Analyse du Kandjour/Mdo/30 textes traduits du pâli

Csoma de Körös
Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 290-292).
TEXTES TRADUITS DU PALI
Observation. — Tous les Sûtras qui suivent, au nombre de treize, ont été empruntés au Canon des bouddhistes du Sud et traduits du pali en tibétain, par ordre supérieur. Cela résulte d’un avertissement inséré entre le texte n° 12 et le texte n° 13, au folio 427 de ce volume. Csoma a eu tort de ne pas signaler cette particularité. Les originaux palis de ces treize textes, à l’exception de deux, ont tous été reconnus ; il en est neuf qui font partie du recueil intitulé Paritta. Quelques-uns de ces Sûtras ont, dans le Kandjour même, leur équivalent, propre au Canon des bouddhistes du Nord (L. F.) 

13. Dharma-Cakra pravartanam, tib. chos-kyi hkhor-lo rab-tu-skhor-va ཆོས་ཀྱི་འཁོར་ལོ་རབ་ཏུ་སྐོར་བ (folios 427-428). Sur l’acte de faire tourner la roue de la loi ou de prêcher la religion du Buddha. Çâkya à Vârânasi enseigne les quatre vérités à ses cinq premiers disciples[1].

14. Jâtaka-nidânam, tib. Skyes-pa-rabs-kyi-gleng gji. སྐྱེས​་པ་རབས་ཀྱི་གླེང​་གཞི (folios 432-543). Récit de plusieurs naissances de Çâkya et d’autres Buddhas[2].

15. Atânatiya sûtra, tib. Lcang-lo-can-gyi-pho-brang-gi-mdo, ལྕང་ལོ་ཅན་གྱི་པོ་བྲང་གི་མདོ (folios 543-5.58). Les quatre grands rois (Kuvera, Rastrapâla, etc.), résidant aux quatre côtés du Ri-rab (Sk. Meru) avec leur suite, rendent hommage à Çâkya et célèbrent ses louanges. Instruction qu’il leur adresse[3].

16. Mahâ-samaya sûtra, tib. Hdus-pa-chen-pohi-mdo, འདུས་པ་ཆེན་པོའི་མདོ (folios 558-564) Sûtra sur la grande assemblée (des dieux de plusieurs cieux). Les dieux des dix coins du monde viennent visiter Çâkya, le louer, l’adorer et prendre refuge en lui[4].

Çâkya appelle ses Gelongs et leur fait connaître les traits caractéristiques de ces dieux.

17. Maitrî-sûtra, tib. Byams-pahi-mdo, བྱམས་པའི་མདོ, (folios 364-574). Traduction différente du sûtra ci-dessus (voir vol. xxviii, Sa, folios 477-483)[5].

18. Maitri-bhâvana-sûtra, tib. Byams-pa vsgom-pahi-mdo, བྱམས་པ་བསྒོམ་པའི་མདོ, Çâkya dit à ses disciples les avantages résultant de l’exercice de la miséricorde ou de l’amour pour les autres[6].

19. Pancaçixyanuçam̃sa-sûtra, tib. Bslab-pa lngahi phan-yon-gyi-mdo, བསླབ་པ་ལྔའི་པན་ཡོན་གྱི་མདོ, Çâkya, à la demande d’un maître de maison, lui expose les avantages qu’il y a à ne commettre aucune des cinq actions immorales, savoir : meurtre, vol, adultère, discours menteurs, absorption de liqueurs enivrantes[7].

20. Giri Ananda-sûtra, tib. Rihi-kun-dgah-vohi-mdo, རིའི་ཀུན་དགའ་བོའི་མདོ. Giri Ananda étant très malade, Çâkya charge Kun-dgah-vo d’aller le trouver et de lui faire telles et telles représentations, de lui soumettre telles et telles considérations, afin qu’il puisse quitter ce monde sans regret[8].

21. Nandopananda Nâgarâja damana, tib. Kluhi-rgyal-po dgah-vo-ñer-dgah-hdul-vahi-mdo, ཀླུའི་རྒྱལ་པོ་དགའ་བོ་ཉེར་དགའ་འདུལ་བའི་མདོ. Çâkya dompte deux Nâgarâjas appelés Nanda et Upananda. Instruction qu’il leur adresse[9].

22. Mahâ Kâcyapa-sûtra, tib. Hod-srung chen-pohi mdo. འོད་སྲུང་ཆེན་པོའི་མདོ, (folio 593). Kâçyapa (un des principaux disciples de Çâkya, atteint un jour d’une grave maladie, ayant été visité par Çâkya qui l’engage à réfléchir sur tels et tels points (de doctrine), revient à la santé[10].

23. Sûrya-Sûtra, tib. Ñi-mahi-mdo, ཉི་མའི་མདོ (folio 594). Sûrya, ou le soleil, étant saisi par Râhu, le dieu de cette planète épouvanté s’adresse à Bhagavat et demande sa protection. Le Buddha commande à Râhu de se retirer.

24. Candra-Sûtra, tib. Zla-vahi-mdo, ཟླ་བའི་མདོ. La lune étant aussi saisie par Râhu, le dieu de cette planète recourt également à Bhagavat pour avoir sa protection[11].

25. Mahâ Mangala-Sûtra, tib. Bkra-çis-chen-pohi-mdo, བཀྲ་ཤིས་ཆེན་པོའི་མདོ་ (folios 597). Sûtra sur la grande prospérité ou gloire. Enseignement donné par Çâkya, à la demande de quelques dieux qui l’avaient visité de nuit, à Mñan-yod (Sk. Çrâvasti).

Ce texte est un des plus célèbres et des plus vénérés parmi les bouddhistes du Sud. Il est assez singulier que la version septentrionale ait été reléguée dans le Rgyud (voir volume XIX, 21e). Le texte pali se trouve dans le Khuddaka-pâtha et dans le Sûtra-Nipâta (II, 3e).

  1. Le texte pali se trouve deux fois (au moins) : dans le Vinaya (Mahavaggo) et dans le Sutta Sanyutta-Nikâya (Mahavaggo XIII, ii, 1). Voir la version septentrionale, vol. XXVI, 33. (L. F.) 
  2. Le texte pâli forme le préambule du célèbre recueil intitulé Jâtaka et est en connexion étroite avec le Buddhavamsa (pali) ; il ne fait pas partie du Paritta, sa longueur eût suffi pour l’en exclure. (L. F.) 
  3. Le texte pali se trouve dans le Digha-nikâya (III, 6) c’est le 22e du Paritta. (L. F.) 
  4. Le Mahâ-samaya-sûtra se trouve dans le Digha-nikâya (II, 6). Il est le 24e texte du Paritta.
  5. Je ne sais d’où ce teste est tiré, il n’est pas dans le Paritta. (L. F.) 
  6. Ce Sûtra est la réunion de deux textes palis extraits l’un de l’Anguttara-nikâya (Ekâdasanipâta II, 4), l’autre du 538e Jâtaka, le Temiya. — Les deux parties forment les textes 11 et 12 du Paritta. (L. F.) 
  7. J’ignore l’origine de ce texte qui n’est pas reproduit dans le Paritta. (L. F.) 
  8. Le texte pali se trouve dans l’Anguttara-nikâya (Dâsa-nipâta VI, 10), sous le litre de Gilâno (« le malade «). — C’est le 20e du Paritta ; il y porte le titre de Girimânanda.
    (L. F.) 
  9. Je n’ai découvert dans aucun des recueils canoniques le texte pali de ce Sûtra ; c’est seulement dans un recueil extra-canonique, le Sâra-sangaha que je l’ai rencontré. Il n’est pas dans le Paritta. (L. F.) 
  10. Ce texte se trouve dans le Sanyutta-Nikâya. (Mahâ-vaggo II, ii, 3) : il est le 17e du Paritta. (L. F.) 
    .
  11. Le texte de ce sûtra est identique à celui du précédent ; ils ne diffèrent que par le changement de nom et la présence d’une strophe spéciale au n° 23. Ils se trouvent l’un et l’autre dans le Sangutta-N. (Sagâtha, II, 1, 9, 10) et dans le Paritta (14e, 15e). — On a vu plus haut (vol. XXVI, 28, la version septentrionale du Candra-Sûtra. L’omission de celle du Sûrya-sutra ne s’explique pas. (L. F.).