Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Les hoccos
LES HOCCOS
Tous les oiseaux que l’on désigne ordinairement sous cette dénomination, prise dans une acception générique, sont étrangers à l’Europe, et appartiennent aux pays chauds de l’Amérique : les divers noms que les différentes tribus de sauvages leur ont donnés, chacune en son jargon, n’ont pas moins contribué à en enfler la liste que les phrases multipliées de nos nomenclateurs ; et je vais tâcher, autant que la disette d’observations me le permettra, de réduire ces espèces nominales aux espèces réelles.
I. — LE HOCCO PROPREMENT DIT.
Je comprends sous cette espèce[NdÉ 1], non seulement le mitou et le mitou-poranga de Marcgrave, que cet auteur regarde en effet comme étant de la même espèce[1], le coq indien de MM. de l’Académie[2] et de plusieurs autres[3], le mutou ou moytou de Laët[4] et de Léry[5], le temocholli des Mexicains, et leur tepetototl ou oiseau de montagne[6], le quirizao ou curasso de la Jamaïque[7], le pocs de Frisch[8], le hocco de Cayenne de M. Barrère[9], le hocco de la Guiane ou douzième faisan de M. Brisson[10] ; mais j’y rapporte encore comme variétés le hocco du Brésil ou onzième faisan de M. Brisson[11], son hocco de Curassou, qui est son treizième faisan[12], le hocco du Pérou, et même la poule rouge du Pérou d’Albin[13], le coxolissi de Fernandez[14], et le seizième faisan de M. Brisson[15]. Je me fonde sur ce que cette multitude de noms désigne des oiseaux qui ont beaucoup de qualités communes, et qui ne diffèrent entre eux que par la distribution des couleurs, par quelque diversité dans la forme et les accessoires du bec, et par d’autres accidents qui peuvent varier dans la même espèce à raison de l’âge, du sexe, du climat, et surtout dans une espèce aussi facile à apprivoiser que celle-ci, qui même l’a été en plusieurs cantons et qui, par conséquent, doit participer aux variétés auxquelles les oiseaux domestiques sont si sujets[16].
MM. de l’Académie avaient ouï dire que leur coq indien avait été apporté d’Afrique, où il s’appelait ano[17] : mais, comme Marcgrave et plusieurs autres observateurs nous apprennent que c’est un oiseau du Brésil, et que d’ailleurs on voit clairement, en comparant les descriptions et les figures les plus exactes, qu’il a les ailes courtes et le vol pesant, il est difficile de se persuader qu’il ait pu traverser d’un seul vol la vaste étendue des mers qui séparent les côtes d’Afrique de celles du Brésil, et il paraît beaucoup plus naturel de supposer que les sujets observés par MM. de l’Académie, s’ils étaient réellement venus d’Afrique, y avaient été portés précédemment du Brésil ou de quelque autre contrée du nouveau monde. On peut juger, d’après les mêmes raisons, si la dénomination de coq de Perse, employée par Jonston, est applicable à l’oiseau dont il s’agit ici[18].
Le hocco approche de la grosseur du dindon : l’un de ses plus remarquables attributs, c’est une huppe noire, et quelquefois noire et blanche, haute de deux à trois pouces, qui s’étend depuis l’origine du bec jusque derrière la tête, et que l’oiseau peut coucher en arrière et relever à son gré, selon qu’il est affecté différemment. Cette huppe est composée de plumes étroites et comme étagées, un peu inclinées en arrière, mais dont la pointe revient et se courbe en avant. Parmi ces plumes, MM. de l’Académie en ont remarqué plusieurs dont les barbes étaient renfermées jusqu’à la moitié de la longueur de la côte, dans une espèce d’étui membraneux[19].
La couleur dominante du plumage est le noir, qui, le plus souvent, est pur et comme velouté sur la tête et sur le cou, et quelquefois semé de mouchetures blanches ; sur le reste du corps il a des reflets verdâtres, et dans quelques sujets ils se change en marron foncé. L’oiseau représenté dans cette planche[NdÉ 2] n’a point du tout de blanc sous le ventre ni dans la queue, au lieu que celui de la planche no 86 en a sous le ventre et au bout de la queue ; enfin d’autres en ont sous le ventre et point à la queue, et d’autres en ont à la queue et point sous le ventre, et il faut se souvenir que ces couleurs sont sujettes à varier, soit dans leurs teintes, soit dans leur distribution, selon la différence du sexe.
Le bec a la forme de celui des gallinacés, mais il est un peu plus fort : dans les uns, il est couleur de chair et blanchâtre vers la pointe, comme dans le hocco du Brésil de M. Brisson ; dans les autres, le bout du bec supérieur est échancré des deux côtés, ce qui le fait paraître comme armé de trois pointes, la principale au milieu, et les deux latérales formées par les deux échancrures un peu reculées en arrière, comme dans l’un des coqs indiens de MM. de l’Académie[20] ; dans d’autres, il est recouvert à sa base d’une peau jaune, où sont placées les ouvertures des narines, comme dans le hocco de la Guiane de M. Brisson[21] ; dans d’autres, cette peau jaune, se prolongeant des deux côtés de la tête, va former autour des yeux un cercle de même couleur, comme dans le mitou-poranga de Marcgrave[22] ; dans d’autres, cette peau se renfle sur la base du bec supérieur en une espèce de tubercule ou de bouton arrondi assez dur, et gros comme une petite noix. On croit communément que les femelles n’ont point ce bouton, et M. Edwards ajoute qu’il ne vient aux mâles qu’après la première année[23], ce qui me paraît d’autant plus vraisemblable que Fernandez a observé dans son tepetototl une espèce de tumeur sur le bec, laquelle n’était sans doute autre chose que ce même tubercule qui commençait à se former[24] ; quelques individus, comme le mitou de Marcgrave, ont une peau blanche derrière l’oreille comme les poules communes ; les pieds ressembleraient pour la forme à ceux des gallinacés s’ils avaient l’éperon, et s’ils n’étaient pas un peu plus gros à proportion : du reste ils varient, pour la couleur, depuis le brun noirâtre jusqu’au couleur de chair[25].
Quelques naturalistes ont voulu rapporter le hocco au genre du dindon, mais il est facile, d’après la description ci-dessus, de recueillir les différences nombreuses et tranchées qui séparent ces deux espèces ; le dindon a la tête petite et sans plumes, ainsi que le haut du cou, le bec surmonté d’une caroncule conique et musculeuse, capable d’extension et de contraction, les pieds armés d’éperons, et il relève les plumes de sa queue en faisant la roue, etc., au lieu que le hocco a la tête grosse, le cou renfoncé, l’un et l’autre garnis de plumes, sur le bec un tubercule rond, dur et presque osseux, et sur le sommet de la tête une huppe mobile, qui paraît propre à cet oiseau, qu’il baisse et redresse à son gré ; mais personne n’a jamais dit qu’il relevât les pennes de la queue en faisant la roue.
Ajoutez à ces différences, qui sont toutes extérieures, les différences plus profondes et tout aussi nombreuses que nous découvre la dissection.
Le canal intestinal du hocco est beaucoup plus long, et les deux cæcums beaucoup plus courts que dans le dindon ; son jabot est aussi beaucoup moins ample, n’ayant que quatre pouces de tour, au lieu que j’ai vu tirer du jabot d’un dindon, qui ne paraissait avoir rien de singulier dans sa conformation, ce qu’il fallait d’avoine pour remplir une demi-pinte de Paris : outre cela, dans le hocco, la substance charnue du gésier est le plus souvent fort mince, et sa membrane interne, au contraire, fort épaisse et dure au point d’être cassante ; enfin la trachée-artère se dilate et se replie sur elle-même, plus ou moins, vers le milieu de la fourchette[26], comme dans quelques oiseaux aquatiques, toutes choses fort différentes de ce qui se voit dans le dindon.
Mais, si le hocco n’est point un dindon, les nomenclateurs modernes étaient encore moins fondés à en faire un faisan ; car, outre les différences qu’il est facile de remarquer tant au dehors qu’au dedans, d’après ce que je viens de dire, j’en vois une décisive dans le naturel de ces animaux. Le faisan est toujours sauvage, et quoique élevé de jeunesse, quoique toujours bien traité, bien nourri, il ne peut jamais se faire à la domesticité ; ce n’est point un domestique, c’est un prisonnier toujours inquiet, toujours cherchant les moyens d’échapper, et qui maltraite même ses compagnons d’esclavage sans jamais faire aucune société avec eux : que s’il recouvre sa liberté et qu’il soit rendu à l’état de sauvage, pour lequel il semble être fait, rien n’est encore plus défiant et plus ombrageux, tout objet nouveau lui est suspect, le moindre bruit l’effraie, le moindre mouvement l’inquiète ; l’ombre d’une branche agitée suffit pour lui faire prendre sa volée, tant il est attentif à sa conservation. Au contraire, le hocco est un oiseau paisible, sans défiance, et même stupide, qui ne voit point le danger, ou du moins qui ne fait rien pour l’éviter ; il semble s’oublier lui-même, et s’intéresser à peine à sa propre existence. M. Aublet en a tué jusqu’à neuf de la même bande, avec le même fusil qu’il rechargea autant de fois qu’il fut nécessaire : ils eurent cette patience. On conçoit bien qu’un pareil oiseau est sociable, qu’il s’accommode sans peine avec les autres oiseaux domestiques, et qu’il s’apprivoise aisément : quoique apprivoisé, il s’écarte pendant le jour, et va même fort loin ; mais il revient toujours pour coucher, ce que m’assure le même M. Aublet ; il devient même familier au point de heurter à la porte avec son bec pour se faire ouvrir, de tirer les domestiques par l’habit lorsqu’ils l’oublient, de suivre son maître partout, et s’il en est empêché, de l’attendre avec inquiétude et de lui donner à son retour des marques de la joie la plus vive[27].
Il est difficile d’imaginer des mœurs plus opposées ; et je doute qu’aucun naturaliste, et même qu’aucun nomenclateur, s’il les eût connus, eût entrepris de ranger ces deux oiseaux sous un même genre.
Le hocco se tient volontiers sur les montagnes, si l’on s’en rapporte à la signification de son nom mexicain tepetototl, qui veut dire oiseau de montagne[28] : on le nourrit dans la volière de pain, de pâtée et autres choses semblables[29] ; dans l’état de sauvage, les fruits sont le fonds de sa subsistance : il aime à se percher sur les arbres, surtout pour y passer la nuit ; il vole pesamment, comme je l’ai remarqué plus haut, mais il a la démarche fière[30] : sa chair est blanche, un peu sèche ; cependant lorsqu’elle est gardée suffisamment, c’est un fort bon manger[31].
Le chevalier Hans Sloane dit, en parlant de cet oiseau, que sa queue n’a que deux pouces de long[32] : sur quoi M. Edwards le relève et prétend qu’en disant dix pouces au lieu de deux M. Hans Sloane aurait plus approché du vrai[33] ; mais je crois cette censure trop générale et trop absolue ; car je vois Aldrovande qui, d’après le portrait d’un oiseau de cette espèce, assure qu’il n’a point de queue[34], et de l’autre, M. Barrère, qui rapporte d’après ses propres observations faites sur les lieux, que la femelle de son hocco des Amazones, qui est le hocco de Curassou de M. Brisson, à la queue très peu longue[35] ; d’où il s’ensuivrait que ce que le chevalier Hans Sloane dit trop généralement du hocco, doit être restreint à la seule femelle, du moins dans certaines races.
II. — LE PAUXI OU LE PIERRE.
Nous avons fait représenter cet oiseau[NdÉ 3] dans nos planches enluminées sous le nom de pierre de Cayenne ; et c’est en effet le nom qu’il portait à la ménagerie du Roi, où nous l’avons fait dessiner d’après le vivant : mais comme il porte dans son pays, qui est le Mexique, le nom de pauxi, selon Fernandez[36], nous avons cru devoir l’indiquer sous ces deux noms ; c’est le quatorzième faisan de M. Brisson, qu’il appelle hocco du Mexique.
Cet oiseau ressemble à plusieurs égards au hocco précédent, mais il en diffère aussi en plusieurs points : il n’a point, comme lui, la tête surmontée d’une huppe, le tubercule qu’il a sur le bec est plus gros, fait en forme de poire et de couleur bleue. Fernandez dit que ce tubercule a la dureté de la pierre, et je soupçonne que c’est de là qu’est venu au pauxi le nom d’oiseau à pierre, ensuite celui de pierre, comme il a pris le nom de cusco ou de cushew bird, et celui de poule numidique de ce même tubercule, à qui les uns ont trouvé de la ressemblance avec la noix d’Amérique appelée cusco ou cushew[37], et d’autres avec le casque de la peintade[38].
Quoiqu’il en soit, ce ne sont pas là les seules différences qui distinguent le pauxi des hoccos précédents : il est plus petit de taille, son bec est plus fort, plus courbé et presque autant que celui d’un perroquet ; d’ailleurs, il nous est beaucoup plus rarement apporté que le hocco ; M. Edwards, qui a vu ce dernier dans presque toutes les ménageries, n’a jamais rencontré qu’un seul cusco ou pauxi dans le cours de ses recherches[39].
Le beau noir de son plumage a des reflets bleus et couleur de pourpre, qui ne paraissent ni ne pourraient guère paraître dans la figure.
Cet oiseau se perche sur les arbres ; mais il pond à terre comme les faisans, mène ses petits et les rappelle de même : les petits vivent d’abord d’insectes, et ensuite, quand ils sont grands, de fruits, de grains et de tout ce qui convient à la volaille[40].
Le pauxi est aussi doux, et si l’on veut aussi stupide que les autres hoccos, car il se laissera tirer jusqu’à six coups de fusil sans se sauver : avec cela il ne se laisse ni prendre ni toucher, selon Fernandez[41] ; et M. Aublet m’assure qu’il ne se trouve que dans les lieux inhabités ; c’est probablement l’une des causes de sa rareté en Europe.
M. Brisson dit que la femelle ne diffère du mâle que par les couleurs, ayant du brun partout où celui-ci a du noir, et qu’il lui est semblable dans tout le reste[42]. Mais Aldrovande, en reconnaissant que le fond de son plumage est brun, remarque qu’elle a du cendré aux ailes et au cou, le bec moins crochu et point de queue[43], ce qui serait un trait de conformité avec le hocco des Amazones de Barrère, dont la femelle, comme nous l’avons vu, a la queue beaucoup moins longue que le mâle[44] ; et ce ne sont pas les seuls oiseaux d’Amérique qui n’aient point de queue : il y a même tel canton de ce continent où les poules, transportées d’Europe, ne peuvent vivre longtemps sans perdre leur queue et même leur croupion, comme nous l’avons vu dans l’histoire du coq.
III. — L’HOAZIN.
Cet oiseau[NdÉ 4] est représenté, dans nos planches enluminées, sous le nom de faisan huppé de Cayenne, du moins il n’en diffère que très peu, comme on peut en juger en comparant notre planche cccxxxvii à la description de Hernandez.
Selon cet auteur, l’hoazin n’est pas tout à fait aussi gros qu’une poule d’Inde ; il a le bec courbé, la poitrine d’un blanc jaunâtre, les ailes et la queue marquées de taches ou raies blanches à un pouce de distance les unes des autres, le dos, le dessus du cou, les côtés de la tête, d’un fauve brun ; les pieds de couleur obscure : il porte une huppe composée de plumes blanchâtres d’un côté et noires de l’autre ; cette huppe est plus haute et d’une autre forme que celle des hoccos, et il ne paraît pas qu’il puisse la baisser et la relever à son gré ; il a aussi la tête plus petite et le cou plus grêle.
Sa voix est très forte, et c’est moins un cri qu’un hurlement : on dit qu’il prononce son nom, apparemment d’un ton lugubre et effrayant ; il n’en fallait pas davantage pour le faire passer chez des peuple grossiers pour un oiseau de mauvais augure ; et comme partout on suppose beaucoup de puissance à ce que l’on craint, ces mêmes peuples ont cru trouver en lui des remèdes aux maladies les plus graves ; mais on ne dit pas qu’ils s’en nourrissent ; ils s’en abstiennent en effet, peut-être par une suite de cette même crainte, ou par répugnance, fondée sur ce qu’il fait sa pâture ordinaire de serpents : il se tient communément dans les grandes forêts, perché sur les arbres le long des eaux, pour guetter et surprendre ces reptiles. Il se trouve dans les contrées les plus chaudes du Mexique : Hernandez ajoute qu’il paraît en automne, ce qui ferait soupçonner que c’est un oiseau de passage[45].
M. Aublet m’assure que cet oiseau, qu’il a reconnu facilement sur notre planche enluminée, no 337, s’apprivoise, qu’on en voit parfois de domestiques chez les Indiens, et que les Français les appellent des paons : ils nourrissent leurs petits de fourmis, de vers et d’autres insectes.
IV. — L’YACOU.
Cet oiseau[NdÉ 5] s’est nommé lui-même ; car son cri, selon Marcgrave, est yacou, d’où lui est venu le nom d’iacupema : pour moi, j’ai préféré celui d’yacou, comme plus propre à le faire reconnaître toutes les fois qu’on pourra le voir et l’entendre.
Marcgrave est le premier qui ait parlé de cet oiseau[46] : quelques naturalistes, d’après lui, l’ont mis au nombre des faisans[47] ; et d’autres, tels que MM. Brisson[48] et Edwards[49], l’ont rangé parmi les dindons ; mais il n’est ni l’un ni l’autre. Il n’est point un dindon, quoiqu’il ait une peau rouge sous le cou, car il en diffère à beaucoup d’autres égards : et par sa taille, qui est à peine égale à celle d’une poule ordinaire, et par sa tête, qui est en partie revêtue de plumes, et par sa huppe, qui approche beaucoup plus de celle des hoccos que de celle du dindon huppé, et par ses pieds, qui n’ont point d’éperons. D’ailleurs, on ne lui voit pas au bas du cou ce bouquet de crins durs, ni sur le bec cette caroncule musculeuse qu’a le coq d’Inde, et il ne fait point la roue en relevant les plumes de sa queue ; d’autre part, il n’est point un faisan, car il a le bec grêle et allongé, la huppe des hoccos, le cou menu, une membrane charnue sous la gorge, les pennes de la queue toutes égales, et le naturel doux et tranquille, tous attributs par lesquels il diffère des faisans ; et il diffère par son cri du faisan et du dindon. Mais que sera-t-il donc ? Il sera un yacou qui aura quelques rapports avec le dindon (la membrane charnue sous la gorge, et la queue composée de pennes toutes égales), avec les faisans (l’œil entouré d’une peau noire, les ailes courtes et la queue longue), avec les hoccos (cette longue queue, la huppe et le naturel doux), mais qui s’éloignera de tous par des différences assez caractérisées, et en assez grand nombre pour constituer une espèce à part, et empêcher qu’on ne puisse le confondre avec aucun autre oiseau.
On ne peut douter que le guan ou le quan de M. Edwards (pl. xiii), ainsi appelé, selon lui, dans les Indes occidentales apparemment par quelque autre tribu de sauvages, ne soit au moins une variété dans l’espèce de notre yacou, dont il ne diffère que parce qu’il est moins haut monté[50], et que ses yeux sont d’une autre couleur[51] ; mais on sait que ces petites différences peuvent avoir lieu dans la même espèce, et surtout parmi les races diverses d’une espèce apprivoisée.
Le noir mêlé de brun est la couleur principale du plumage, avec différents reflets et quelques mouchetures blanches sur le cou, la poitrine, le ventre, etc. ; les pieds sont d’un rouge assez vif.
La chair de l’yacou est bonne à manger : tout ce que l’on sait de ses autres propriétés se trouve indiqué dans l’exposé que j’ai fait, au commencement de cet article, des différences qui le distinguent des oiseaux auxquels on a voulu le comparer.
M. Ray le regarde comme étant de la même espèce que le coxolitli de Fernandez[52] ; cependant celui-ci est beaucoup plus gros, et il n’a point sous la gorge cette membrane charnue qui caractérise l’yacou : c’est pourquoi je l’ai laissé avec les hoccos proprement dits.
V. — LE MARAIL.
Les auteurs ne nous disent rien de la femelle de l’yacou, excepté M. Edwards, qui conjecture qu’elle n’a point de huppe[53] : d’après cette indication unique, et d’après la comparaison des figures les plus exactes, et des oiseaux eux-mêmes conservés, je soupçonne que celui qu’on nous avait fait représenter sous le nom de faisan verdâtre de Cayenne, et qu’on appelle communément marail[NdÉ 6] dans cette île, pourrait être la femelle, ou du moins une variété de l’espèce de l’yacou, car j’y retrouve plusieurs rapports marqués avec le guan de M. Edwards (pl. xiii), dans la grosseur, la couleur du plumage, la forme totale, à la huppe près, que la femelle ne doit point avoir, dans le port du corps, la longueur de la queue, le cercle de peau rousse autour des yeux[54], l’espace rouge et nu sous la gorge, la conformation des pieds et du bec, etc. J’avoue que j’y ai aussi aperçu quelques différences : les pennes de la queue sont en tuyaux d’orgue comme dans le faisan, et non point toutes égales comme dans le guan d’Edwards, et les ouvertures des narines ne sont pas si près de l’origine du bec ; mais on ne serait pas embarrassé de citer nombre d’espèces où la femelle diffère encore plus du mâle, et où il y a des variétés encore plus éloignées les unes des autres.
M. Aublet, qui a vu cet oiseau dans son pays natal, m’assure qu’il s’apprivoise très aisément, et que sa chair est délicate et meilleure que celle du faisan, en ce qu’elle est plus succulente : il ajoute que c’est un véritable dindon, mais seulement plus petit que celui qui s’est naturalisé en Europe, et c’est un trait de conformité de plus qu’il a avec l’yacou d’avoir été pris pour un dindon.
Cet oiseau se trouve non seulement à Cayenne, mais encore dans les pays qu’arrose la rivière des Amazones, du moins à en juger par l’identité de nom ; car M. Barrère parle d’un marail des Amazones comme d’un oiseau dont le plumage est noir, le bec vert, et qui n’a point de queue[55]. Nous avons déjà vu, dans l’histoire du hocco proprement dit et du pierre de Cayenne, qu’il y avait dans ces espèces des individus sans queue, qu’on avait pris pour des femelles : cela serait-il vrai aussi des marails ? Sur la plupart de ces oiseaux et si peu connus, on ne peut, si l’on est de bonne foi, parler qu’en hésitant et par conjectures.
VI. — LE CARACARA.
J’appelle ainsi[NdÉ 7], d’après son propre cri, ce bel oiseau des Antilles dont le P. du Tertre a donné la description[56]. Si tous les oiseaux d’Amérique qui ont été pris pour des faisans doivent se rapporter aux hoccos, le caracara doit avoir place parmi ces derniers, car les Français des Antilles, et d’après eux le P. du Tertre, lui ont donné le nom de faisan : « Ce faisan, dit-il, est un fort bel oiseau, gros comme un chapon[57], plus haut monté, sur des pieds de paon ; il a le cou beaucoup plus long que celui d’un coq, et le bec et la tête approchant de ceux du corbeau ; il a toutes les plumes du cou et du poitrail d’un beau bleu luisant, et aussi agréable que les plumes des paons ; tout le dos est d’un gris brun, et les ailes et la queue, qu’il a assez courtes, sont noires.
« Quand cet oiseau est apprivoisé, il fait le maître dans la maison et en chasse à coups de bec les poules d’Inde et les poules communes, et les tue quelquefois ; il en veut même aux chiens, qu’il becque en traître… J’en ai vu un… qui était ennemi mortel des nègres, et n’en pouvait souffrir un seul dans la case qu’il ne becquât par les jambes ou par les pieds, jusqu’à en faire sortir le sang. » Ceux qui en ont mangé m’ont assuré que sa chair est aussi bonne que celle des faisans de France.
Comment M. Ray a-t-il pu soupçonner qu’un tel oiseau fût l’oiseau de proie dont parle Marcgrave sous le même nom de caracara[58] ? Il est vrai qu’il fait la guerre aux poules, mais c’est seulement lorsqu’il est apprivoisé et pour les chasser, en un mot, comme il fait aux chiens et aux nègres : on reconnaît plutôt à cela le naturel jaloux d’un animal domestique qui ne souffre point ceux qui peuvent partager avec lui la faveur du maître, que les mœurs féroces d’un oiseau de proie qui se jette sur les autres oiseaux pour les déchirer et s’en nourrir : d’ailleurs, il n’est point ordinaire que la chair d’un oiseau de proie soit bonne à manger comme l’est celle de notre caracara ; enfin, il paraît que le caracara de Marcgrave a la queue et les ailes beaucoup plus longues à proportion que celui du P. du Tertre[NdÉ 8].
VII. — LE CHACAMEL.
Fernandez parle d’un oiseau qui est du même pays, et à peu près de la même grosseur que les précédents, et qui se nomme en langue mexicaine chachalacamelt, d’où j’ai formé le nom de chacamel[NdÉ 9], afin que du moins on puisse le prononcer : sa principale propriété est d’avoir le cri comme la poule ordinaire, ou plutôt comme plusieurs poules ; car il est, dit-on, si fort et si continuel, qu’un seul de ces oiseaux fait autant de bruit qu’une basse-cour entière ; et c’est de là que lui vient son nom mexicain, qui signifie oiseau criard : il est brun sur le dos, blanc tirant au brun sous le ventre, et le bec et les pieds sont bleuâtres.
Le chacamel se tient ordinairement sur les montagnes, comme la plupart des hoccos, et y élève ses petits[59].
VIII. — LE PARRAKA ET L’HOITLALLOTL.
Autant qu’on peut en juger par les indications incomplètes de Fernandez et de Barrère, on peut, ce me semble, rapporter ici : 1o le parraka[NdÉ 10] du dernier qu’il appelle faisan, et dont il dit que les plumes de la tête sont de couleur fauve, et lui forment une espèce de huppe[60] ; 2o l’hoitlallotl[NdÉ 11] ou oiseau long du premier[61]. lequel habite les plus chaudes contrées du Mexique : cet oiseau a la queue longue, les ailes courtes et le vol pesant, comme la plupart des précédents, mais il devance à la course les chevaux les plus vites ; il est moins grand que les hoccos, n’ayant que dix-huit pouces de longueur du bout du bec au bout de la queue ; sa couleur générale est le blanc tirant au fauve ; les environs de la queue ont du noir mêlé de quelques taches blanches ; mais la queue elle-même est d’un vert changeant, et qui a des reflets à peu près comme les plumes du paon.
Au fond, ces oiseaux sont trop peu connus pour qu’on puisse les rapporter sûrement à leur véritable espèce ; je ne les place ici que parce que le peu que l’on sait de leurs qualités les rapproche plus des oiseaux dont nous venons de parler que de tous les autres ; c’est à l’observation à fixer leur véritable place : en attendant, je croirai avoir assez fait si ce que j’en dis ici peut inspirer aux personnes qui se trouveront à portée l’envie de les connaître mieux, et d’en donner une histoire plus complète.
- Notes de Buffon
- ↑ Marcgrave, Historia naturalis Brasiliensis, lib. v, cap. iii, p. 195.
- ↑ Mémoires de l’Académie royale des Sciences, t. III, part. i, p. 221.
- ↑ Longolius, Dialogus de Avibus. — Gesner, de Avibus, lib. iii. — Aldrovande, Ornithologia, lib. xiv, cap. xl, etc.
- ↑ Laët, Novus orbis, p. 615.
- ↑ Léry, Voyage au Brésil, p. 173.
- ↑ Voyez Fernandez, Hist. Avi. nov. Hisp., cap. ci, p. 35.
- ↑ Histoire naturelle de la Jamaïque, par le chevalier Hans Sloane, p. 302.
- ↑ Frisch, planche cxxi.
- ↑ Barrère, Ornithologiæ specimen, p. 82 et 83 ; et France équinoxiale, p. 140.
- ↑ Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 298.
- ↑ Ibidem, p. 296.
- ↑ Ibidem, p. 300.
- ↑ Albin, Hist. nat. des oiseaux, t. III, pl. xl. « Elle est de la même grandeur et figure que la poule de Carasou (t. II, planches xxxi et xxxii), et paraît être de la même espèce » ; c’est ainsi que parle Albin, qui a eu l’avantage de dessiner ces deux oiseaux vivants.
- ↑ Fernandez, Hist. Avium, cap. xl, p. 23.
- ↑ Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 305.
- ↑ Le chevalier Hans Sloane dit précisément que leur plumage varie de différentes manières, comme celui de notre volaille ordinaire, t. II, p. 302, pl. cclx.
- ↑ Mémoires de l’Académie, t. III, partie i, p. 223.
- ↑ Jonston l’appelle coq de Perse, disent MM. de l’Académie, t. III, partie i, p. 223.
- ↑ Mémoires de l’Académie, t. III, partie i, p. 221.
- ↑ Mémoires de l’Académie, t. III, partie i, p. 225 ; et dans la figure (c) de la pl. xxxiv.
- ↑ Brisson, Ornithologie, p. 298.
- ↑ Marcgrave, Historia naturalis Brasil., p. 195.
- ↑ Voyez Edwards, Histoire naturelle des oiseaux rares, planche ccxcv.
- ↑ Fernandez, Hist. Avi. nov. Hispaniæ, cap. ci, p. 35.
- ↑ Voyez la planche ccxcv d’Edwards.
- ↑ Voyez Mémoires de l’Académie, t. III, p. 226 et suiv.
- ↑ Fernandez, Hist. Avi. nov. Hispaniæ, cap. ci.
- ↑ Idem, ibidem.
- ↑ Ibidem.
- ↑ Voyez Barrère, France équinoxiale, p. 139.
- ↑ Fernandez, Marcgrave, et les autres.
- ↑ Hans Sloane, Hist. nat. de la Jamaïque, t. II, p. 302.
- ↑ Edwards, Glanures, p. 182.
- ↑ Aldrovande, Ornithologia, t. II, p. 332.
- ↑ Barrère, Novum Ornithol. specimen, p. 82.
- ↑ Fernandez, Hist. Avi. nov. Hispaniæ, cap. ccxxii.
- ↑ Voyez Edwards, planche ccxxv.
- ↑ Voyez Aldrovande, Ornithologia, t. II, p. 234.
- ↑ Voyez Edwards, Histoire naturelle des oiseaux rares, pl. ccxcv.
- ↑ M. Aublet. — Fernandez, p. 56.
- ↑ Fernandez, ibidem.
- ↑ Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 303.
- ↑ Voyez Aldrovande, Ornithologia, t. II, p. 334.
- ↑ Barrère, Novum Ornithologiæ specimen, p. 82.
- ↑ Voyez Hernandez, lib. ix, cap. x, p. 320. — Fernandez parle d’un autre oiseau auquel il donne le nom d’hoazin, quoique par son récit même il soit très différent de celui dont nous venons de parler ; car, outre qu’il est plus petit, son chant est fort agréable et ressemble quelquefois à l’éclat de rire d’un homme, et même à un rire moqueur ; et l’on mange sa chair, quoiqu’elle ne soit ni tendre ni de bon goût : au reste, c’est un oiseau qui ne s’apprivoise point. Voyez Hist. Avi. nov. Hisp., cap. lxi, p. 27.
Je retrouverais bien plutôt l’hoazin dans un autre oiseau dont parle le même auteur au chapitre ccxxiii, p. 57, à la suite du pauxi ; voici ses termes : « Alia avis pauxi annectenda… Ciconiæ magnitudine, colore cinereo, cristâ octo uncias longâ e multis aggeratâ plumis… in amplitudinem orbicularum præcipue circa summum dilatatis. » Voilà bien la huppe de l’hoazin et sa taille.
- ↑ Voyez Marcgrave, Historia naturalis Brasil., lib. v, cap. v, p. 198.
- ↑ Klein, Ordo Avium, p. 114, no 2. — Ray, Synops. Avi., p. 56, etc.
- ↑ Brisson, Ornithologie, t. Ier, p. 162.
- ↑ Edwards, Hist. nat. des oiseaux rares, pl. xiii.
- ↑ Marcgrave dit positivement crura longa, à l’endroit cité.
- ↑ Oculi nigrescentes, dit Marcgrave ; Of a dark dirty orange colour, dit M. Edwards.
- ↑ Voyez Ray, Synopsis avium, p. 57.
- ↑ Edwards, Hist. nat. des oiseaux rares, p. 13.
- ↑ Cette peau nue est bleue dans l’yacou et rouge dans le marail ; mais nous avons déjà observé la même variation de couleur d’un sexe à l’autre dans les membranes charnues de la peintade.
- ↑ « Phasianus, niger, aburus, viridi rostro. » France équin., p. 139. Je crois que cet auteur a entendu par le mot latin barbare, aburus, sans queue ; ou qu’il aura écrit aburus au lieu de abrutus, qui, comme erutus, pourrait signifier arraché, tronqué.
- ↑ Le P. du Tertre, Histoire générale des Antilles, t. II, traité v, § viii.
- ↑ Comment le P. du Tertre, en parlant des oiseaux de cette grosseur, a-t-il pu les désigner sous le nom de certains petits oiseaux, comme il le fait à l’endroit cité, p. 255 ?
- ↑ Marcgrave, Historia naturalis Brasil., p. 211.
- ↑ Voyez Fernandez, Hist. Avi. nov. Hispaniæ, cap. xli.
- ↑ Barrère, « Phasianus vertice fulvo, cirrato. » France équinoxiale, p. 140.
- ↑ Fernandez, Hist. Avi. nov. Hispaniæ, cap. lii, p. 25.
- Notes de l’éditeur
- ↑ Crax Alector L. [Note de Wikisource : actuellement Crax alector Linnæus, vulgairement hocco alector]. — Les Crax ou Hoccos sont des Gallinacés de la famille des Pénéloplidés. Les oiseaux de cette famille ont tous de grandes pattes et des rémiges bien développées ; une queue longue et arrondie ; un bec de Gallinacé, souvent recourbé en crochet à l’extrémité ; une tête en partie nue, pourvue d’une huppe, de lobes cutanés ou d’autres appendices ; des tarses très longs, dépourvus d’ergot, couverts de deux rangées de scutelles ; un doigt postérieur très développé, articulé au même niveau que les trois doigts antérieurs dont le médian est beaucoup plus long que les autres ; un pénis exsertile. Les Pénéloplidés sont de bons coureurs, mais ils se tiennent volontiers sur les arbres ; leur vol est lourd ; ils sont tous monogames. Tous habitent l’Amérique du Sud.
Les Crax ou Hoccos se distinguent, dans cette famille, par un bec presque aussi long que la tête, comprimé latéralement, crochu à la pointe, muni à la base d’une corne qui couvre la moitié de la longueur des deux mandibules ; par une sorte de huppe formée de plumes minces et raides, d’abord inclinées en arrière, puis rejetées en avant et couvrant le sommet de la tête et l’occiput.
- ↑ Buffon fait allusion à la planche 125 de ses planches enluminées.
- ↑ C’est le Crax Pauxi L. [Note de Wikisource : actuellement Pauxi pauxi Linnæus, vulgairement hocco à pierre]. Les ornithologistes modernes en ont fait le type d’un genre Pauxi qui se distingue du genre Crax par un bec beaucoup plus court, plus élevé, plus comprimé latéralement, surmonté au niveau de sa base par une callosité osseuse, piriforme, très volumineuse et obliquement dirigée en arrière ; par l’absence de huppe ; par des joues emplumées ; par une membrane qui recouvre de vastes fosses nasales.
- ↑ Phasianus cristatus L. [actuellement Opisthocomus hoazin Statius Müller, vulgairement hoazin huppé ; cet oiseau, singulier par bien des traits, n’appartient pas à la même famille que les hoccos, et constitue pour le moment la seule espèce de son ordre]. Cuvier dit de cet oiseau : « Le nom d’Hoazin a été appliqué sans preuve à cet oiseau par Buffon, d’après une indication de Fernandez. »
- ↑ Penelope cristata L. [Note de Wikisource : actuellement Penelope purpurascens Wagler, vulgairement pénélope panachée].
- ↑ Penelope Marail L. [Note de Wikisource : actuellement Penelope murail Statius Müller, vulgairement pénélope marail].
- ↑ D’après Cuvier, « le Caracara de Buffon et de du Tertre est l’Agami (Psophia crepitans Linn.) » [Note de Wikisource : cet oiseau n’appartient pas au même ordre que les hoccos ; il actuellement nommé Psophia crepitans Linnæus, vulgairement agami trompette.]
- ↑ Le Caracara de Marcgrave est un oiseau très différent du Caracara de du Tertre ; il appartient au groupe des Rapaces. [Note de Wikisource : Cet oiseau est actuellement classé sous le nom Caracara plancus Miller, vulgairement caracara huppé ou caracara à crête.]
- ↑ Crax vociferans L. — D’après Cuvier « le Chacamel de Buffon, fondé sur une indication vague de Fernandez, n’a rien d’assez authentique. Sonnini croit que ce pourrait être le Falco vulturinus. » [Note de Wikisource : On identifie actuellement cet oiseau à l’Ortalis vetula Wagler, vulgairement ortalide chacamel.]
- ↑ Phasianus Parraqua Lath. [Note de Wikisource : actuellement Ortalis motmot Linnæus, vulgairement ortalide motmot, ou peut-être une autre ortalide, telle l’Ortalis erythroptera Slater et Salvin, vulgairement ortalide à tête rousse].
- ↑ Phasianus mexicanus L. [Note de Wikisource : il s’agit peut-être de l’actuel Geococcyx velox Wagner, vulgairement géocoucou véloce, auquel cas cet oiseau n’appartiendrait pas au même ordre que les hoccos].