Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/L’azurin

L’AZURIN

Cet oiseau[NdÉ 1] n’est certainement pas un merle : il n’en a ni le port, ni la physionomie, ni les proportions ; cependant comme il en a quelque chose dans la forme du bec, des pieds, etc., on lui a donné le nom de merle de la Guyane, en attendant que des voyageurs zélés pour le progrès de l’histoire naturelle nous instruisent de son vrai nom, et surtout de ses mœurs. À en juger par le peu qu’on en sait, c’est-à-dire par l’extérieur, je le placerais entre les geais et les merles.

Trois larges bandes d’un beau noir velouté, séparées par deux bandes plus étroites d’un jaune orangé, occupent en entier le dessus et les côtés de la tête et du cou ; la gorge est d’un jaune pur, la poitrine est décorée d’une grande plaque bleue ; tout le reste du dessous du corps, compris les couvertures inférieures de la queue, est rayé transversalement de ces deux dernières couleurs, et le bleu règne seul sur les pennes de la queue, qui sont étagées. Le dessus du corps depuis la naissance du cou, et les couvertures des ailes les plus voisines, sont d’un brun rougeâtre ; les couvertures les plus éloignées sont noires, ainsi que les pennes des ailes ; mais quelques-unes des premières ont de plus une tache blanche, d’où résulte une bande de cette couleur dentelée profondément, et qui court presque parallèlement au bord de l’aile repliée. Le bec et les pieds sont bruns.

Cet oiseau est un peu plus gros qu’un merle : sa longueur totale est de huit pouces et demi, sa queue de deux et demi, son bec de douze lignes, et ses pieds de dix-huit. Les ailes, dans leur repos, vont presque à la moitié de la queue.


Notes de l’éditeur
  1. Cuvier le considère comme un Fourmillier. Il habite non la Guyane, mais l’Inde. [Note de Wikisource : c’est l’actuel Hydrornis guajanus Statius Müller, vulgairement brève azurine ; cet oiseau, ainsi que ceux de l’article suivant, forment une famille, les pittidés ; elle appartient elle-même à un ensemble de quatre familles qui font le pendant, dans l’Ancien Monde, des familles de tyrans, de cotingas, de thamnophilidés, etc. dans le Nouveau Monde.]