Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/L’habesch de Syrie

Texte établi par J.-L. de LanessanA. Le Vasseur (Tome VI, Histoire naturelle des oiseauxp. 150-151).

L’HABESCH DE SYRIE[1]

M. le chevalier Bruce regarde cet oiseau[NdÉ 1] comme une espèce de linotte, et je dois cet égard à un si bon observateur de ne point m’écarter de son opinion ; mais M. Bruce ayant représenté cet oiseau avec un bec épais et court, fort semblable à celui des serins, j’ai cru devoir le placer entre les serins et les linottes.

Il a le dessus de la tête d’un beau rouge vif ; les joues, la gorge et le dessus du cou d’un brun noirâtre mêlé ; le reste du cou, la poitrine, le dessus du corps et les petites couvertures des ailes variées de brun, de jaune et de noirâtre ; les grandes couvertures des ailes d’un cendré foncé, bordées d’une couleur plus claire ; les pennes de la queue et les grandes pennes des ailes du même cendré, bordées extérieurement d’un orangé vif ; le ventre et le dessous de la queue d’un blanc sale, avec des taches peu apparentes de jaunâtre et de noirâtre ; le bec et les pieds de couleur plombée. Les ailes vont presque jusqu’au milieu de la longueur de la queue, qui est fourchue.

L’habesch est plus gros que notre linotte ; il a aussi le corps plus plein et il chante joliment : c’est un oiseau de passage, mais M. Bruce ignore sa marche, et il assure que dans le cours de ses voyages il ne l’a point vu ailleurs qu’à Tripoli, en Syrie.


Notes de Buffon
  1. M. le chevalier Bruce écrit habesh suivant l’orthographe anglaise.
Notes de l’éditeur
  1. Fringilla syriaca Lath. [Note de Wikisource : actuellement Serinus pusillus Pallas, vulgairement serin à front d’or].