Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le mitilène de Provence

LE MITILÈNE DE PROVENCE[1]

Cet oiseau[NdÉ 1] diffère du précédent en ce que le noir qu’il a sur les côtés de la tête se réduit à trois bandes étroites, séparées par des espaces blancs, et en ce que le croupion et les couvertures supérieures de la queue sont nuancés de plusieurs roux ; mais ce qui établit entre ces deux races d’ortolans une disparité bien marquée, c’est que le mitilène ne commence à faire entendre son chant qu’au mois de juin, qu’il est plus rare, plus farouche, et qu’il avertit les autres oiseaux par ses cris répétés de l’apparition du milan, de la buse et de l’épervier : en quoi son instinct paraît se rapprocher de celui de l’ortolan de roseaux. Les Grecs de Metelin ou de l’ancienne Lesbos l’ont établi d’après la connaissance de cet instinct pour être le gardien de leur basse-cour : seulement ils ont soin de le tenir dans une cage un peu forte, car on comprend bien que sans cela il ne troublerait pas impunément les oiseaux de proie dans la possession immémoriale de dévorer les oiseaux faibles.


Notes de l’auteur
  1. M. Guys, qui a envoyé cet oiseau au Cabinet du Roi, nous apprend qu’il est connu en Provence, sous le nom de chic de mitilène, ou chic proprement dit, d’après son cri.
Notes de l’éditeur
  1. Emberiza Lesbia L. [Note de Wikisource : probablement une variété du précédent].