Amours et priapées/La Chevelure de Rosine

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 115-116).


LA CHEVELURE DE ROSINE


Ondée autour du front, sa brune chevelure
Se moire des reflets de l’aile d’un corbeau ;
De son peigne d’écaille, impuissante morsure,
S’échappe sur son cou plus d’un rebelle anneau.

Le soir, à son coucher, cette riche parure
Enveloppe son corps dans un large réseau,
Quand, nue, elle dénoue, au miroir, sa coiffure
Qui traîne sur ses pieds comme un vivant manteau.


De ses boucles s’exhale une odeur printanière,
Mélange de verveine et de myrtes fleuris,
Que respire l’amour dans l’ivresse des nuits.

Mais ces longs cheveux noirs dont elle était si fière,
Dont sa pudeur pouvait se faire un vêtement,
Sont tombés sous la main jalouse d’un amant.