La Robe (1869)
Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 137-138).


LA ROBE


La robe est une ruche, où, comme un vif essaim,
S’en vont, jouant de l’aile et de leur dard de flamme,
Bourdonner nos désirs, du genou jusqu’au sein.

Butinant çà et là les grâces de la femme,
Ils folâtrent parmi le parfum des plis blancs,
Tantôt légers, tantôt hardis, tantôt tremblants.


— Que fais-tu là, frelon, sur ces boutons de rose ?
— Je suce un lait brûlant dont je me sens mourir.
— Abeille, à ce bosquet pourquoi vas-tu courir ?
— J’aime une fleur secrète, et mon amour s’y pose.

Combien d’autres désirs voltigent au hasard,
Sur la cuisse polie, autour des fesses rondes,
Sans savoir où fixer leurs fureurs vagabondes !
Plus d’un d’entr’eux y perd ou son aile ou son dard.