Amours et priapées/À une Danseuse

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 87-88).


À UNE DANSEUSE


Camara, les deux mains qui sortent de tes manches
Comme deux oiseaux blancs semblent prendre leur vol,
Lorsque, d’un pied fougueux, tu bondis sur le sol,
Ouvrant ta bouche rose, et montrant tes dents blanches.

Ton buste, qu’en dansant avec langueur tu penches,
Module la cadence et le rhythme espagnol ;
Ton écharpe dans l’air joue autour de ton col,
Et ta jupe lascive est folle sur tes hanches.


Jetant les bras au vent, tordant tes reins cambrés,
Tu dardes les éclairs de tes yeux enivrés,
Dans les nerveux élans de ta danse hardie.

Le désir mord les cœurs qu’a vaincus ta beauté,
Car, pour laisser la foule ivre de volupté,
De ta robe déborde une épaule arrondie.