Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/La pintade

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome V, Histoire naturelle des oiseauxp. 339-352).

LA PEINTADE

Il ne faut pas confondre la peintade[NdÉ 1] avec le pintado, comme a fait M. Ray, du moins avec le pintado dont parle Dampier[1], lequel est un oiseau de mer de la grosseur d’un canard, ayant les ailes fort longues, et qui rase la surface de l’eau en volant ; tous caractères fort étrangers à la peintade, qui est un oiseau terrestre à ailes courtes, et dont le vol est fort pesant.

Celle-ci a été connue et très bien désignée par les anciens. Aristote n’en parle qu’une seule fois dans tous ses ouvrages sur les animaux ; il la nomme méléagride, et dit que ses œufs sont marquetés de petites taches[2].

Varron en fait mention sous le nom de poule d’Afrique : c’est, selon lui, un oiseau de grande taille à plumage varié, dont le dos est rond, et qui était fort rare à Rome[3].

Pline dit les mêmes choses que Varron, et semble n’avoir fait que le copier[4], à moins qu’on ne veuille attribuer la ressemblance des descriptions à l’identité de l’objet décrit ; il répète aussi ce qu’Aristote avait dit de la couleur des œufs[5], et il ajoute que les peintades de Numidie étaient les plus estimées[6] : d’où on a donné à l’espèce le nom de poule numidique par excellence.

Columelle en reconnaissait de deux sortes qui se ressemblaient en tout point, excepté que l’une avait les barbillons bleus, et que l’autre les avait rouges ; et cette différence avait paru assez considérable aux anciens pour constituer deux espèces ou races désignées par deux noms distincts : ils appelaient méléagride la poule aux barbillons rouges, et poule africaine celle aux barbillons bleus[7], n’ayant pas observé ces oiseaux d’assez près pour s’apercevoir que la première était la femelle, et la seconde le mâle d’une seule et même espèce, comme l’ont remarqué MM. de l’Académie[8].

Quoi qu’il en soit, il paraît que la peintade, élevée autrefois à Rome avec tant de soin, s’était perdue en Europe, puisqu’on n’en retrouve plus aucune trace chez les écrivains du moyen âge, et qu’on n’a recommencé à en parler que depuis que les Européens ont fréquenté les côtes occidentales de l’Afrique, en allant aux Indes par le cap de Bonne-Espérance[9] : non seulement ils l’ont répandue en Europe, mais ils l’ont encore transportée en Amérique, et cet oiseau ayant éprouvé diverses altérations dans ses qualités extérieures par les influences des divers climats, il ne faut pas s’étonner si les modernes, soit naturalistes, soit voyageurs, en ont encore plus multiplié les races que les anciens.

Frisch distingue, comme Columelle, la peintade à barbillons rouges de celle à barbillons bleus[10], mais il reconnaît entre elles plusieurs autres différences ; selon lui, cette dernière, qui ne se trouve guère qu’en Italie, n’est point bonne à manger, elle est plus petite, elle se tient volontiers dans les endroits marécageux, et prend peu de soin de ses petits : ces deux derniers traits se retrouvent dans la méléagride de Clytus de Milet : « On les tient, dit-il, dans un lieu aquatique, et elles montrent si peu d’attachement pour leurs petits, que les prêtres commis à leur garde sont obligés de prendre soin de la couvée ; » mais il ajoute que leur grosseur est celle d’une poule de belle race[11] : il paraît aussi, par un passage de Pline, que ce naturaliste regardait la méléagride comme un oiseau aquatique[12] ; celle à barbillons rouges est au contraire, selon M. Frisch, plus grosse qu’un faisan, se plaît dans les lieux secs, élève soigneusement ses petits, etc.

Dampier assure que dans l’île de May, l’une de celles du cap Vert, il y a des peintades dont la chair est extraordinairement blanche, d’autres dont la chair est noire, et que toutes l’ont tendre et délicate[13] ; le P. Labat en dit autant[14] : cette différence, si elle est vraie, me paraîtrait d’autant plus considérable qu’elle ne pourrait être attribuée au changement de climat, puisque dans cette île, qui avoisine l’Afrique, les peintades sont comme dans leur pays natal, à moins qu’on ne veuille dire que les mêmes causes particulières qui teignent en noir la peau et le périoste de la plupart des oiseaux de l’île de Sant-Iago, voisine de l’île de May, noircissent aussi dans cette dernière la chair des peintades.

Le P. Charlevoix prétend qu’il y en a une espèce à Saint-Domingue, plus petite que l’espèce ordinaire[15] ; mais ce sont apparemment ces peintades marronnes, provenant de celles qui y furent transportées par les Castillans peu après la conquête de l’île : cette race étant devenue sauvage, et s’étant comme naturalisée dans le pays, aura éprouvé l’influence naturelle de ce climat, laquelle tend à affaiblir, amoindrir, détériorer les espèces, comme je l’ai fait voir ailleurs ; et ce qui est digne de remarque, c’est que cette race, originaire de Guinée, et qui, transportée en Amérique, y avait subi l’état de domesticité, n’a pu dans la suite être ramenée à cet état, et que les colons de Saint-Domingue ont été obligés d’en faire venir de moins farouches d’Afrique pour les élever et les multiplier dans les basses-cours[16]. Est-ce pour avoir vécu dans un pays plus désert, plus agreste, et dont les habitants étaient sauvages, que ces peintades marronnes sont devenues plus sauvages elles-mêmes ? ou ne serait-ce pas aussi pour avoir été effarouchées par les chasseurs européens, et surtout par les Français, qui en ont détruit un grand nombre, selon le P. Margat, jésuite[17] ?

Marcgrave en a vu de huppées qui venaient de Sierra-Leone, et qui avaient autour du cou une espèce de collier membraneux, d’un cendré bleuâtre[18] ; et c’est encore ici une de ces variétés que j’appelle primitives, et qui méritent d’autant plus d’attention qu’elles sont antérieures à tout changement de climat.

Le jésuite Margat, qui n’admet point de différence spécifique entre la poule africaine et la méléagride des Anciens, dit qu’il y en a de deux couleurs à Saint-Domingue, les unes ayant des taches noires et blanches disposées par compartiments en forme de rhomboïdes, et les autres étant d’un gris plus cendré ; il ajoute qu’elles ont toutes du blanc sous le ventre, au-dessous et aux extrémités des ailes[19].

Enfin, M. Brisson regarde comme une variété constante la blancheur du plumage de la poitrine, observée sur les peintades de la Jamaïque, et en a fait une race distincte, caractérisée par cet attribut[20], qui, comme nous venons de le voir, n’appartient pas moins aux peintades de Saint-Domingue qu’à celles de la Jamaïque.

Mais, indépendamment des dissemblances qui ont paru suffisantes aux naturalistes pour admettre plusieurs races de peintades, j’en trouve beaucoup d’autres, en comparant les descriptions et les figures publiées par différents auteurs, lesquelles indiquent assez peu de fermeté, soit dans le moule intérieur de cet oiseau, soit dans l’empreinte de sa forme extérieure, et une très grande disposition à recevoir les influences du dehors.

La peintade de Frisch et de quelques autres[21] a le casque et les pieds blanchâtres, le front, le tour des yeux, les côtés de la tête et du cou, dans sa partie supérieure, blancs, marquetés de gris cendré ; celle de Frisch a de plus, sous la gorge, une tache rouge en forme de croissant, plus bas un collier noir fort large, les soies ou filets de l’occiput en petit nombre, et pas une seule penne blanche aux ailes : ce qui fait autant de variétés par lesquelles les peintades de ces auteurs diffèrent de la nôtre.

Celle de Marcgrave avait de plus le bec jaune[22] ; celle de M. Brisson l’avait rouge à la base, et de couleur de corne vers le bout[23]. MM. de l’Académie ont trouvé à quelques-unes une petite huppe à la base du bec, composée de douze ou quinze soies ou filets raides longs de quatre lignes[24], laquelle ne se retrouve que dans celles de Sierra-Leone, dont j’ai parlé plus haut.

Le docteur Cai dit que la femelle a la tête toute noire, et que c’est la seule différence qui la distingue du mâle[25].

Aldrovande prétend au contraire que la tête de la femelle a les mêmes couleurs que celle du mâle, mais que son casque est seulement moins élevé et plus obtus[26].

Roberts assure qu’elle n’a pas même de casque[27].

Dampier et Labat, qu’on ne lui voit point ces barbillons rouges et ces caroncules de même couleur, qui, dans le mâle, bordent l’ouverture des narines[28].

M. Barrère dit que tout cela est plus pâle que dans le mâle[29], et que les soies de l’occiput sont plus rares, et telles apparemment qu’elles paraissent dans la pl. cxxvi de Frisch.

Enfin, MM. de l’Académie ont trouvé dans quelques individus ces soies ou filets de l’occiput élevés d’un pouce, en sorte qu’ils formaient comme une petite huppe derrière la tête[30].

Il serait difficile de démêler parmi toutes ces variétés celles qui sont assez profondes, et, pour ainsi dire, assez fixes pour constituer des races distinctes[NdÉ 2] ; et comme on ne peut douter qu’elles ne soient toutes fort récentes, il serait peut-être plus raisonnable de les regarder comme des effets qui s’opèrent encore journellement par la domesticité, par le changement de climat, par la nature des aliments, etc., et de ne les employer dans la description que pour assigner les limites des variations auxquelles sont sujettes certaines qualités de la peintade ; et pour remonter autant qu’il est possible aux causes qui les ont produites, jusqu’à ce que ces variétés, ayant subi l’épreuve du temps et ayant pris la consistance dont elles sont susceptibles, puissent servir de caractère à des races réellement distinctes.

La peintade a un trait marqué de ressemblance avec le dindon, c’est de n’avoir point de plumes à la tête ni à la partie supérieure du cou ; et cela a donné lieu à plusieurs ornithologistes, tels que Belon[31], Gesner[32], Aldrovande[33] et Klein[34], de prendre le dindon pour la méléagride des anciens, mais outre les différences nombreuses et tranchées qui se trouvent, soit entre ces deux espèces, soit entre ce que l’on voit dans le dindon, et ce que les anciens ont dit de la méléagride[35], il suffit, pour mettre en évidence la fausseté de cette conjecture, de se rappeler les preuves par lesquelles j’ai établi à l’article du dindon que cet oiseau est propre et particulier à l’Amérique, qu’il vole pesamment, ne nage point du tout, et que par conséquent il n’a pu franchir le vaste étendue de mers qui sépare l’Amérique de notre continent : d’où il suit qu’avant la découverte de l’Amérique il était entièrement inconnu dans notre continent, et que les anciens n’ont pu en parler sous le nom de méléagride.

Il paraît que c’est aussi par erreur que le nom de knor-haan s’est glissé dans la liste des noms de la peintade donnée par M. Brisson[36] citant Kolbe[37]. Je ne nie pas que la figure par laquelle le knor-haan a été désigné dans le voyage de Kolbe n’ait été faite d’après celle de la poule africaine de Marcgrave, comme le dit M. Brisson ; mais il avouera aussi qu’il est difficile de reconnaître, dans un oiseau propre au cap de Bonne-Espérance, la peintade qui est répandue dans toute l’Afrique, mais moins au Cap que partout ailleurs, et qu’il est encore plus difficile d’adapter à celle-ci ce bec court et noir, cette couronne de plumes, ce rouge mêlé dans les couleurs des ailes et du corps, et cette ponte de deux œufs seulement que Kolbe attribue à son knor-haan.

Le plumage de la peintade, sans avoir des couleurs riches et éclatantes, est cependant très distingué ; c’est un fond gris bleuâtre plus ou moins foncé, sur lequel sont semées assez régulièrement des taches blanches plus ou moins rondes, représentant assez bien des perles ; d’où quelques modernes ont donné à cet oiseau le nom de poules perlées[38], et les anciens, ceux de varia et de guttata[39] : tel était du moins le plumage de la peintade dans son climat natal ; mais depuis qu’elle a été transportée dans d’autres régions, elle a pris plus de blanc, témoin les peintades à poitrine blanche de la Jamaïque et de Saint-Domingue, et ces peintades parfaitement blanches dont parle M. Edwards[40] ; en sorte que la blancheur de la poitrine, dont M. Brisson a fait le caractère d’une variété, n’est qu’une altération commencée de la couleur naturelle, ou plutôt n’est que le passage de cette couleur à la blancheur parfaite.

Les plumes de la partie moyenne du cou sont fort courtes à l’endroit qui joint sa partie supérieure, où il n’y en a point du tout ; puisqu’elles vont toujours croissant de longueur jusqu’à la poitrine où elles ont près de trois pouces.

Ces plumes sont duvetées depuis leur racine jusqu’à environ la moitié de leur longueur ; et cette partie duvetée est recouverte par l’extrémité des plumes du rang précédent, laquelle est composée de barbes fermes et accrochées les unes aux autres[41].

La peintade a les ailes courtes et la queue pendante comme la perdrix, ce qui, joint à la disposition de ses plumes, la fait paraître bossue (genus gibberum, Pline) ; mais cette bosse n’est qu’une fausse apparence, et il n’en reste plus aucun vestige lorsque l’oiseau est plumé[42].

Sa grosseur est à peu près celle de la poule commune ; mais elle a la forme de la perdrix, d’où lui est venu le nom de perdrix de Terre-Neuve[43] : seulement elle a les pieds plus élevés et le cou plus long et plus menu dans le haut.

Les barbillons qui prennent naissance du bec supérieur n’ont point de forme constante, étant ovales dans les unes et carrées ou triangulaires dans les autres : ils sont rouges dans la femelle et bleuâtres dans le mâle ; et c’est, selon MM. de l’Académie[44] et M. Brisson[45], la seule chose qui distingue les deux sexes ; mais d’autres auteurs ont assigné, comme nous l’avons vu ci-dessus, d’autres différences tirées des couleurs du plumage[46], des barbillons[47], du tubercule calleux de la tête[48], des caroncules des narines[49], de la grosseur du corps[50], des soies ou filets de l’occiput[51], etc. ; soit que ces variétés dépendent en effet de la différence du sexe, soit que, par un vice de logique trop commun, on les ait regardées comme propres au sexe de l’individu où elles se trouvaient accidentellement, et par des causes toutes différentes.

En arrière des barbillons on voit, sur les côtés de la tête, la très petite ouverture des oreilles qui, dans la plupart des oiseaux, est ombragée par des plumes, et se trouve ici à découvert ; mais, ce qui est propre à la peintade, c’est ce tubercule calleux, cette espèce de casque qui s’élève sur sa tête, et que Belon compare assez mal à propos au tubercule ou plutôt à la corne de la girafe[52] ; il est semblable par sa forme à la contre-épreuve du bonnet ducal du doge de Venise, ou, si l’on veut, à ce bonnet mis sens devant derrière[53] ; sa couleur varie dans les différents sujets du blanc au rougeâtre, en passant par le jaune et le brun[54] ; sa substance intérieure est comme celle d’une chair endurcie et calleuse ; ce noyau est recouvert d’une peau sèche et ridée qui s’étend sur l’occiput et sur les côtés de la tête, mais qui est échancrée à l’endroit des yeux[55]. Les physiciens à causes finales n’ont pas manqué de dire que cette callosité était un casque véritable, une arme défensive donnée aux peintades pour les munir contre leurs atteintes réciproques, attendu que ce sont des oiseaux querelleurs, qui ont le bec très fort et le crâne très faible[56].

Les yeux sont grands et couverts, la paupière supérieure a de longs poils noirs relevés en haut, et le cristallin est plus convexe en dedans qu’en dehors[57].

M. Perrault assure que le bec est semblable à celui de la poule ; le jésuite Margat le fait trois fois plus gros, très dur et très pointu ; les ongles sont aussi plus aigus, selon le P. Labat ; mais tous s’accordent, anciens et modernes, à dire que les pieds n’ont point d’éperons.

Une différence considérable qui se trouve entre la poule commune et la peintade, c’est que le tube intestinal est beaucoup plus court, à proportion, dans cette dernière, n’ayant que trois pieds, selon MM. de l’Académie, sans compter les cæcums qui ont chacun six pouces, vont en s’élargissant depuis leur origine, et reçoivent des vaisseaux du mésentère comme les autres intestins. Le plus gros de tous est le duodenum, qui a plus de huit lignes de diamètre ; le gésier est comme celui de la poule ; on y trouve aussi beaucoup de petits graviers, quelquefois même rien autre chose, apparemment lorsque l’animal étant mort de langueur a passé les derniers temps de sa vie sans manger ; la membrane interne du gésier est très ridée, peu adhérente à la tunique nerveuse, et d’une substance analogue à celle de la corne.

Le jabot, lorsqu’il est soufflé, est de la grosseur d’une balle de paume ; le canal intermédiaire entre le jabot et le gésier est d’une substance plus dure et plus blanche que la partie du conduit intestinal qui précède le jabot, et ne présente pas, à beaucoup près, un si grand nombre de vaisseaux apparents.

L’œsophage descend le long du cou, à droite de la trachée-artère[58], sans doute parce que le cou qui, comme je l’ai dit, est fort long, se pliant plus souvent en avant que sur les côtés, l’œsophage, pressé par la trachée-artère dont les anneaux sont entièrement osseux ici, comme dans la plupart des oiseaux, a été poussé du côté où il y avait le moins de résistance.

Ces oiseaux sont sujets à avoir dans le foie, et même dans la rate, des concrétions squirreuses ; on en a vu qui n’avaient point de vésicule du fiel ; mais, dans ce cas, le rameau hépatique était fort gros ; on en a vu d’autres qui n’avaient qu’un seul testicule[59] : en général, il paraît que les parties internes ne sont pas moins susceptibles de variétés que les parties extérieures et superficielles.

Le cœur est plus pointu qu’il ne l’est communément dans les oiseaux[60] ; les poumons sont à l’ordinaire ; mais on a remarqué dans quelques sujets qu’en soufflant dans la trachée-artère pour mettre en mouvement les poumons et les cellules à air, on a remarqué, dis-je, que le péricarde, qui paraissait plus lâche qu’à l’ordinaire, se gonflait comme les poumons[61].

J’ajouterai encore une observation anatomique, qui peut avoir quelque rapport avec l’habitude de crier, et à la force de la voix de la peintade ; c’est que la trachée-artère reçoit dans la cavité du thorax deux petits cordons musculeux longs d’un pouce, larges de deux tiers de ligne, lesquels s’y implantent de chaque côté[62].

La peintade est en effet un oiseau très criard, et ce n’est pas sans raison que Browne l’a appelée gallus clamosus[63] ; son cri est aigre et perçant, et à la longue il devient tellement incommode que, quoique la chair de la peintade soit un excellent manger et bien supérieur à la volaille ordinaire, la plupart des colons d’Amérique ont renoncé à en élever[64]. Les Grecs avaient un mot particulier pour exprimer ce cri[65] ; Élien dit que la méléagride prononce à peu près son nom[66] ; le docteur Cai, que son cri approche de celui de la perdrix, sans être néanmoins aussi éclatant[67] ; Belon, qu’il est quasi comme celui des petits poussins nouvellement éclos ; mais il assure positivement qu’il est dissemblable à celui des poules communes[68] ; et je ne sais pourquoi Aldrovande[69] et M. Salerne[70] lui font dire le contraire.

C’est un oiseau vif, inquiet et turbulent, qui n’aime point à se tenir en place, et qui sait se rendre maître dans la basse-cour ; il se fait craindre des dindons même, et, quoique beaucoup plus petit, il leur en impose par sa pétulance : « La peintade, dit le P. Margat, a plutôt fait dix tours et donné vingt coups de bec que ces gros oiseaux n’ont pensé à se mettre en défense. » Ces poules de Numidie semblent avoir la même façon de combattre que l’historien Salluste attribue aux cavaliers numides : « Leur charge, dit-il, est brusque et irrégulière ; trouvent-ils de la résistance ils tournent le dos, et un instant après ils sont sur l’ennemi[71]. » On pourrait à cet exemple en joindre beaucoup d’autres qui attestent l’influence du climat sur le naturel des animaux, ainsi que sur le génie national des habitants : l’éléphant joint à beaucoup de force et d’industrie une disposition à l’esclavage ; le chameau est laborieux, patient et sobre ; le dogue ne démord point.

Élien raconte que, dans une certaine île, la méléagride est respectée des oiseaux de proie[72] ; mais je crois que dans tous les pays du monde les oiseaux de proie attaqueront par préférence toute autre volaille qui aura le bec moins fort, point de casque sur la tête, et qui ne saura pas si bien se défendre.

La peintade est du nombre des oiseaux pulvérateurs qui cherchent dans la poussière où ils se vautrent un remède contre l’incommodité des insectes ; elle gratte aussi la terre comme nos poules communes, et va par troupes très nombreuses : on en voit dans l’île de May des volées de deux ou trois cents ; les insulaires les chassent au chien courant, sans autres armes que des bâtons[73] ; comme elles ont les ailes fort courtes, elles volent pesamment mais elles courent très vite, et, selon Belon, en tenant la tête élevée comme la girafe[74] ; elles se perchent la nuit pour dormir, et quelquefois la journée sur les murs de clôture, sur les haies, et même sur les toits des maisons et sur les arbres ; elles sont soigneuses, dit encore Belon, en pourchassant leur vivre[75] ; et en effet elles doivent consommer beaucoup et avoir plus de besoins que les poules domestiques, vu le peu de longueur de leurs intestins.

Il paraît, par le témoignage des anciens[76] et des modernes[77], et par les demi-membranes qui unissent les doigts des pieds, que la peintade est un oiseau demi-aquatique : aussi celles de Guinée, qui ont recouvré leur liberté à Saint-Domingue, ne suivant plus que l’impulsion du naturel, cherchent de préférence les lieux aquatiques et marécageux[78].

Si on les élève de jeunesse, elles s’apprivoisent très bien. Brue raconte qu’étant sur la côte du Sénégal, il reçut en présent d’une princesse du pays deux peintades, l’une mâle et l’autre femelle, toutes deux si familières qu’elles venaient manger sur son assiette, et qu’ayant la liberté de voler au rivage, elles se rendaient régulièrement sur la barque au son de la cloche qui annonçait le dîner et le souper[79]. Moore dit qu’elles sont aussi farouches que le sont les faisans en Angleterre[80] ; mais je doute qu’on ait vu des faisans aussi privés que les deux peintades de Brue ; et ce qui prouve que les peintades ne sont pas fort farouches, c’est qu’elles reçoivent la nourriture qu’on leur présente au moment même où elles viennent d’être prises[81]. Tout bien considéré, il me semble que leur naturel approche beaucoup plus de celui de la perdrix que de celui du faisan.

La poule peintade pond et couve à peu près comme la poule commune ; mais il paraît que sa fécondité n’est pas la même en différents climats, ou du moins qu’elle est beaucoup plus grande dans l’état de domesticité, où elle regorge de nourriture, que dans l’état de sauvage, où, étant nourrie moins largement, elle abonde moins en molécules organiques superflues.

On m’a assuré qu’elle est sauvage à l’île de France, et qu’elle y pond huit, dix et douze œufs à terre dans les bois, au lieu que celles qui sont domestiques à Saint-Domingue, et qui cherchent aussi le plus épais des haies et des broussailles pour y déposer leurs œufs, en pondent jusqu’à cent et cent cinquante, pourvu qu’il en reste toujours quelqu’un dans le nid[82].

Ces œufs sont plus petits à proportion que ceux de la poule ordinaire, et ils ont aussi la coquille beaucoup plus dure ; mais il y a une différence remarquable entre ceux de la peintade domestique et ceux de la peintade sauvage : ceux-ci ont de petites taches rondes comme celles du plumage, et qui n’avaient point échappé à Aristote[83], au lieu que ceux de la peintade domestique sont d’abord d’un rouge assez vif, qui devient ensuite plus sombre, et enfin couleur de rose sèche, en se refroidissant. Si ce fait est vrai, comme me l’a assuré M. Fournier, qui en a beaucoup élevé, il faudrait en conclure que les influences de la domesticité sont ici assez profondes pour altérer non seulement les couleurs du plumage, comme nous l’avons vu ci-dessus, mais encore celle de la matière dont se forme la coquille des œufs ; et comme cela n’arrive pas dans les autres espèces, c’est encore une raison de plus pour regarder la nature de la peintade comme moins fixe et plus sujette à varier que celle des autres oiseaux.

La peintade a-t-elle soin ou non de sa couvée ? c’est un problème qui n’est pas encore résolu : Belon dit oui, sans restriction[84] ; Frisch est aussi pour l’affirmative à l’égard de sa grande espèce, qui aime les lieux secs, et il assure que le contraire est vrai de la petite espèce, qui se plaît dans les marécages ; mais le plus grand nombre des témoignages lui attribue de l’indifférence sur cet article ; et le jésuite Margat nous apprend qu’à Saint-Domingue on ne lui permet pas de couver elle-même ses œufs, par la raison qu’elle ne s’y attache point, et qu’elle abandonne souvent ses petits : on préfère, dit-il, de les faire couver par des poules d’Inde ou par des poules communes[85].

Je ne trouve rien sur la durée de l’incubation ; mais, à juger par la grosseur de l’oiseau et par ce que l’on sait des espèces auxquelles il a le plus de rapport, on peut la supposer de trois semaines, plus ou moins, selon la chaleur de la saison ou du climat, l’assiduité de la couveuse, etc.[NdÉ 3].

Au commencement, les jeunes peintadeaux n’ont encore ni barbillons, ni sans doute de casque ; ils ressemblent alors par le plumage, par la couleur des pieds et du bec, à des perdreaux rouges ; et il n’est pas aisé de distinguer les jeunes mâles des vieilles femelles[86] ; car c’est dans toutes les espèces que la maturité des femelles ressemble à l’enfance des mâles.

Les peintadeaux sont fort délicats et très difficiles à élever dans nos pays septentrionaux, comme étant originaires des climats brûlants de l’Afrique ; ils se nourrissent ainsi que les vieux, à Saint-Domingue, avec du millet, selon le P. Margat[87] ; dans l’île de May, avec des cigales et des vers qu’ils trouvent eux-mêmes en grattant la terre avec leurs ongles[88] ; et, selon Frisch, ils vivent de toutes sortes de graines et d’insectes[89].

Le coq peintade produit aussi avec la poule domestique ; mais c’est une espèce de génération artificielle qui demande des précautions : la principale est de les élever ensemble de jeunesse, et les oiseaux métis qui résultent de ce mélange forment une race bâtarde, imparfaite, désavouée, pour ainsi dire, de la nature, et qui, ne pondant guère que des œufs clairs, n’a pu jusqu’ici se perpétuer régulièrement[90].

Les peintadeaux des basses-cours sont d’un fort bon goût, et nullement inferieurs aux perdreaux ; mais les sauvages ou marrons de Saint-Domingue sont un mets exquis et au-dessus du faisan.

Les œufs de peintade sont aussi fort bons à manger.

Nous avons vu que cet oiseau était d’origine africaine, et de là tous les noms qui lui ont été donnés de poule africaine, numidique, étrangère, de poule de Barbarie, de Tunis, de Mauritanie, de Libye, de Guinée (d’où s’est formé le nom de guinette), d’Égypte, de Pharaon et même de Jérusalem : quelques Mahométans s’étant avisés de les annoncer sous le nom de poules de Jérusalem, les vendirent aux chrétiens tout ce qu’ils voulurent[91] ; mais ceux-ci, s’étant aperçus de la fraude, les revendirent à profit à de bons musulmans, sous le nom de poules de la Mecque.

On en trouve à l’île de France et à l’île de Bourbon[92], où elles ont été transplantées assez récemment, et où elles se sont fort bien multipliées[93] ; elles sont connues à Madagascar sous le nom d’acanques[94], et au Congo sous celui de quetèles[95] ; elles sont fort communes dans la Guinée[96], à la côte d’Or, où il ne s’en nourrit de privées que dans le canton d’Acra[97], à Sierra-Leone[98], au Sénégal[99], dans l’île de Gorée, dans celle du cap Vert[100], en Barbarie, en Égypte, en Arabie[101] et en Syrie[102] ; on ne dit point s’il y en a dans les îles Canaries, ni dans celle de Madère. Le Gentil rapporte qu’il a vu à Java des poules peintades[103], mais on ignore si elles étaient domestiques ou sauvages : je croirais plus volontiers qu’elles étaient domestiques et qu’elles avaient été transportées d’Afrique en Asie, de même qu’on en a transporté en Amérique et en Europe ; mais comme ces oiseaux étaient accoutumés à un climat très chaud, ils n’ont pu s’habituer dans les pays glacés qui bordent la mer Baltique : aussi n’en est-il pas question dans la Fauna suecica de M. Linnæus. M. Klein paraît n’en parler que sur le rapport d’autrui, et nous voyons même qu’au commencement du siècle ils étaient encore fort rares en Angleterre[104].

Varron nous apprend que de son temps les poules africaines (c’est ainsi qu’il appelle les peintades), se vendaient fort cher à Rome à cause de leur rareté[105] ; elles étaient beaucoup plus communes en Grèce du temps de Pausanias, puisque cet auteur dit positivement que la méléagride était, avec l’oie commune, l’offrande ordinaire des personnes peu aisées dans les mystères solennels d’Isis[106] : malgré cela, on ne doit point se persuader que les peintades fussent naturelles à la Grèce, puisque, selon Athénée, les Étoliens passaient pour être les premiers des Grecs qui eussent eu de ces oiseaux dans leur pays. D’un autre côté, j’aperçois quelque trace de migration régulière dans les combats que ces oiseaux venaient se livrer tous les ans, en Béotie, sur le tombeau de Méléagre[107], et qui ne sont pas moins cites par les naturalistes que par les mythologistes : c’est de là que leur est venu le nom de méléagrides[108], comme celui de peintades leur a été donné, moins à cause de la beauté que de l’agréable distribution des couleurs dont leur plumage est peint.


Notes de Buffon
  1. Voyez son Voyage aux terres australes, t. IV de son Nouveau voyage autour du monde, p. 23, édit. de Rouen.
  2. Voyez Historia animalium, lib. vi, cap. ii.
  3. « Grandes, variæ, gibberæ quas meleagrides appellant Græci. » Varro, De re rusticâ, lib. iii, cap. ix.
  4. « Africæ Gallinarum genus, gibberum, variis sparsum plumis. » Hist. nat., lib. x, cap. xxvi.
  5. Ibidem, cap. lii.
  6. Ibidem, cap. xlviii. « Quam plerique numidicam dicunt. » Columelle.
  7. « Africana gallina est meleagridi similis nisi quod rutilam paleam et cristam capite gerit, quæ utraque sunt in meleagride cærulea. » Voyez Columelle, De re rusticâ, lib. xiii, cap. ii.
  8. Voyez Mémoires pour servir à l’histoire naturelle des animaux, dressés par M. Perrault, deuxième partie, p. 82.
  9. « Tout ainsi comme la Guinée est un pays dont les marchands ont commencé à apporter plusieurs marchandises qui étaient auparavant inconnues à nos Français, aussi, sans leurs navigations, les poules de ce pays-là étaient inconnues, n’eût été qu’ils leur ont fait passer la mer, qui maintenant sont j’a si fréquentes ès maisons des grands seigneurs en nos contrées, qu’elles nous en sont communes. » Voyez Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 246.
  10. Voyez le Discours relatif à la planche cxxvi de Frisch.
  11. « Locus ubi aluntur, palustris est ; pullos suos nullo amoris affectu hæc ales prosequitur, et teneros adhuc negligit, quare à sacerdotibus curam eorum geri oportet. » Voyez Athénée, liv. xiv, cap. xxvi.
  12. « Menesias Africæ locum Sicyonem appellat, et Crathim amnem in oceanum effluentem, lacu in quo aves quas meleagridas et penelopas vocat, vivere. » Hist. naturalis, lib. xxxvii, cap. ii.
  13. Voyez Nouveau voyage autour du monde, t. IV, p. 23.
  14. Ibidem, t. II, p. 326.
  15. Voyez Histoire de l’île espagnole de Saint-Domingue, p. 28 et 29.
  16. Voyez Lettres édifiantes, XXe Recueil, loco citato.
  17. Ibidem.
  18. « Earum collum circumligatum seu circumvolutum quasi linteamine membranaceo coloris cinerei cærulescentis : caput tegit crista obrotunda, multiplex, constans pennis eleganter nigris. » Marcgrave, Hist. naturalis Brasiliensis, p. 192.
  19. Lettres édifiantes, au lieu cité.
  20. Voyez l’ornithologie de M. Brisson, t. Ier, p. 180. Meleagris pectore albo.
  21. « Le mâle et la femelle, dit Belon, ont même madrure en plumes et blancheur autour des yeux, et rougeur par dessous. » Voyez Hist. nat. des oiseaux, p. 247. — « Ad latera capitis albo », dit Marcgrave, Historia nat. Brasil., p. 192. — « La tête est revêtue, dit le jésuite Margat, d’une peau spongieuse, rude et ridée, dont la couleur est d’un blanc bleuâtre. » Voyez Lettres édifiantes, Recueil XX, p. 362 et suiv.
  22. « Rostrum flavum. » Voyez Historia nat. Brasil., p. 192.
  23. Voyez Ornithologie, t. Ier, p. 180.
  24. Voyez Mémoires sur les animaux, partie ii, p. 82.
  25. Caius apud Gesnerum, de Avibus, p. 481.
  26. Voyez Ornithologia Aldrov., t. II, p. 336.
  27. Voyages de Roberts au Cap Vert et aux îles, etc., p. 402.
  28. Nouveau voyage de Dampier, t. VI, p. 23. — Il est probable que la crête courte et d’un rouge très vif, dont parle le P. Charlevoix, n’est autre chose que ces caroncules. Voyez son Histoire de l’île Espagnole, t. Ier, p. 28, etc.
  29. Barrère, Ornithologiæ specimen, class. iv, gen. iii, species 6.
  30. Voyez Mémoires sur les animaux, partie ii, p. 80.
  31. Voyez Histoire naturelle des oiseaux, p. 248.
  32. Voyez De avibus, p. 480 et suiv.
  33. Voyez Ornithologiæ, lib. xiii, p. 36.
  34. Prodromus Historiæ avium, p. 112.
  35. La méléagride était de la grosseur d’une poule de bonne race, avait sur la tête un tubercule calleux, le plumage marqueté de taches blanches, semblables à des lentilles, mais plus grandes ; deux barbillons adhérents au bec supérieur, la queue pendante, le dos rond, des membranes entre les doigts, point d’éperons aux pieds, aimait les marécages, n’avait point d’attachement pour ses petits, tous caractères qu’on chercherait vainement dans le dindon, lequel en a d’ailleurs deux très frappants, qui ne se retrouvent point dans la description de la méléagride, ce bouquet de crins durs qui lui sort au bas du cou, et sa manière d’étaler sa queue et de faire la roue autour de sa femelle.
  36. Ornithologie, t. Ier, p. 177.
  37. Description du cap de Bonne-Espérance, t. III, p. 169. « Un oiseau qui appartient proprement au Cap, dit ce voyageur, est le knor-hahu ou coq-knor, c’est la sentinelle des autres oiseaux ; il les avertit lorsqu’il voit approcher un homme, par un cri qui ressemble au son du mot crac, et qu’il répète fort haut : sa grandeur est celle d’une poule ; il a le bec court et noir comme les plumes de sa couronne ; le plumage des ailes et du corps mêlé de rouge, de blanc et de cendré ; les jambes jaunes, les ailes petites : il fréquente les lieux solitaires et fait son nid dans les buissons ; sa ponte est de deux œufs ; on estime peu sa chair, quoiqu’elle soit bonne. »
  38. Voyez Frisch, planche cxxvi. — Klein, Historiæ Animalium prodromus, p. 3.
  39. Martial, Épigramm.
  40. « Depuis que les peintades se sont multipliées (en Angleterre), leur couleur s’est altérée, il s’y est mêlé du blanc dans plusieurs ; d’autres sont d’un gris de perle clair, en conservant leurs mouchetures ; d’autres sont parfaitement blanches. » Voyez Glanures d’Edwards, troisième partie, p. 269.
  41. Voyez Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 81.
  42. Voyez Lettres édifiantes, Recueil XX, loco citato.
  43. Voyez Belon, Hist. nat. des oiseaux, p. 247.
  44. Voyez Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, partie ii, p. 83.
  45. Ornithologie, t. Ier, p. 179.
  46. Caius apud Gesnerum, de Avibus, p. 481.
  47. Columelle, Frisch, Dampier, etc.
  48. Aldrovande, Roberts, Barrère, Dalechamp, etc.
  49. Barrère, Labat, Dampier, etc.
  50. Frisch.
  51. Frisch, Barrère, etc.
  52. Belon, Nature des oiseaux, p. 247.
  53. C’est à cause de ce tubercule que M. Linnæus a nommé la peintade, tantôt « gallus vertice corneo », Syst. nat., édit. VI, tantôt « phasianus vertice calloso », édit. X.
  54. Il est blanchâtre dans la planche cxxvi de Frisch ; couleur de cire, suivant Belon, p. 247 ; brun, selon Marcgrave ; fauve brun, selon M. Perrault, etc.
  55. Mémoires sur les animaux, partie ii, p. 82.
  56. Voyez Uliss. Aldrovandi Ornithologia, t. II, p. 37.
  57. Mémoires sur les animaux, partie ii, p. 87.
  58. Voyez les Mémoires pour servir à l’hist. nat. des animaux, partie ii, p. 84, etc.
  59. Voyez idem, ibidem, p. 84.
  60. Voyez idem, ibidem, p. 86, etc.
  61. Histoire de l’Académie des sciences, t. Ier, p. 153.
  62. Mémoires pour servir à l’histoire des animaux, loco citato.
  63. Natural history of Jamaïc., p. 470.
  64. Lettres édifiantes, Recueil XX, loco citato.
  65. Καγχάζϵίν, selon Pollux. Gesner, de Avibus, p. 479.
  66. De natura animalium, lib. iv, cap. xlii.
  67. Voyez Gesner, de Avibus, p. 481.
  68. Histoire des oiseaux, p. 248.
  69. Ornithologia, t. II, p. 338.
  70. Histoire naturelle des oiseaux, p. 134.
  71. Voyez Lettres édifiantes, XXe Recueil, loco citato.
  72. Voyez Historia animalium, lib. v, cap. xxvii.
  73. Voyez Dampier, Nouveau voyage autour du monde, t. IV, p. 23 ; et le Voyage de Brue dans la Nouvelle relation de l’Afrique occidentale, par Labat.
  74. Histoire des oiseaux, p. 248.
  75. M. de Sève a observé, en jetant du pain à des peintades, que lorsqu’une d’entre elles prenait un morceau de pain plus gros qu’elle ne pouvait l’avaler tout de suite, elle remportait en fuyant les paons et les autres volailles qui ne voulaient pas la quitter ; et que, pour s’en débarrasser, elle cachait le morceau de pain dans du fumier ou dans de la terre, où elle venait le chercher et le manger quelque temps après.
  76. Pline, Historia naturalis, lib. xxxvii, cap. ii. — Clitus de Milet dans Athénée, lib. xiv, cap. xxvi.
  77. Gesner, de Avibus, p. 478. — Frisch, pl. cxxviLettres édifiantes, Recueil XX, etc.
  78. Lettres édifiantes, ibidem. — J’entrai dans un petit bosquet, auprès d’un marais, qui attirait des compagnies de peintades, dit M. Adanson, p. 76 de son Voyage au Sénégal.
  79. Troisième voyage de Brue, publié par Labat.
  80. Voyez Histoire générale des voyages, t. III, p. 310.
  81. Longolius apud Gesnerum, p. 479.
  82. Lettres édifiantes, Recueil XX.
  83. Historia animalium, lib. vi, cap. ii.
  84. « Sont moult fécondes et soigneuses de bien nourrir leurs petits. » Histoire des oiseaux, p. 248.
  85. Lettres édifiantes, Recueil XX, loco citato.
  86. Ceci nous a été assuré par le sieur Fournier, que nous avons cité ci-devant.
  87. Lettres édifiantes, Recueil XX, loco citato.
  88. Nouveau voyage autour du monde, de Dampier, t. IV, p. 22. — Labat, t. II, p. 326 ; et t. III, p. 139.
  89. Frisch, planche cxxvi.
  90. Selon le sieur Fournier.
  91. Longolius apud Gesnerum, de Avibus, p. 479.
  92. M. Aublet.
  93. Voyage autour du monde de La Barbinais Le Gentil, t. XI, p. 608.
  94. François Cauche, Relation de Madagascar, p. 133.
  95. Marcgrave, Hist. nat. Brasil., p. 192.
  96. Margat ; Lettres édifiantes, loco citato.
  97. Voyage de Barbot, p. 217.
  98. Marcgrave, Hist. nat. Brasil., loco citato.
  99. Voyage au Sénégal, de M. Adanson, p. 7.
  100. Dampier, Voyage autour du monde, t. IV, p. 23.
  101. Strabon, lib. xvi.
  102. « Meleagrides fert ultima Syriæ regio. » Diodor. Sicul.
  103. Nouveau voyage autour du monde, t. III, p. 74.
  104. Voyez Glanures d’Edwards, troisième partie, p. 269.
  105. De re rustica, lib. iii, cap. ix.
  106. Vid. Gesnerum, de Avibus, p. 479 : « quorum tenuior est res familiaris in celebribus Isidis conventibus, anseres atque aves meleagrides immolant. »
  107. « Simili modo (nempe ut memnonides aves), pugnant meleagrides in Bæotia. » Plin., Hist. nat., lib. x, cap. xxvi.
  108. La fable dit que les sœurs de Méléagre, désespérées de la mort de leur frère, furent changées en ces oiseaux qui portent encore leurs larmes semées sur leur plumage.
Notes de l’éditeur
  1. Numida Meleagris L. [Note de Wikisource : actuellement Numida meleagris Linnæus, vulgairement pintade du Numidie ou pintade commune]. — Les Numida appartiennent, comme les Gallus, à la famille des Phasianidés. Les Numida se distinguent des Gallus par l’absence de crête.
  2. Indépendamment de l’espèce commune, on en distingue trois autres : le N. cristata [Note de Wikisource : actuellement Guttera pucherani Hartlaub, vulgairement pintade huppée], dont la tête est ornée d’une crête de plumes ; le N. mitrata [Note de Wikisource : actuellement Numida melagris mitratus Pallas, sous-espèce de l’espèce commune], dont la tête porte une sorte de casque conique ; le N. ptilorhyncha [Note de Wikisource : actuellement non reconnue comme sous-espèce distincte de l’espèce commune], qui porte sur la tête un casque plus petit, et dont le bec est muni, à la base, d’une petite touffe de tiges courtes, à peu près dépourvues de taches.
  3. L’incubation dure de vingt-quatre à vingt-six jours.