Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le baltimore bâtard

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome V, Histoire naturelle des oiseauxp. 655-656).

LE BALTIMORE BÂTARD

On a sans doute appelé cet oiseau[NdÉ 1] ainsi parce que les couleurs de son plumage sont moins vives que celles du baltimore, et qu’à cet égard on l’a considéré comme une espèce abâtardie : et en effet, lorsqu’on s’est assuré par une comparaison exacte que ces deux oiseaux sont ressemblants presque en tout[1], excepté pour les couleurs ; qu’ils ne diffèrent, à vrai dire, que par les teintes des mêmes couleurs, distribuées presque absolument de même, on ne peut guère se dispenser d’en conclure que le baltimore bâtard n’est qu’une variété de l’espèce franche, variété dégénérée, soit par l’influence du climat, soit par quelque autre cause. Le noir de la tête est un peu marbré, celui de la gorge est pur ; la partie du coqueluchon qui tombe par derrière est d’un gris olivâtre qui se fonce de plus en plus en approchant du dos. Presque tout ce qui est d’un orangé si brillant dans l’autre est, dans celui-ci, d’un jaune tirant sur l’orangé, plus vif sur la poitrine et sur les couvertures de la queue que partout ailleurs. Les ailes sont brunes, mais leurs grandes couvertures et leurs pennes sont bordées de blanc sale. Des douze pennes de la queue, les deux du milieu sont noirâtres dans leur partie moyenne, olivâtres à leur naissance, et marquées de jaune à leur extrémité : la suivante, de chaque côté, présente les deux premières couleurs mêlées confusément, et dans les quatre pennes suivantes les deux dernières couleurs sont fondues ensemble.

En un mot, le baltimore franc est au baltimore bâtard, par rapport aux couleurs du plumage, à peu près ce que celui-ci est à sa femelle : or cette femelle a les couleurs du dessus du corps et de la queue plus ternes, et le dessous du corps d’un blanc jaunâtre.


Notes de Buffon
  1. Le bâtard a les ailes un peu plus courtes.
Notes de l’éditeur
  1. C’est le jeune de l’espèce précédente.