Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/L’ortolan de Lorraine

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 273-274).

L’ORTOLAN DE LORRAINE

M. Lottinger nous a envoyé cet oiseau[NdÉ 1] de Lorraine, où il est assez commun ; il a la gorge, le devant du cou, la poitrine d’un cendré clair moucheté de noir ; le reste du dessous du corps d’un roux foncé ; le dessus de la tête et du corps roux moucheté de noir ; l’espace autour des yeux d’une couleur plus claire ; un trait noir sur les yeux ; les petites couvertures des ailes d’un cendré clair sans mouchetures ; les autres mi-parties de roux et de noir ; les premières pennes des ailes noires, bordées de cendré clair, les suivantes de roux ; les deux pennes du milieu de la queue rousses, bordées de gris, les autres mi-parties de noir et de blanc ; mais les plus extérieures ont toujours plus de blanc ; le bec d’un brun roux, et les pieds moins rembrunis.

Longueur totale, six pouces et demi ; bec, cinq lignes et demie ; queue, deux pouces quatre lignes ; dépasse les ailes de quinze lignes.

La femelle a une espèce de collier mêlé de roux et de blanc, dont on voit la naissance dans la figure ; tout le reste du dessous du corps est d’un blanc roussâtre ; le dessus de la tête est varié de noir, de roux et de blanc ; mais le noir disparaît derrière la tête, et le roux va s’affaiblissant en sorte qu’il résulte de tout cela un gris roussâtre presque uniforme ; cette femelle a des espèces de sourcils blancs ; les joues d’un roux foncé ; le bec d’un jaune orangé à la base, noir à la pointe ; les bords du bec inférieur rentrants et reçus dans le supérieur ; la langue fourchue et les pieds noirs.

On m’a apporté, le 10 janvier, un de ces oiseaux qui venait d’être tué sur une pierre au milieu du grand chemin ; il pesait une once ; il avait dix pouces d’intestins ; deux très petits cæcums ; un gésier très gros, long d’environ un pouce, large de sept lignes et demie, rempli de débris de matières végétales et de beaucoup de petits graviers ; la membrane cartilagineuse dont il était doublé avait plus d’adhérence qu’elle n’en a communément dans les oiseaux.

Longueur totale, cinq pouces dix lignes ; bec, cinq lignes et demie ; vol, douze pouces ; queue, deux pouces et demi ; un peu fourchue, dépassant les ailes d’environ un pouce ; ongle postérieur, quatre lignes et demie, et plus long que le doigt.


Notes de l’éditeur
  1. Emberiza lotharingica Gmel. [Note de Wikisource : actuellement Emberiza cia Linnæus, vulgairement bruant fou ; voyez l’article de ce nom].