Association du capital et du travail/Section II

II.


Première Question. — Suffit-il à un pays d’avoir une industrie manufacturière considérable pour assurer le bien-être moral et matériel d’un peuple et son développement intellectuel ?

Réponse à cette Question. — Non, à moins que l’industrie manufacturière ne soit exploitée au moyen de l’Association du Capital et du Travail, suivie du partage, en proportions équitables, des bénéfices réalisés par les opérations de cette Association.

Seconde Question. — À quoi la vieille Europe doit-elle l’agitation sociale qui l’émeut, la trouble, la ruine et l’ensanglante même ?

Réponse à cette Question. — Au défaut d’entente et d’association entre les capitalistes et les travailleurs.

Troisième Question. — Par quels moyens peut-on arriver à cette entente ?

Réponse à cette Question. — Par une loi qui oblige tout industriel-capitaliste à partager les bénéfices de la manufacture, de l’usine, de l’atelier, avec les ouvriers qu’il emploie.

Quatrième Question. — Quels seront les résultats de cette réforme ?

Réponse à cette Question. — D’émanciper et d’enrichir le travailleur et le capitaliste également, et de produire à meilleur marché que par le Capital-monopole ou non-associé avec le Travail.

Cinquième Question. — Au Canada, les circonstances sont-elles favorables à l’introduction du système de l’Association du Travail et du Capital ?

Réponse à cette Question. — Oui, puisque du mouvement politique remarquable qui agite en ce moment les éléments du capital-argent, ou ceux qui le représentent, se dégage la nécessité d’une prompte création industrielle et de son développement rapide. C’est le moment pour le travail de faire ses conditions avec le capital, et de lui refuser son concours, s’il ne veut être juste.

Examinons d’abord la question d’opportunité, qui ne peut manquer de frapper tous les esprits ; nous nous sentirons ensuite plus libre de discuter à fond le problème social que la situation suscite à notre considération. Cette discussion, nous la ferons avec le calme qui convient à la vérité, et avec la fermeté que dicte l’impérieuse justice de notre demande. Les hommes de bonne volonté pourront alors apprécier, et la Providence de Dieu fera le reste.