Œuvres complètes de Buffon, éd. Lanessan/Histoire naturelle des oiseaux/Le verdin de la Cochinchine

LE VERDIN DE LA COCHINCHINE

Le nom de cet oiseau[NdÉ 1] indique assez la couleur principale et dominante de son plumage, qui est le vert : ce vert est mêlé d’une teinte de bleu plus ou moins forte sur la queue, sur le bord extérieur des grandes pennes des ailes et sur les petites couvertures qui avoisinent le dos ; la gorge est d’un noir de velours, à l’exception de deux petites taches bleues qui se trouvent, de part et d’autre, à la base du bec inférieur : le noir de la gorge s’étend derrière les coins de la bouche, et remonte sur le bec supérieur, où il occupe l’espace qui est entre sa base et l’œil, et par en bas il est environné d’une espèce de hausse-col jaune qui tombe sur la poitrine ; le ventre est vert, le bec noir et les pieds noirâtres. Cet oiseau est à peu près de la grosseur du chardonneret ; je n’ai pu mesurer sa longueur totale, parce que les pennes de la queue n’avaient pas pris tout leur accroissement lorsque l’oiseau a été tué, et qu’on les voit encore engagées dans le tuyau : aussi ne dépassent-elles point l’extrémité des ailes repliées.

Le bec a environ dix lignes, et paraît formé sur le modèle de celui des merles ; ses bords sont échancrés près de la pointe. Ce petit merle vient certainement de la Cochinchine, car il s’est trouvé dans la même caisse que l’animal porte-musc envoyé en droiture de ce pays.


Notes de l’éditeur
  1. Cuvier le considère comme un Philédon [Note de Wikisource : actuellement Chloropsis cochinchinensis Gmelin, vulgairement verdin à tête jaune ; les verdins forment une famille très éloignée des turdidés, lointainement apparentée à celle des tisserins (parmi les familles déjà évoquées par Buffon)].