Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le tangavio

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 234-235).

LE TANGAVIO

Troisième espèce.

C’est à feu M. Commerson que nous devons la connaissance de cet oiseau[NdÉ 1] ; il s’en est trouvé une peau assez bien conservée dans son recueil ; il l’avait nommé bruant noir, mais ce n’est certainement pas un bruant, puisque par tous les rapports de sa conformation il ressemble parfaitement aux tangaras ; de plus, il s’en faut bien que cet oiseau soit noir, il est au contraire d’un violet foncé sur le corps et même sur le ventre, avec quelques reflets verdâtres sur les ailes et la queue ; et c’est par cette raison que nous l’avons nommé tangavio, par contraction de tangara violet.

Cet oiseau, mesuré depuis l’extrémité du bec jusqu’à celle de la queue, a huit pouces de longueur ; son bec est noirâtre et long de huit à neuf lignes ; sa queue, qui n’est point étagée, a trois pouces de longueur, et dépasse les ailes de dix-huit lignes ; le tarse a environ un pouce de long : il est noirâtre ainsi que les doigts ; les ongles sont gros et forts.

La femelle a la tête d’un noir luisant comme de l’acier poli ; tout le reste de son plumage est d’un brun uniforme. L’on voit cependant sur le dessus du corps et sur le croupion quelques teintes d’un noir luisant.

Le tangavio se trouve à Buenos-Ayres, et probablement dans les autres terres du Paraguay ; mais nous ne savons rien de ses habitudes naturelles.


Notes de l’éditeur
  1. Tanagra bonariensis Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Molothrus bonariensis Gmelin, vulgairement vacher luisant ; c’est un Ictéridé].