Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le casoar

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome V, Histoire naturelle des oiseauxp. 239-247).

LE CASOAR

Les Hollandais sont les premiers qui ont fait voir cet oiseau à l’Europe ; ils le rapportèrent de l’île de Java en 1597, à leur retour du premier voyage qu’ils avaient fait aux Indes orientales[1] ; les habitants du pays l’appellent eme, dont nous avons fait émeu ; ceux qui l’ont apporté lui ont aussi donné le nom de cassoware[2], que nous prononçons casoar, et que j’ai adopté, parce qu’il n’a jamais été appliqué à aucun autre oiseau ; au lieu que celui d’émeu a été appliqué, quoique mal à propos, au touyou, comme nous l’avons vu ci-dessus dans l’histoire de cet oiseau.

Le casoar[NdÉ 1], sans être aussi grand ni même aussi gros que l’autruche, paraît plus massif aux yeux, parce qu’avec un corps d’un volume presque égal, il a le cou et les pieds moins longs et beaucoup plus gros à proportion, et la partie du corps plus renflée, ce qui lui donne un air plus lourd.

Celui qui a été décrit par MM. de l’Académie des sciences avait cinq pieds et demi, du bout du bec au bout des ongles[3] : celui que Clusius a observé était d’un quart plus petit[4]. Houtman lui donne une grosseur double de celle du cygne[5], et d’autres Hollandais celle d’un mouton : cette variété de mesures, loin de nuire à la vérité, est au contraire la seule chose qui puisse nous donner une connaissance approchée de la véritable grandeur du casoar ; car la taille d’un seul individu n’est point la grandeur de l’espèce, et l’on ne peut se former une idée juste de celle-ci qu’en la considérant comme une quantité variable entre certaines limites ; d’où il suit qu’un naturaliste qui aurait comparé avec une bonne critique toutes les dimensions et les descriptions des observateurs, aurait des notions plus exactes et plus sûres de l’espèce que chacun de ces observateurs, qui n’aurait connu que l’individu qu’il aura mesuré et décrit.

Le trait le plus remarquable dans la figure du casoar est cette espèce de casque conique, noir par devant, jaune dans tout le reste, qui s’élève sur le front, depuis la base du bec jusqu’au milieu du sommet de la tête, et quelquefois au delà ; ce casque est formé par le renflement des os du crâne en cet endroit, et il est recouvert d’une enveloppe dure, composée de plusieurs couches concentriques, et analogues à la substance de la corne de bœuf ; sa forme totale est à peu près celle d’un cône tronqué, qui a trois pouces de haut, un pouce de diamètre à sa base et trois lignes à son sommet. Clusius pensait que ce casque tombait tous les ans avec les plumes lorsque l’oiseau était en mue[6] ; mais MM. de l’Académie des sciences ont remarqué, avec raison, que c’était tout au plus l’enveloppe extérieure qui pouvait tomber ainsi, et non le noyau intérieur, qui, comme nous l’avons dit, fait partie des os du crâne, et même ils ajoutent qu’on ne s’est point aperçu de la chute de cette enveloppe à la ménagerie de Versailles pendant les quatre années que le casoar qu’ils décrivaient y avait passées[7] ; néanmoins il peut se faire qu’elle tombe en effet, mais en détail, et par une espèce d’exfoliation successive, comme le bec de plusieurs oiseaux, et que cette particularité ait échappé aux gardes de la ménagerie.

L’iris des yeux est d’un jaune de topaze, et la cornée singulièrement petite relativement au globe de l’œil[8], ce qui donne à l’animal un regard également farouche et extraordinaire ; la paupière inférieure est la plus grande, et celle du dessus est garnie dans sa partie moyenne d’un rang de petits poils noirs, lequel s’arrondit au-dessus de l’œil en manière de sourcil, et forme au casoar[9] une sorte de physionomie que la grande ouverture du bec achève de rendre menaçante ; les orifices extérieurs des narines sont fort près de la pointe du bec supérieur.

Dans le bec, il faut distinguer la charpente du tégument qui la recouvre : cette charpente consiste en trois pièces très solides, deux desquelles forment le pourtour, et la troisième l’arête supérieure, qui est beaucoup plus relevée que dans l’autruche ; toutes les trois sont recouvertes par une membrane qui remplit les entre-deux.

Les mandibules supérieure et inférieure du bec ont leurs bords un peu échancrés vers le bout, et paraissent avoir chacune trois pointes.

La tête et le haut du cou n’ont que quelques petites plumes, ou plutôt quelques poils noirs et clair-semés, en sorte que dans ces endroits la peau paraît à découvert ; elle est de différentes couleurs, bleue sur les côtés, d’un violet ardoisé sous la gorge, rouge par derrière en plusieurs places, mais principalement vers le milieu ; et ces places rouges sont un peu plus relevées que le reste par des espèces de rides ou de hachures obliques dont le cou est sillonné ; mais il faut avouer qu’il y a variété dans la disposition de ces couleurs.

Les trous des oreilles étaient fort grands dans le casoar décrit par MM. de l’Académie[10], fort petits dans celui décrit par Clusius[11] ; mais découverts dans tous deux et environnés, comme les paupières, de petits poils noirs.

Vers le milieu de la partie antérieure du cou, à l’endroit où commencent les grandes plumes, naissent deux barbillons rouges et bleus, arrondis par le bout, que Bontius met dans la figure immédiatement au-dessus du bec, comme dans les poules. Frisch en a représenté quatre, deux plus longs sur les côtés du cou, et deux en devant, plus petits et plus courts ; le casque paraît aussi plus large dans sa figure, et approche de la forme d’un turban[12]. Il y a au Cabinet du Roi une tête qui paraît être celle d’un casoar, et qui porte un tubercule différent du tubercule du casoar ordinaire ; c’est au temps et à l’observation à nous apprendre si ces variétés, et celles que nous remarquerons dans la suite, sont constantes ou non ; si quelques-unes ne viendraient pas du peu d’exactitude des dessinateurs, ou si elles ne tiendraient pas à la différence du sexe ou à quelque autre circonstance. Frisch prétend avoir reconnu, dans deux casoars empaillés, des variétés qui distinguaient le mâle de la femelle ; mais il ne dit pas quelles sont ces différences.

Le casoar a les ailes encore plus petites que l’autruche, et tout aussi inutiles pour le vol ; elles sont armées de piquants et même en plus grand nombre que celles de l’autruche. Clusius en a trouvé quatre à chaque aile, MM. de l’Académie cinq, et on en compte sept bien distincts dans la figure de Frisch, planche 105 : ce sont comme des tuyaux de plumes qui paraissent rouges à leur extrémité et sont creux dans toute leur longueur ; ils contiennent dans leur cavité une espèce de moelle semblable à celle des plumes naissantes des autres oiseaux ; celui du milieu a près d’un pied de longueur et environ trois lignes de diamètre, c’est le plus long de tous ; les latéraux vont en décroissant de part et d’autre comme les doigts de la main, et à peu près dans le même ordre. Swammerdam s’en servait en guise de chalumeau pour souffler des parties très délicates, comme les trachées des insectes, etc.[13]. On a dit que ces ailes avaient été données au casoar pour l’aider à aller plus vite[14] ; d’autres qu’il pouvait s’en servir pour frapper comme avec des houssines[15] ; mais personne ne dit avoir vu quel usage il en fait réellement ; le casoar a encore cela de commun avec l’autruche, qu’il n’a qu’une seule espèce de plumes sur tout le corps, aux ailes, autour du croupion, etc. ; mais la plupart de ces plumes sont doubles, chaque tuyau donnant ordinairement naissance à deux tiges plus ou moins longues et souvent inégales entre elles ; elles ne sont pas d’une structure uniforme dans toute leur longueur, les tiges sont plates, noires et luisantes, divisées par nœuds en dessous, et chaque nœud produit une barbe ou un filet, avec cette différence que depuis la racine au milieu de la tige ces filets sont plus courts, plus souples, plus branchus, et pour ainsi dire duvetés et d’une couleur de gris tanné, au lieu que depuis le milieu de la même tige à son extrémité, ils sont plus longs, plus durs et de couleur noire ; et comme ces derniers recouvrent les autres et sont les seuls qui paraissent, le casoar, vu de quelque distance, semble être un animal velu et du même poil que l’ours ou le sanglier : les plumes les plus courtes sont au cou, les plus longues autour du croupion, et les moyennes dans l’espace intermédiaire ; celles du croupion ont jusqu’à quatorze pouces, et retombent sur la partie postérieure du corps, elles tiennent lieu de la queue, qui manque absolument[16].

Il y a, comme à l’autruche, un espace calleux et nu sur le sternum, à l’endroit où porte le poids du corps lorsque l’oiseau est couché ; et cette partie est plus saillante et plus relevée dans le casoar que dans l’autruche[17].

Les cuisses et les jambes sont revêtues de plumes presque jusqu’auprès du genou, et ces plumes tiraient au gris de cendre dans le sujet observé par Clusius ; les pieds, qui sont très gros et très nerveux, ont trois doigts, et non pas quatre, comme le dit Bontius, tous trois dirigés en avant ; les Hollandais racontent que le casoar se sert de ses pieds pour sa défense, ruant et frappant par derrière comme un cheval[18], selon les uns, et, selon les autres, s’élançant en avant contre celui qui l’attaque, et le renversant avec les pieds, dont il lui frappe rudement la poitrine[19]. Clusius, qui en a vu un vivant dans les jardins du comte de Solms à La Haye, dit qu’il ne se sert point de son bec pour se défendre, mais qu’il se porte obliquement sur son adversaire et qu’il le frappe en ruant ; il ajoute que le même comte de Solms lui montra un arbre gros comme la cuisse, que cet oiseau avait fort maltraité et entièrement écorché avec ses pieds et ses ongles[20] ; il est vrai qu’on n’a pas remarqué à la ménagerie de Versailles que les casoars qu’on y a gardés fussent si méchants et si forts ; mais peut-être étaient-ils plus apprivoisés que celui de Clusius : d’ailleurs ils vivaient dans l’abondance et dans une plus étroite captivité, toutes circonstances qui adoucissent à la longue les mœurs des animaux qui ne sont pas absolument féroces, énervent leur courage, abâtardissent leur naturel et les rendent méconnaissables au travers des habitudes nouvellement acquises.

Les ongles du casoar sont très durs, noirs au dehors et blancs en dedans[21]. Linnæus dit qu’il frappe avec l’ongle du milieu, qui est le plus grand[22] : cependant, les descriptions et les figures de MM. de l’Académie et de M. Brisson représentent l’ongle du doigt intérieur comme le plus grand, et il l’est en effet[23].

Son allure est bizarre ; il semble qu’il rue du derrière, faisant en même temps un demi-saut en avant[24] ; mais malgré la mauvaise grâce de sa démarche, on prétend qu’il court plus vite que le meilleur coureur[25] ; la vitesse est tellement l’attribut des oiseaux, que les plus pesants de cette famille sont encore plus légers à la course que les plus légers d’entre les animaux terrestres.

Le casoar a la langue dentelée sur les bords, et si courte, qu’on a dit de lui, comme du coq de bruyère, qu’il n’en avait point : celle qu’a observée M. Perrault avait seulement un pouce de long et huit lignes de large[26] ; il avale tout ce qu’on lui jette, c’est-à-dire tout corps dont le volume est proportionné à l’ouverture de son bec. Frisch ne voit avec raison, dans cette habitude, qu’un trait de conformité avec les gallinacés, qui avalent leurs aliments tout entiers et sans les briser dans leur bec[27] ; mais les Hollandais, qui paraissent avoir voulu rendre plus intéressante l’histoire de cet oiseau, déjà si singulier, en y ajoutant du merveilleux, n’ont pas manqué de dire, comme on l’a dit de l’autruche, qu’il avalait non seulement les pierres, le fer, les glaçons, etc., mais encore des charbons ardents, et sans même en paraître incommodé[28].

On dit aussi qu’il rend très promptement ce qu’il a pris[29], et quelquefois des pommes de la grosseur du poing, aussi entières qu’il les avait avalées[30] ; et, en effet, le tube intestinal est si court, que les aliments doivent passer très vite ; et ceux qui, par leur dureté, sont capables de quelque résistance, doivent éprouver peu d’altération dans un si petit trajet, surtout lorsque les fonctions de l’estomac sont dérangées par quelque maladie : on a assuré à Clusius que, dans ce cas, il rendait quelquefois les œufs de poule, dont il était fort friand, tels qu’il les avait pris, c’est-à-dire bien entiers avec la coque, et que les avalant une seconde fois il les digérait bien[31]. Le fond de nourriture de ce même casoar, qui était celui du comte de Solms, était du pain blanc coupé par gros morceaux, ce qui prouve qu’il est frugivore, ou plutôt il est omnivore, puisqu’il dévore, en effet, tout ce qu’on lui présente, et que s’il a le jabot et le double estomac des animaux qui vivent de matières végétales[32], il a les courts intestins des animaux carnassiers ; le tube intestinal de celui qui a été disséqué par MM. de l’Académie avait quatre pieds huit pouces de long et deux pouces de diamètre dans toute son étendue ; le cæcum était double et n’avait pas plus d’une ligne de diamètre sur trois, quatre et cinq pouces de longueur[33] : à ce compte, le casoar a les intestins treize fois plus courts que l’autruche, ou du moins de celles qui les ont le plus longs ; et, par cette raison, il doit être encore plus vorace et avoir plus de disposition à manger de la chair[NdÉ 2] ; c’est ce dont on pourra s’assurer, lorsqu’au lieu de se contenter d’examiner des cadavres, les observateurs s’attacheront à étudier la nature vivante.

Le casoar a une vésicule du fiel, et son canal, qui se croise avec le canal hépatique, va s’insérer plus haut que celui-ci dans le duodenum, et le pancréatique s’insère encore au-dessus du cystique[34], conformation absolument différente de ce qu’on voit dans l’autruche. Celle des parties de la génération du mâle s’en éloigne beaucoup moins ; la verge a sa racine dans la partie supérieure du rectum, sa forme est celle d’une pyramide triangulaire, large de deux pouces à sa base et de deux lignes à son sommet ; elle est composée de deux ligaments cartilagineux très solides, fortement attachés l’un à l’autre en dessus, mais séparés en dessous, et laissant entre eux un demi-canal qui est revêtu de la peau, les vaisseaux déférents et les uretères n’ont aucune communication apparente avec le canal de la verge[35], en sorte que cette partie, qui paraît avoir quatre fonctions principales dans les animaux quadrupèdes, la première de servir de conduit à l’urine, la seconde de porter la liqueur séminale du mâle dans la matrice de la femelle, la troisième de contribuer, par sa sensibilité, à l’émission de cette liqueur, la quatrième d’exciter la femelle, par son action, à répandre la sienne, semble être réduite dans le casoar et l’autruche aux deux dernières fonctions, qui sont de produire dans les réservoirs de la liqueur séminale du mâle et de la femelle les mouvements de correspondance nécessaires pour l’émission de cette liqueur.

On a rapporté à Clusius que l’animal étant vivant, on avait vu quelquefois sa verge sortir par l’anus[36], nouveau trait de ressemblance avec l’autruche.

Les œufs de la femelle sont d’un gris de cendre tirant au verdâtre, moins gros et plus allongés que ceux de l’autruche, et semés d’une multitude de petits tubercules d’un vert foncé ; la coque n’en est pas fort épaisse, selon Clusius, qui en a vu plusieurs ; le plus grand de tous ceux qu’il a observés avait quinze pouces de tour d’un sens, et un peu plus de douze de l’autre[37].

Le casoar a les poumons et les dix cellules à air comme les autres oiseaux, et particulièrement comme les oiseaux pesants, cette bourse ou membrane noire propre aux yeux des oiseaux, et cette paupière interne qui, comme on sait, est retenue dans le grand angle de l’œil des oiseaux par deux muscles ordinaires[38], et qui est ramenée par instants sur la cornée par l’action d’une espèce de poulie musculaire qui mérite toute la curiosité des anatomistes[39].

Le midi de la partie orientale de l’Asie paraît être le vrai climat du casoar ; son domaine commence, pour ainsi dire, où finit celui de l’autruche, qui n’a jamais beaucoup dépassé le Gange, comme nous l’avons vu dans son histoire ; au lieu que celui-ci se trouve dans les îles Moluques, dans celles de Banda, de Java, de Sumatra, et dans les parties correspondantes du continent[40] : mais il s’en faut bien que cette espèce soit aussi multipliée dans son district que l’autruche l’est dans le sien, puisque nous voyons un roi de Joardam, dans l’île de Java, faire présent d’un casoar à Scellinger, capitaine de vaisseau hollandais, comme d’un oiseau rare[41] ; la raison en est, ce me semble, que les Indes orientales sont beaucoup plus peuplées que l’Afrique ; et l’on sait qu’à mesure que l’homme se multiplie dans une contrée il détruit ou fait fuir devant lui les animaux sauvages qui vont toujours cherchant des asiles plus paisibles, des terres moins habitées ou occupées par des peuples moins policés, et, par conséquent, moins destructeurs.

Il est remarquable que le casoar, l’autruche et le touyou, les trois plus gros oiseaux que l’on connaisse, sont tous trois attachés au climat de la zone torride, qu’ils semblent s’être partagée entre eux, et où ils se maintiennent chacun dans leur terrain, sans se mêler ni se surmarcher ; tous trois véritablement terrestres, incapables de voler, mais courant d’une très grande vitesse ; tous trois avalent à peu près tout ce qu’on leur jette, grains, herbes, chairs, os, pierres, cailloux, fer, glaçons, etc. ; tous trois ont le cou plus ou moins long, les pieds hauts et très forts, moins de doigts que la plupart des oiseaux, et l’autruche encore moins que les deux autres ; tous trois n’ont de plumes que d’une seule sorte, différentes des plumes des autres oiseaux, et différentes dans chacune de ces trois espèces ; tous trois n’en ont point du tout sur la tête et le haut du cou, manquent de queue proprement dite, et n’ont que des ailes imparfaites, garnies de quelques tuyaux sans aucune barbe, comme nous avons remarqué que les quadrupèdes des pays chauds avaient moins de poil que ceux des régions du Nord ; tous trois, en un mot, paraissent être la production naturelle et propre de la zone torride : mais, malgré tant de rapports, ces trois espèces sont différenciées par des caractères trop frappants pour qu’on puisse les confondre : l’autruche se distingue du casoar et du touyou par sa grandeur, par ses pieds de chameau et par la nature de ses plumes ; elle diffère du casoar en particulier par la nudité de ses cuisses et de ses flancs, par la longueur et la capacité de ses intestins, et parce qu’elle n’a point de vésicule du fiel ; et le casoar diffère du touyou et de l’autruche par ses cuisses couvertes de plumes, presque jusqu’au tarse, par des barbillons rouges qui lui tombent sur le cou et par le casque qu’il a sur la tête.

Mais j’aperçois encore dans ce dernier caractère distinctif une analogie avec les deux autres espèces ; car ce casque n’est autre chose, comme on sait, qu’un renflement des os du crâne, lequel est recouvert d’une enveloppe de corne ; et nous avons vu dans l’histoire de l’autruche et du touyou que la partie supérieure du crâne de ces deux animaux était pareillement munie d’une plaque dure et calleuse.


Notes de Buffon
  1. Hist. générale des Voyages, t. VIII, p. 112. — Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii, p. 97, édit. fol. 1605, ex Off. Plantin.
  2. Bontius. — Frisch, ad tabulam, p. 105.
  3. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 157.
  4. Ibidem. — Et Clusius, ubi suprà.
  5. Voyage d’Houtman dans le Recueil des voyages de la Compagnie hollandaise aux Indes orientales, année 1596.
  6. Clusius, Exotic., ubi suprà, p. 98.
  7. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 161.
  8. Le globe de l’œil avait un pouce et demi de diamètre, le cristallin quatre lignes, et la cornée trois lignes seulement. (Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 167.)
  9. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 161.
  10. Ibidem, p. 161.
  11. Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii, p. 98.
  12. Frisch, p. 105.
  13. Collect. acad. étrangère, t. II de l’Histoire naturelle, p. 217.
  14. Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii, p. 98.
  15. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 160.
  16. Idem, partie ii, p. 158.
  17. Voyages de la Compagnie hollandaise, t. VII, p. 349.
  18. Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 112.
  19. Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 112.
  20. Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii.
  21. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 162.
  22. Gen. 86, édit. X. « Ungue intermedio majore ferit. »
  23. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 158. — Ornithologie de Brisson, t. V, p. 11.
  24. Voyages des Hollandais, t. VII, p. 349.
  25. Ibidem.
  26. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 167.
  27. Frisch, p. et fig. 105.
  28. Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 112.
  29. Voyages des Hollandais, t. VII, p. 349.
  30. Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 112.
  31. Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii, p. 99.
  32. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 155, 156, 157 et 170. Il y a dans ce dernier endroit une ligne omise au bas de la page qui indiquait la différence qui se trouve entre les ventricules dans divers individus ; cette différence consiste, si je ne me trompe, en ce qu’ils sont tantôt musculeux et tantôt membraneux, structure indécise et qui convient assez à la nature équivoque d’un animal qui n’est proprement ni oiseau, ni quadrupède, et qui réunit les estomacs des granivores avec les intestins des carnassiers.
  33. Animaux de Perrault, p. 163.
  34. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, p. 163.
  35. Idem, ibidem.
  36. Clusius, Exotic., ubi suprà, p. 99.
  37. Ibidem. « Ova punctis excavatis », dit Linnæus : cela ne ressemble point à ceux que Clusius a observés.
  38. Hist. de l’Acad. royale des sciences de Paris, t. II, p. 279.
  39. Mém. pour servir à l’hist. des animaux, partie ii, p. 167.
  40. Voyages des Hollandais, t. VII, p. 349. — Clusius, Exotic., lib. v, cap. iii, p. 99.
  41. Histoire générale des Voyages, t. VIII, p. 112.
Notes de l’éditeur
  1. Casuarius galeatus Vieill. [Note de Wikisource : actuellement Casuarius casuarius Linnæus, vulgairement casoar à casque]. — Les Casuarius sont des Coureurs de la famille des Casuaridés qui se distinguent par un cou relativement court ; des pieds à trois doigts ; un bec élevé, presque comprimé ; la tête ordinairement pourvue d’un appendice osseux. Les ailes portent chacune cinq baguettes rigides, sans barbe, qui servent d’armes de combat.
  2. Le casoar mange, en effet, volontiers de la viande. Il avale fréquemment les petits poulets ou les canetons que l’on met à sa portée.