Annales de pomologie belge et étrangère/Coignassier de Portugal




Coignassier de Portugal.

cydonia lusitanica

(Spécimen récolté sur haut-vent.)

Cet arbre est le plus grand de tous les Coignassiers, et, ainsi que nous l’avons déjà dit, celui qui convient le mieux pour recevoir la greffe du poirier.

Les bourgeons sont nombreux, diffus, couverts d’un duvet cotonneux et grisâtre. Les yeux sont petits.

Les feuilles, de formes très-variables, sont arrondies, ovales ou oblongues ; elles sont toutes fermes, coriaces, à surface bosselée, terminées en pointe raccourcie ; d’un vert clair luisant en dessus, et couvertes en dessous, dans leur jeunesse, d’un duvet blanchâtre, qui tombe au moindre frottement ; elles ne sont pas dentées. Le pétiole est long de 2 centimètres, d’un rouge-violacé, ainsi que la plus grande partie de la nervure médiane ; il est accompagné de deux stipules grandes, caduques, mais moins duveteuses que les feuilles.

Les fleurs sont d’un rose carné. Les divisions du calice sont lancéolées, recourbées et dentées. Les pétales sont grands, ovales et à onglet velu. Les étamines ont les filets d’un bleu-violacé pâle et des anthères oblongues jaunâtres. Les styles, laineux à leur base, sont égaux aux étamines.

Le fruit, après celui du Coignassier de la Chine, est le plus beau du genre ; il est ordinairement haut de 8 à 9 centimètres, bosselé et de forme variable ; mais le plus souvent pyriforme-ventru. L’ombilic est placé dans une cavité profonde, dont les bords sont à côtes inégales et saillantes. Les divisions calicinales sont dentées et persistantes.

La peau est très-jaune à la maturité, qui a lieu d’octobre en novembre.

La chair est ferme, coriace, mais à un degré moindre que dans le coing-poire et dans le coing-pomme.

Le centre est occupé par cinq loges dont la cloison médiane se détruit pendant la croissance. Les ovules, au nombre de dix, placés sur deux rangs, avortent en partie. Les pepins, bien formés, sont allongés, anguleux et de couleur marron ; ils sont enveloppés d’une espèce d’arille succulente, qui n’existe ni dans les poires ni dans les pommes, et qui concourt encore à former un caractère distinct.

L. de Bavay.