Almageste/Livre I/01

Almageste
Traduction par Nicolas Halma.
Librairie scientifique J. Hermann (1p. 92).

CHAPITRE I.

DE L’ORDRE DES THÉORÈMES.

Nous commencerons cet ouvrage par considérer d’abord la relation de la terre en général avec tout le ciel ; ensuite, entrant dans les détails, nous parlerons premièrement de la situation du cercle oblique et de la position des lieux de cette partie de la terre que nous habitons, ainsi que des différences qui existent entre les uns et les autres, par les diverses inclinaisons de leurs horizons respectifs ; car ces préliminaires faciliteront les recherches qui suivront. En second lieu, nous considérerons le mouvement du soleil, celui de la lune et toutes leurs circonstances. Car, sans cette connoissance préalable, il seroit impossible d’appuyer sur une méthode certaine, la théorie des étoiles. Puis, continuant sur ce plan, pour terminerpar les étoiles, nous exposerons d’abord la sphère de celles qu’on appelle fixes ; ensuite viendront les cinq astres qu’on nomme planètes. Nous entreprendrons d’expliquer chacune de ces choses, en posant pour principes et pour bases de ce que nous voulons trouver, ce qui est évident, réel et certain, tant dans les phénomènes, que dans les observations anciennes et modernes, et en déduisant de ces conceptions leurs conséquences démontrées par des procédés accompagnés de figures linéaires.

Avant tout, il faut admettre généralement que le ciel est de forme sphérique, et qu’il se meut à la manière d’une sphère ; que la terre, par sa figure, prise dans la totalité de ses parties, est sensiblement un sphéroïde. Qu’elle est au milieu de tout le ciel, comme dans un centre ; et que, par sa grandeur et sa distance relativement à la sphère des étoiles fixes, elle n’est qu’un point sans mouvement et sans déplacement. Nous allons parcourir brièvement chacune de ces assertions, pour les rendre plus présentes à l’esprit.