Amours et priapées/À une Vierge de seize ans

Amours et priapéesPoulet-Malassis (p. 113-114).


À UNE VIERGE DE SEIZE ANS


Jeune vierge, l’amour dans un sein printanier
Tôt ou tard s’éveille ;
Il rôde autour du cœur, comme vole une abeille
Au bord d’un rosier.

Il pique doucement le désir qui sommeille
Et qui, prisonnier,
Prend son vol, agaçant d’un soupir familier
La bouche vermeille.


Le bouton s’ouvrira sous l’effort de la fleur.
Vainement ta mère
Protége le trésor de ton chaste bonheur.

De ta virginité sois moins sûre et moins fière :
De l’amour, ma chère,
Tes deux seins rondelets défendent mal ton cœur.