Académie des sciences – Séance hebdomadaire/04

4 août 1873

11 août 1873

18 août 1873

ACADÉMIE DES SCIENCES

Séance du 11 août 1873. — Présidence de M. de Quatrefages.

L’éminent M. Laurence Smith présente une nouvelle note sur le gisement de corindons de l’Amérique du Nord, gisement qui, pour son étendue superficielle, comme pour l’abondance et la pureté de ses produits, est le plus important que l’on connaisse. Un bloc isolé, trouvé en 1846, a fourni la première indication de son existence ; mais ce n’est qu’en 1865 que le minéral a été rencontré in situ. L’exploitation s’en fait maintenant sur une large échelle dans un but industriel : le corindon remplace l’émeri.

— L’une des plus grandes et des plus riches cavernes de l’âge du renne vient d’être découverte dans le département des Hautes-Pyrénées. Sous une couche épaisse de stalagmites, dont la formation a été beaucoup plus active dans cette localité que celle des stalactites, un dépôt considérable de matériaux incohérents renferme une quantité extraordinaire d’objets d’industrie de cette époque paléo-archéologique et d’ossements d’ours (l’ours actuel des Pyrénées), de loup, de renne, de chamois, de bouquetin, de bœuf, de cheval, de coq de bruyère, etc. Le cerf abonde plus que le renne, mais celui-ci est caractéristique. On a trouvé sur un bois de cerf l’image gravée du coq de bruyère. — Il y a là, dit-on, dans des conditions d’extraction facile, des centaines de mètres de ce précieux dépôt.

— Le savant M. Trécul, qui a la parole pour lire un mémoire sur, ou plutôt contre la théorie carpellaire, dépose son manuscrit sur la tribune et se rendant au tableau, expose ses idées de vive voix et en s’aidant du dessin, méthode pour l’adoption de laquelle nous faisons des vœux., La théorie carpellaire ramène la composition du fruit à celle de la feuille ; le fruit (l’ovaire) est une feuille ; par des exemples empruntés aux renonculacées, le laborieux botaniste précité combat cette manière de voir. Son argument nous paraît se résumer en ce fait principal que ni par le nombre, ni par la disposition, les nervures des carpelles ne sont en conformité avec celles des folioles. La prétendue feuille carpellaire n’est donc pas une feuille. L’auteur conclut que le fruit est un organe d’une nature toute particulière destiné à remplir une fonction spéciale, comme la feuille en remplit une autre qui est celle de la respiration.

Stanislas Meunier.