Amours et priapées/La Stérilité

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 89-90).


LA STÉRILITÉ


La fécondité vient blesser le plus beau flanc,
Et l’arbre maternel sous ses labeurs se fane ;
Tandis que l’oreiller frais de la courtisane
Exhale pour les cœurs un arome puissant.

Garde, sans la briser, ta couronne stérile,
Femme ! c’est ton honneur, c’est notre volupté.
Va, ne disperse pas les fleurs de ta beauté
Aux flagellations d’un amour inutile.


L’Amour, l’inexorable Amour, est le seul roi,
Le jardinier brûlant des grands cœurs, et l’effroi
Du phallus languissant, qui fume comme un cierge.

Votre ventre a des plis, mères ! Mais mon désir,
Qui n’est point un glaneur dans les champs du plaisir,
Veut, en la moissonnant, croire la moisson vierge.