Amours et priapées/Les deux Anneaux

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 135-136).
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LES DEUX ANNEAUX


Un faune, son phallus gonflé vers l’horizon,
Contre un arbre appuyé, se caressait lui-même ;
Une nymphe, le front ceint d’un vert diadème,
Non loin, avec des fleurs jouait sur le gazon.

Le chèvre-pied lui dit : « Lydé, par ton adresse
Tu peux (vois s’il est beau !) gagner cet anneau d’or,
Pourvu qu’en douze fois et douze fois encor
Tu couronnes d’ici mon phallus qui se dresse. »


Elle lançait l’anneau, mais le disque impuissant,
Comme un oiseau moqueur qui s’enfuit sous les branches,
Manquant son but, en vain volait de ses mains blanches.

— « Moi, je suis plus adroit, dit le faune enlaçant
La vierge ; ton anneau, Lydé, chère à Cybèle,
Au premier de mes coups ne sera point rebelle ! »