Analyse du Kandjour/Kon-Tsegs

Csoma de Körös
Traduction par Léon Feer.
Texte établi par Musée Guimet, Paris (Tome 2p. 222-223).

IV. KON-TS’EGS

La 4e grande division du Kah-gyur est appelée Dkon-mchog-brtsegs-pa ou par contraction Dkon-brtsegs (prononcé Kon-tsegs), en sanscrit Ratna-kâta, « sommet de joyaux » ou « amas de choses précieuses » (ou encore « énumération de diverses qualités et perfections du Buddha avec ses instructions »). Comme dans la division précédente, on y traite de morale et de métaphysique entremêlées de légendes et de résumés des principes du bouddhisme. Quelques traités sont en forme de dialogue entre Çâkya et ses disciples ; mais, outre Çâkya, plusieurs autres orateurs prennent la parole. Comme dans la division précédente aussi, le style est en prose et en vers. Cette classe compte six volumes distingués par les six premières lettres de l’alphabet tibétain dont voici l’indication avec mention du nombre des feuilles de chaque volume :

I.   (Ka) ་ཀ 448 III. (Ga) ་ག 447 V.   (Ca) ་ཅ 473
II.   (Kha) ་ཁ 402 IV. (Nga) ་ང་ 478 VI.   (Cha) ་ཆ 489

Cette collection consiste en un certain nombre d’ouvrages séparés ou de petits traités attribués en général à Çâkya ; et, au commencement du premier volume de cette classe, il est dit qu’il en fit l’exposé à ses auditeurs, étant sur la montagne voisine de Râjagṛha, en Magadha, appelée en tib. Bya-rgod-phung-pohi-ri (en sanskrit Gṛdhra-kûṭta-parvata). Ces livres ont été traduits au ix- siècle par plusieurs Pandits indiens et interprètes tibétains (Lotsavas). Les Pandits indiens étaient Jina-mitra, Surendra-Bodhi, Dâ-nacila, Mune-varma, Çilenra-Bodhi, Prajnâ-varma, Karmavarma et Kamala-çila. Les Lotsavas tibétains étaient Vairotsana (autrement dit Ye Çes-sde) et Dpal-BRtsegs.

Voici les titres des divers ouvrages, de ces six volumes reproduits en tibétain et en sanskrit (ou caractères latins).