Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/La veuve à quatre brins

LA VEUVE À QUATRE BRINS[1]

Il en est de cet oiseau[NdÉ 1], quant aux deux mues et à leurs effets, comme du précédent ; il a le bec et les pieds rouges, la tête et tout le dessus du corps noirs ; la gorge, le devant du cou, la poitrine et toute la partie inférieure aurore ; mais cette couleur est plus vive sur le cou que sur la poitrine, et, s’étendant derrière le cou, elle forme un demi-collier plus ou moins large, selon que la calotte noire de la tête descend plus ou moins bas. Toutes les pennes de la queue sont noirâtres, mais les quatre du milieu sont quatre ou cinq fois plus longues que les latérales, et les deux du milieu sont les plus longues de toutes. Dans la mue, le mâle devient semblable à la linotte, si ce n’est qu’il est d’un gris plus vif. La femelle est brune et n’a point de longues plumes à la queue.

Cette veuve est un peu plus petite que le serin ; on a vu plus d’un individu de cette espèce vivant à Paris : tous avaient été apportés des côtes d’Afrique.

Mesures prises sur plusieurs individus : longueur totale, douze à treize pouces ; de la pointe du bec jusqu’au bout des ongles, quatre à cinq pouces ; bec, quatre à cinq lignes ; vol, huit à neuf pouces ; les deux pennes intermédiaires de la queue, de neuf à onze pouces ; les deux suivantes, huit à dix pouces ; les latérales, de vingt à vingt-trois lignes.


Notes de l’auteur
  1. On donne encore à cet oiseau le nom de queue en soie. — « Passer supernè niger, infernè rufescens ; collo rufescente, superiùs nigris maculis vario ; rectricibus nigricantibus, quatuor intermediis longissimis, apice tantùm pinnulis obsitis ; rostro pedibusque rubris… » Vidua riparia Africana. La veuve de la côte d’Afrique. Brisson, t. III, p. 129.
Notes de l’éditeur
  1. Emberiza regia L. [Note de Wikisource : actuellement Vidua regia Linnæus, vulgairement veuve royale].