Annales de mathématiques pures et appliquées/Tome 04/Trigonométrie, article 1

TRIGONOMÉTRIE.

Essai sur diverses expressions approchées de la
circonférence du cercle.
Par M. Th. Barrois.
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Soient et deux nombres entiers positifs quelconques, et soient et respectivement les périmètres des polygones réguliers de côtés inscrit et circonscrit au cercle dont le rayon est l’unité, et dont conséquemment la circonférence est  ; on aura évidemment.

Mais on sait que, étant un arc quelconque ; on a

D’où

En faisant dans cette formule , elle deviendra

valeur qui, substituée dans celles de et , les change en celles-ci

(1)
(2)

Et tels sont les périmètres des deux polygones dont il s’agit ; on voit que leurs expressions ne diffèrent que par le facteur qui n’est qu’à la première puissance dans le dénominateur de la première, tandis qu’il se trouve au quarré dans le dénominateur de la seconde.

On a évidemment et  ; on aura donc aussi

(3)
(4)

Voila donc deux limites de la valeur du nombre  ; limites d’autant plus resserrées, toutes choses égales d’ailleurs, que sera plus grand. En prenant l’une ou l’autre pour valeur approchée de la limite de l’erreur sera

Si donc on suppose on aura exactement, quel que soit

(5)

le nombre des facteurs du dénominateur devant être infini, et conséquemment le dernier étant l’unité.

On sait que, étant un arc quelconque, on a

d’où il résulte, pour l’équation (5), cette autre forme

(6)

Ainsi, toutes les fois que sera l’un des nombres dans lesquels la circonférence peut être géométriquement divisée, c’est-à-dire, quelqu’un des nombres de la suite 2, 3, 5, 17, 257,…, l’expression de sera entièrement algébrique.

Si, par exemple, on suppose d’où et il viendra

Si, par exemple, on suppose d’où et il viendra

et ainsi de suite.

Ces diverses expressions semblent propres à mettre en évidence l’incommensurabilité du nombre et de toutes les puissances de ce nombre.