La date 1920 est la dernière que nous ayons vérifiée.

4o Les longitudes et latitudes ont été approximativement calculées.




CHAPITRE IX — Les Montagnais.


Mission de la Nativité (Fort Chipewyan) : latitude, 58,42 ; longitude, 111,10.
Missionnaire visiteur : P. Taché (1847-1848)
Missionnaires résidents : PP. Faraud (1849-1861). — Grollier (1852-1858). — Grandin (1855-1857). — Clut (1859-1869). — Grouard (1862-1863 : puis 1888-1894). — Eynard (1863-1864 ; puis 1867-1873). — Tissier (1865-1867). — Laity (1868-1881). — Le Doussal (1875-1880 : puis 1882-1920). — Joussard (1880-1881 ; puis 1917-1920). — Pascal (1881-1890). — De Chambeuil (1893-1920). — Croisé (1901 ; puis 1903-1912). — Laffont (1902-1903 ; puis 1908-1914). — Bocquené (1907-1908). — Riou (1908-1909). — Le Treste (1913-1916).
Fondation du Couvent-Orphelinat des Saints-Anges (Sœurs Grises de Montréal), 1874.


La mission de la Nativité essaima, en 1914, à Fort Mac-Murray, mission située sur la rivière Athabaska, latitude 56,40, longitude 111,20, et que l’on avait toujours visitée, quoique irrégulièrement. Le P. Laffont en est devenu le résident. Il compte à peu près en nombre égal des Montagnais, des Cris, des Métis, des Blancs. Les Sœurs Grises de Montréal y ont fondé un orphelinat-pensionnat pour Indiens et Blancs, en 1920.

Mac-Murray, riche en ressources minières, est appelée à devenir une ville considérable. Elle est le terminus actuel du chemin de fer vers le Nord.




CHAPITRE X. — Les Mangeurs de Caribous.


Mission Notre-Dame des Sept-Douleurs (Fort du Fond-du-Lac) : latitude, 59,20 ; longitude, 102.
Visiteurs : PP. Grollier (1853-54-55-56 et 1858). — Grandin (1857). — Clut (1859-60-61-62-63-65-66-67-74). — Séguin (1861). — Grouard (1862). — Eynard (1864-70-71-72-73). — Mgr  Faraud (1869).
Résidents : PP. Pascal (1875-1881). — De Chambeuil (1881-1893). — Breynat (1892-1901). — Biehler (1900-1911). — Croisé (1902-1903). Laffont (1903-1908). — Bocquené (1908-1909 ; puis 1911-1914). — Riou (1909-1920).


De sept à huit cents congénères des Mangeurs de Caribous fréquentent la mission Saint-Pierre du lac Caribou (Reindeer Lake), latitude, 58 ; longitude, 102.

Cette mission Saint-Pierre, fondée en 1847 par le P. Taché, et dont l’émouvante histoire sera écrite, espérons-le, avec celle du vicariat du Keewatin, auquel elle appartient, fut toujours extrêmement pénible. Son sol de sable et de roches, son climat hudsonien, la pénurie de son bois de chauffage, son isolement ne purent jamais fournir que juste de quoi ne pas mourir de faim et de froid. Ses missionnaires eurent à couvrir par leurs voyages un diamètre de plus de 500 lieues. Évangélisation ingrate entre toutes : les sauvages du lac Caribou n’avaient pas eu l’avantage de posséder les Coureurs-des-bois Canadiens et de s’imprégner, par eux, à l’avance, comme leurs frères du lac Athabaska, du désir de la foi. Ils étaient si nomades aussi ! La conversion du chef ne s’accomplit qu’en 1875 et celle de toute la tribu en 1880. Ce fut le prix de gigantesques efforts. Les missionnaires principaux furent le P. Gasté, le « joyeux petit Père Moulin, plus dur à la fatigue que les sauvages eux-mêmes », le Père Le Goff, « le maître sans égal en langue montagnaise », les PP. Blanchet, Bonnald, Paquette, Ancel, Turquetil.

Le P. Gasté demeura au lac Caribou de 1861 à 1901. Il mourut en 1919. De lui le P. Bonnald a écrit : « Ce bon P. Gasté, je l’ai toujours appelé le Moïse des Montagnais. Il a fallu sa patience, sa longanimité, sa persévérance inébranlable, pour venir à bout de l’indifférence que témoignaient les Mangeurs de Caribous. »

Le P. Turquetil rapporte ainsi une scène qui se passa, à la messe du P. Gasté, servie par le P. Guillet, date et événement qui marquèrent le commencement du mouvement de conversion. C’était le 5 novembre 1870. Le P. Gasté célébrait le service anniversaire de tous ses confrères Oblats défunts.

« — Il revêt les ornements sacrés et s’avance à l’autel. Aussitôt les assistants aperçoivent, à quelques pieds de l’autel, au-dessus de la crédence, de légers nuages de fumée, au travers desquels se dessine une figure humaine, noircie par le feu. Les traits accusent la souffrance résignée. Sur la poitrine, la croix d’Oblat, et sur le col de la soutane, un petit collier de perles blanches imitant le col romain. Seuls, le Père Gasté et le Frère Guillet n’ont rien aperçu. La figure devient blanche et radieuse à l’élévation ; autour de la tête, un nimbe lumineux qui fait briller les nuages environnants. La vision suit tous les mouvements du prêtre à l’autel. À l’absoute, elle se tourne vers le catafalque, faisant face aux assistants, et, après la dernière prière, disparaît légèrement et avec grâce, laissant aux spectateurs l’impression d’une âme grandement réconfortée et joyeuse. Chacun s’empresse de faire mille questions au Père Gasté qui ne soupçonnait rien. Le père fait une enquête ; tous les assistants, sous la foi du serment, témoignent de la vérité de leurs dires. Interrogés séparément, leurs assertions concordent parfaitement, le doute n’est plus permis. Or, le visage, les traits, le collier de perles, tels que décrits par les témoins, tout indiquait qu’il s’agissait du Père Mestre, ancien maître des novices à Saint-Boniface. C’est sous sa direction que le Père Gasté avait fait son noviciat. Mais on ne savait pas qu’il fût mort. On devine l’émotion du Père Gasté quand le courrier de février lui apporta la nouvelle de la mort du Père Mestre, décédé à Paris, le mois d’avril précédent.




CHAPITRE XI — Les Castors.


Mission Saint-Charles (Fort Dunvegan) : latitude, 55,55 ; longitude, 118,35.
Visiteurs : M. l’abbé Bourrassa, compagnon de M. l’abbé Thibault au lac Sainte-Anne, qui vint du Petit Lac des Esclaves au fort Dunvégan, en 1845-46-47). — P. Lacombe (1855). — P. Faraud 1858-59-60-66).
Résidents : PP. Tissier (1867-1883). — Le Doussal (1850-1851). — Husson (1881-1885). — Grouard (1883-1885). — Desmarais (1884-1885). — Le Serrec 1885-1893). — Le Treste (1885-1903). — Hess (1899-1903). — Josse (1903).

En 1903, la mission est transportée à Spirit River (latitude, 55,40 ; longitude. 118,40) par les Pères Le Treste et Josse.

À Spirit River, résidèrent depuis : Pères Le Treste (1903-1904) ; Josse (1903-1911) ; Alac (1906-1907) ; Girard (1911-1920).

Les dessertes de Saint-Charles, sur la rivière la Paix, furent Saint-Pierre (du fort Saint-Jean), latitude, 56,10 ; longitude, 120,50, et Notre-Dame des Neiges (du fort Hudson’s Hope). latitude, 56 ; longitude, 121,50, 80 kilomètres au sud, Saint-Vincent-Ferrier (de la Grande Prairie).


Mission Saint-Henri (Fort Vermillon) : latitude, 58,20 ; longitude, 115,55.
Visiteurs : M. Bourrassa (1846-1847) ; PP. Faraud (1858-59-60-66). — Tissier (1866). — Mgr  Clut (1865-1869). — PP. Laity (1869-70-71-72). — Collignon (1874-1875).
Résidents : PP. Husson (1876-1888). — Laity (1881-1889). — Dupin (1889-1909). — Joussard (1889-1909). — Lecorre (1902-1903). — Habay (1904-1912). — Le Treste (1909-1913 ; puis 1916-1918). — Rault (1912-1918). — Bocquené (1914-1915).

La population du fort Vermillon est presque totalement blanche aujourd’hui. Les Sœurs de la Providence de Montréal y tiennent un pensionnat. Elles ont aussi un orphelinat-pensionnat à la mission Saint-Augustin (de Peace River).




CHAPITRE XII. — Les Couteaux-Jaunes.


Mission Saint-Joseph (Fort Résolution) : latitude, 61,08 ; longitude, 113,50.
Visiteurs : PP. Faraud (1852-54-55-56). — Grandin (1856-1857).
Résidents : PP. Grollier (1858-1859). — Eynard (1858-1863 : puis 1865-1869). — Gascon (1859-1880). — Petitot (1863-1864). — Lecorre (1870). — Dupire (1877-1907 ; puis 1919-1920). —
Joussard (1881-1888). — Brémond (1895-1897). — Frapsauce (1900-1902). — Mansoz (1903-1904 ; puis 1906-1914). — Laity (1906-1915). — Bousso (1906-1908). — Duport (1908-1919). — Falaize (1914-1920). — Pratt (1919-1920).
Un orphelinat fondé par les Sœurs Grises, en 1903.


Mission Saint-Isidore (Fort Smith) : latitude, 60 ; longitude, 112.

Le P. Gascon y célébra la première messe, le 3 août 1876. Depuis lors, les Pères Dupire et Joussard et Mgr  Clut la visitèrent chaque année, tour à tour.

Résidents : PP. Joussard (1888-1889). — Laity (1890-1901). — De Chambeuil (1896-1897). — Brémond (1897-1902). — Frapsauce (1902-1904 ; puis 1908-1909). — Mansoz (1904-1906 ; puis 1914-1920) ; Gouy (1909-1914).
Fondation d’une école et d’un hôpital par les Sœurs Grises, en 1914.


Ferme Saint-Bruno (Rivière au Sel).
Résidents : PP. Roure (1911-1915). — Gourdon (1915-1920).


Mission Sainte-Marie (Fort Fitzgerald).
Visitée continuellement de Saint-Isidore ou de la Nativité.
Résidents : PP. Brémond (1902-1908). — Laffont (1908-1909) ; Bocquené (1909-1911). — Dupire (1911-1919).




CHAPITRE XIII. — Les Plats-Côtés-de-Chiens.


Mission Saint-Michel (Fort Rae) : latitude, 62,58 ; longitude, 116.
Visiteurs : PP.  Grollier (1859). — Eynard (1859-60-61-63). — Gascon (1860-66-67-68-69-70-71). — Mgr  Grandin (1862). — P. Petitot (1864).
Résidents : PP. Roure (1872-1911). — Ladet (1886-1889). — Duport (1903-1908 ; puis 1919-1920). — Dupire (1907-1909). — Bousso (1909-1915). — Laperrière (1911-1920).


Les dessertes principales du fort Rae sont :

1o La rivière Couteau-Jaune, 100 kilomètres au Sud du fort Rae. Elle est alternativement desservie par le fort Résolution.
2o Le lac la Martre (Tsan-triè, nom sauvage très réaliste), immense pièce d’eau, à 130 kilomètres à l’Ouest, et groupant une centaine d’indiens.
3o Le Camp de Wetcho (nom d’un chef), à 240 kilomètres au Nord. On l’atteint après de nombreux portages, de lacs à rivières. Environ 200 Indiens.
4o Le Barren Land, à 320 kilomètres, direction Nord-Est. Là se trouvent les Gens du bout du bois.

Les Pères Bousso et Duport furent les grands coureurs de tous ces camps.

Plus loin, il n’y eut que le Père Petitot à s’aventurer. Ce fut en 1864. Il alla du fort Rae, très loin au delà du bois, dans l’intérieur du Barren, vers le Grand Lac de l’Ours, direction Nord. Il fit dans cette tournée 271 baptêmes, 319 si l’on compte ceux du fort Rae même. Les chrétiens qu’il laissa, et qui ne revirent plus jamais de prêtre, restèrent fidèles jusqu’à la mort, au dire des voyageurs Indiens venus de ces contrées de temps à autre. Le Père Petitot planta des croix partout. Celle du camp de Wetcho est encore debout. Il donna à la série de rivières, portages et lacs considérables qu’il découvrit alors les noms de : Grandin, Faraud, Vaudenberghe, Taché, Mazenod, Fabre, Tempier, Rey, etc…




CHAPITRE XIV. — Les Esclaves.


Mission Notre-Dame de la Providence (Fort Providence) ; latitude, 61,20 ; longitude, 117,55.
Résidents : Mgr  Grandin (1862-1864). — Mgr  Faraud (1866-1868). — Mgr  Clut (1875-1877 ; puis 1882-1884). — PP. Petitot (1862-1864). — Eynard (1865). — Grouard (1863-1873). — Genin (1865-1866). de Krangué (1868-1871 : puis 1874-1875). — Lecorre (1875-1901). — Ladet (1872-1875 ; puis 1878-1886 ; puis 1889-1897). — Roure (1871-1872 ; puis 1915-1920) ; Gourdon (1884-1888 ; puis 1897-1903). — Audemard (1889-1890). — Brochu (1891-1894). — Ducot (1894-1895). — Vacher (1895-1896). — Laity (1901-1903). — Laperrière (1903-1911). — Gouy (1903-1905). — Constant Giroux (1905-1915). — Bézannier (1910-1911). — Moisan (1911-1913). — Le Guen (1913-1920). — Roure (1915-1920). — Andurand (1919-1920).


Mission du Sacré-Cœur (Fort Simpson) ; latitude, 61,50 ; longitude, 121,35.
Visiteurs : PP. Grollier (1858-59-60). — Gascon (1860-61-62-63). — Mgr  Grandin (1861-62-63). — PP. Grouard (1863-64-65-66-67-68-69-70-71). — De Krangué (1872-73-74-75-76-77-78-79-80-81-82-83-84-85-86-87-88-89-90-91-92-93). — Lecomte (1889-90-91-92).
Résidents : PP. Brochu (1894-1903). — Vacher (1896-1897 ; puis 1903-1911). — Gouy (1899-1900). — Andurand (1908-1919). — Moisan (1913-1920).
Fondation d’un hospice par les Sœurs Grises en 1916.


Mission Saint-Raphaël (Fort des Liards) ; latitude, 60,15 ; longitude, 123,55.
Visiteurs : P. Gascon (1860-1861-1862). — Mgr  Grandin (1861). — P. Grouard (1863-64-65-66-67-68-69-70-71).
Résidents : PP. de Krangué (1871-1873 ; puis 1875-1893). — Ladet (1875-1877 ; puis 1897-1899). — Lecomte (1888-1892). — Gourdon (1888-1897). — Le Guen (1895-1913). — Vacher (1897 ; puis 1902-1905 ; puis 1913-1920). — Gouy (1905-1908). — Moisan (1905-1911). — Bézannier (1911-1917).


Mission Saint-Paul (Fort Nelson) : latitude 58,50 ; longitude, 123.

Les missionnaires du fort des Liards visitèrent et habitèrent tous, plus ou moins, le fort Nelson. Le vrai résident fut le Père Lecomte (1878-1888). Le Père Grouard y alla, en 1868 et 1869 ; le Père de Krangué, en 1872 et 1873 ; Mgr  Clut, en 1875. Dans le registre, des baptêmes, commencé en 1890, nous avons noté les passages ou résidences temporaires des Pères Gourdon (1890-91-92-93-94-95) ; Brochu (1894) ; Le Guen (de 1896 à 1908, chaque année) ; de Mgr  Breynat (1902) ; des Pères Gouy (1905) ; Moisan (1909 et 1911) ; Bézannier (1912-13-14-15-16-17).


Mission Sainte-Anne (Fort Hay River) : latitude 61,06 ; longitude, 115,50,
Visiteurs : PP. Grouard (1869-70-75). — Gascon (1869). — De Krangué (1872). — Lecorre (1877). — Mgr  Clut (1875 et 1877). — Lecomte (1878).
Résidents : PP. Gouy (1900-1903). — Brochu (1903-1904). — Gourdon (1904-1915). — Frapsauce (1904-1908). — Bousso (1908-1909) — puis 1915-1920). — Dupire (1909-1911). — Vacher (1911-1913).


Mission Notre-Dame du Sacré-Cœur (Fort Wrigley) : latitude, 63,10 ; longitude, 123,45.
Visiteurs : PP. Ducot (1881-82-84-85-86). — De Krangué et Lecomte (de 1887 à 1892). — Gouy (1893). — Brochu (1895). — Gourdon (1896). — Vacher (chaque année de 1902 à 1912). — Moisan chaque année de 1913 à 1920).
Résidents : PP. Vacher (1897-1901). — Gouy (1897-1898).




CHAPITRE XV. — Les Peaux-de-Lièvres.


Mission Sainte-Thérèse (Fort Norman) ; latitude, 64,50 ; longitude, 125,40.
Visiteurs : P.  Grollier (1859-60-61). — Mgr  Grandin (1861-1862). — P.  Gascon (1862-1863). — Petitot (1866-67-68-69-71-72-73-76-77-78). — Séguin (1871-1874). — Lecorre (1872).
Résidents : PP.  Ducot (1876-1903 ; puis 1907-1916. — Gouy (1893-1896 ; puis 1898-1899 ; puis 1908-1909). — Audemard (1895-1896). — Gourdon (1900-1901). — Andurand (1902-1908). — Houssais (1903-1907 ; puis 1915-1920). — Frapsauce (1909-1920).


Mission Notre-Dame de Bonne-Espérance (Fort Good-Hope) : latitude, 66,15 ; longitude, 128.
Résidents : PP. Grollier (1859-1864). — Séguin (1861-1901). — Gascon (1862-1863). — Petitot (1864-1878). — Ducot (1875 ; puis 1903-1907). — Constant Giroux (1888 ; puis 1915-1919). — Lefebvre (1890-1892). — Audemard (1892-1895). — Houssais (1895-1903 ; puis 1907-1915). — Lécuyer (1906). — Rouvière (1907-1911). — Le Roux (1911-1912). — Robin (1912-1920).


« La place de Good-Hope avait été offerte à Mgr  Taché, lors de son passage à Londres, en 1856, par Lord Colville, protecteur du district Mackenzie et membre de l’Honorable Compagnie de la Baie d’Hudson. L’offre avait été faite au nom du comité lui-même, dans l’unique but d’empêcher le ministre d’envahir le pays. Il est fâcheux que le peu de ressources pécuniaires de la mission, à cette époque, ait forcé Mgr  Taché, sinon à refuser une si belle offre, du moins à en ajourner l’acceptation. » (Grandes Annales, O. M. I., 1867, p. 480. P.  Petitot).


La mission de Good-Hope a été dotée du titre de « Normal Climatological Station » par le Meteorological Office de Toronto, charge honorable, et quelque peu profitable, qui relève du Département de la Marine et des Pêcheries du Canada. Les pères prennent, deux fois le jour, la hauteur barométrique et les températures maxima et minima. Ils ont aussi à marquer la direction et la force du vent et à rendre compte de leurs observations météorologiques diverses sur les coups de tonnerre, bolides, halos, aurores boréales, etc… De Good-Hope on voit nettement jaillir les aurores boréales, quelquefois du moins, du pôle magnétique, et se répandre, de là, dans le ciel. L’influence de ce pôle magnétique s’y fait sentir au point qu’il suffit de placer une pièce de fer, une lame de couteau, en équerre avec la ligne du pôle, et de l’y laisser une demi-journée, pour qu’elle acquière une aimantation durable. La boussole s’affole dans les parages de Good-Hope, et l’aiguille cherche à se cabrer plus qu’à tourner sur son pivot.

Les missionnaires furent, en ces dernières années, chargés de lancer des ballons d’essai, gonflés d’acétylène. L’observateur suit les ballons à l’aide du théodolite, et, par une opération de trigonométrie, détermine leur hauteur et leur direction. Ces observations, qui doivent être comparées avec celles d’autres postes établis sur le même cercle polaire, de la baie d’Hudson à l’Alaska, sont destinées à renseigner les aéronautes de l’avenir, sur la direction des vents, dans les couches supérieures de l’atmosphère, ainsi que sur la pression atmosphérique, jugée par l’éclatement du ballon. Il a été remarqué, à Good-Hope, que quelque soit le côté d’où vienne le vent à la surface de la terre, au moment de l’expérience, le ballon finit toujours par prendre une direction Est. En été, il fait le tour par le Sud, et en hiver par le Nord.

Nous avons pris, comme échantillon des températures extrêmes, enregistrées à Good-Hope, les suivantes, du thermomètre centigrade :

4 mars 1880 : — 54° ; 15 janvier 1901 : — 58° 1/2 ; 15 juillet 1892 : 45° au-dessus de zéro, au soleil. Et ces températures ont été plus d’une fois dépassées.

Des stations secondaires de météorologie furent placées, aux mains des Sœurs Grises, depuis 1900, aux forts Smith et Résolution. Leurs rapports, comme ceux du fort Good-Hope, sont toujours hautement appréciés par le gouvernement.




CHAPITRE XVI. — Les Loucheux.


Mission du Saint-Nom de Marie (Fort Mac-Pherson), de 1860 à 1895 : latitude, 67.25 ; longitude, 135. et Arctic Red River, depuis 1895 ; latitude, 67,30 ; longitude, 128.
Visiteurs : PP. Grollier (1860-1861). — Séguin (de 1862 à 1890, chaque année, excepté 1863). — Petitot (1865).
Résidents : PP. Giroux (1889-1905). — Lefebvre (1892-1898). — Lécuyer (1905-1920).