(p. 33-34).
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AOÛT

LE SOLEIL




Dans le matin qui s’ouvre et s’ébroue,
c’est le soleil qui fait la roue
comme un grand paon d’or et d’argent.

Son luxe inouï de lumières,
ardentes fleurs, clartés trémières,
d’après un rythme foudroyant
descend.



Il brûle solitaire
comme un énorme aimant ;
ses yeux diamantaires
font s’effacer le firmament ;
ses mains qui ont broyé la nuit profonde
avant les temps,
ont suspendu les mondes
autour de son embrasement.

On ne sait d’où ses feux lui sont servis,
ni quel éclair ni quel enfer
lui fait la vie ;
comme la mer,
il est une force en voyage
vers un mystère au fond des nues,
qui nous fixe comme un visage
intense et demeure inconnu.

Dans le matin qui s’ouvre et s’ébroue,
c’est le soleil qui fait la roue
comme un grand paon d’or et d’argent.