Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le siffleur

LE SIFFLEUR

Je ne sais pourquoi M. Brisson a fait un baltimore de cet oiseau[1][NdÉ 1], car il me semble que, soit par la forme du bec, soit par les proportions du tarse, il est plutôt troupiale que baltimore. Au reste, je laisse la question indécise en plaçant le siffleur entre les baltimores et les troupiales sous le nom vulgaire qu’on lui donne à Saint-Domingue, nom qu’il doit sans doute aux sons aigus et perçants de sa voix.

En général, cet oiseau est brun par dessus, excepté les environs du croupion et les petites couvertures des ailes qui sont d’un jaune verdâtre, comme tout le dessous du corps ; mais cette dernière couleur est plus rembrunie sous la gorge, et elle est variée de roux sur le cou et la poitrine ; les grandes couvertures et les pennes des ailes, ainsi que les douze pennes de la queue, sont bordées de jaune : mais, pour avoir une idée juste du plumage du siffleur, il faut supposer une teinte olive plus ou moins forte, répandue sur toutes ses différentes couleurs sans exception ; d’où il résulte que, pour caractériser cet oiseau par la couleur dominante de son plumage, il eût fallu choisir l’olive et non pas le vert, comme a fait M. Brisson.

Le siffleur est de la grosseur du pinson ; il a environ sept pouces de longueur et dix à onze pouces de vol ; la queue, qui est étagée, a trois pouces, et le bec neuf à dix lignes.


Notes de Buffon
  1. C’est le baltimore vert de M. Brisson, t. II, p. 113.
Notes de l’éditeur
  1. Oriolus viridis Gmel. [Note de Wikisource : peut-être le jeune ou la femelle de l’actuel Icterus spurius Linnæus, vulgairement oriole des vergers].