Edouard Garand (74 Voir et modifier les données sur Wikidatap. 22-27).

VII


Aucun des participants n’avait intérêt à ce que transpirât au dehors le bruit de ce triple duel. La ville apprit seulement les fiançailles d’Herman von Buelow et de Natalie Lowinska sans se soucier de savoir quelles circonstances les avaient favorisées. D’autres sujets plus passionnants que l’union de ces deux familles célèbres captivaient l’opinion publique.

Diverses étincelles jaillissaient ça et là, de par le royaume du feu souterrain qui minait sourdement les bases de la société.

Heinrich Borina, contrôleur des finances, assuré des faveurs royales, en échange de celles qu’octroyaient sa sœur Lucrezia, profitait de sa charge pour s’enrichir. Il menait une vie de faste et d’apparat, entretenait publiquement des maîtresses, jetait à tout hasard l’argent public et malgré ces largesses trouvait le moyen d’acquérir pour lui-même, dans Leuberg, certains immeubles de rapport, avantageusement situés.

Si le fait se fut produit dans une période de prospérité, il eut passé inaperçu, mais l’hiver était rude et la crise de chômage qui sévissait au sein de la population ouvrière s’accentuait chaque jour davantage. Des manufactures fermaient leurs portes, les unes acculées à la banqueroute par des conditions économiques désavantageuses, les autres temporairement pour la réorganisation de l’administration ou du personnel. En d’autres endroits, on diminuait la main-d’œuvre.

Aux remontrances qu’un ministre s’était permis de lui faire et à ses objurgations de se débarrasser d’Heinrich Borina, Karl III de plus en plus aveuglé par sa folle passion pour la prima donna avait répondu, comme a Herman von Buelow qu’il était en Uranie, le seul et unique maître, et qu’il n’entendait recevoir d’ordres de personnes.

Habile et intrigante, Lucrezia plus séduisante que jamais, s’était assurée dans la place, des alliés puissants. D’entre les ministres, la plupart étaient ses créatures. Les membres du Cabinet prenaient leurs ordres chez elle.

La durée du parlement venait d’être prolongée de deux ans, ce qui le mettait à l’abri du coup de dés des élections. Une police bien organisée, opérant secrètement assurait la stabilité du pouvoir.

Cette solidité n’était qu’apparente. Le jour où le contrôleur annonça l’imposition de nouvelles taxes, les protestations éclatèrent partout, au grand jour. Dans les clubs ouvriers, dans les salles publiques, des orateurs dénoncèrent l’état actuel des choses ; quelques-uns plus fougueux en appelèrent à la violence.

Pour étouffer dans l’œuf ce mouvement qui menaçait de prendre une importance dangereuse, la police raida un soir par un mouvement d’ensemble qui encercla toute la ville de Leuberg et s’étendit aux autres villes du royaume tous les clubs et toutes les salles publiques où les protestataires s’étaient donnés rendez-vous. Pour prendre figure de magnanimité et calmer après cette manifestation d’autorité et de puissance, l’effervescence populaire, qui pourrait en résulter, Karl III gracia les prisonniers.

Le lendemain, la presse officielle exaltait jusqu’aux nues en termes élogieux et dithyrambiques la grandeur d’âme et l’esprit de clémence du souverain.

À la vérité, il commençait d’avoir peur. Il fit part à Heinrich Borina de ses craintes, l’adjura de faire moins d’étalage, de faste et de luxe et d’annoncer que l’impôt projeté serait réduit de moitié.

Hélas trop tard ! Cette mesure retarda seulement l’explosion de la vindicte générale.

Le pays redevint calme, mais du calme effrayant et trompeur qui précède les tempêtes.

Comme autrefois en France on détestait la Pompadour pour ce qu’elle coûtait au pays d’argent et de ruine, en Uranie le peuple détestait la Borina.

Comme les philosophes du XVIIIe siècle, Rousseau, Voltaire, Diderot et les encyclopédistes avaient déposé dans les esprits la semence intellectuelle d’où devait plus tard germer l’idée d’une reconstitution politique, un groupe d’intellectuels par des brochures, des conférences, prêchaient l’émancipation des classes laborieuses, l’avènement d’un nouveau système politique basé sur une coopération plus étroite du pouvoir avec le peuple. Les esprits étaient mûrs pour la révolution.

En Uranie, comme dans la Russie des Tsars, une oligarchie gouvernait et au-dessus de cette oligarchie, la monarchie possédait sur ses sujets le droit de vie et de mort. Si Karl, la première année de son règne avait donné à son peuple les plus grandes espérances, il détruisit par sa conduite des temps passés la confiance des citoyens et avec la confiance, l’amour et le respect dus aux monarques de droit divin.

S’il n’avait pas été si profondément aveuglé par la passion funeste où il donnait avec la fougue et l’emportement de sa jeunesse, il aurait pu constater, à de nombreux indices, que ses amis véritables s’éloignaient de lui, qu’il n’était entouré que de flatteurs prêts à se partager ses dépouilles, le jour où la vindicte populaire le précipiterait brutalement à bas de son trône.

Ce jour approchait. Même en laissant les événements suivre leurs cours, l’aurore s’en dresserait inévitable, une aurore rougeoyante, annonciatrice d’un coucher pourpre de tout le sang versé.

Dans chaque pays ou à peu près, les réformes sociales se sont opérées dans le sang et les modes nouveaux de gouvernement se sont édifiés sur des cadavres.

De lui-même, Karl donna le signal du soulèvement. Le coup de pistolet du 8 janvier demeurera dans l’histoire de l’Uranie comme le signal des troubles qui ont bouleversé ce pays.

C’était une soirée d’hiver sereine et calme. La veille, il avait neigé. Les maisons étaient revêtues d’un manteau léger et blanc d’hermine, les arbres qui bordaient les avenues étaient poudrés comme des marquis à perruque. L’air était léger, fluide, pur, vivifiant. Une lune sereine éclairait la ville, et sa grosse face ronde ironique et moqueuse, souriait, dans le manteau bleu du ciel, comme une tête de pierrot sortant du rideau d’un théâtre.

À l’opéra, Lucrezia Borina venait de triompher dans la Juive. Même ceux qui la détestaient ne pouvaient s’empêcher d’admirer et d’acclamer l’artiste qu’elle était. Quand elle paraissait sur la scène, séduisante et troublante et que sa voix nette et vibrante comme une lame fine du plus pur argent se faisait entendre, dominant dans les moments tragiques, les accords de l’orchestre, l’on oubliait la déplorable politique qu’elle était pour ne voir en elle et n’admirer que l’artiste admirable, la plus grande peut-être de l’Europe.

Quand le rideau fut retombé pour la dernière fois et qu’elle gagna sa loge, elle trouva dans son boudoir Karl qui l’attendait. Il tenait à la reconduire chez elle. La pureté de l’air hibernal, cette soirée doucement illuminée, invitait à la promenade. Il voulait savourer le plaisir de glisser par les rues au trot des trois bêtes vigoureuses attelées en troïka, pendant que les sonnettes rythmaient de leur tin-tin joyeux, la course de l’équipage.

Emmitouflés dans leurs fourrures, ils se laissaient emporter, par les rues silencieuses, pendant que le traîneau crissait légèrement sur la neige feutrée.

Peu de monde au dehors, à cette heure tardive sauf à la sortie des cabarets. Les cafés illuminés regorgeaient de clients.

Au carrefour d’une rue, quelques jeunes gens éméchés, discutaient avec animation. Leur démarche était incertaine ; l’un d’eux caracolait, et comme si le trottoir était trop étroit pour eux, ils partirent tout à coup, bras dessus, bras dessous, tous les quatre, en tenant le milieu de la rue et chantant à tue-tête.

La carriole les rejoignit bientôt. Sans s’occuper de la qualité de ses occupants ils continuèrent leur manège sans se déranger de leur route.

Le cocher fouetta ses bêtes pour qu’elles avancent au risque d’écraser quelqu’un de la bande ; un des jeunes gens saisit le cheval de gauche par la bride, et, d’une voix empâtée s’adressant au cocher :

— Eh ! Là ! Tout beau, l’ami !

Karl se leva de son siège.

Il était blême et frémissant de colère et de rage :

— Faites place, cria-t-il. Cocher fouettez-le.

Le jeune homme tourna vers le roi sa figure avinée.

— Tiens Karl et sa… On a pas peur de toi…

Une balle de revolver l’atteignant à la tempe, étouffa dans sa gorge, le reste de la phrase.

Il tomba sur la neige, inanimé.

Ses compagnons subitement dégrisés, le soulevèrent à demi. Un filet de sang lui marbrait la joue. Il était raide mort.

Des poings crispés se tendirent vers l’équipage qui s’enfuyait au grand galop. Des imprécations, des jurons, des cris de vengeance !

La mesure est comble. Ces quelques gouttes de sang ont suffi à la faire renverser.

Une page nouvelle commence au livre de l’Uranie. Une page tragique.

Ils emportèrent dans leurs bras, le cadavre de celui qui, tantôt riait, buvait, chantait avec eux, oublieux des soucis du jour et des tracas de demain.

Un auto passait. Ils la hélèrent, y déposèrent le corps, pour le rapporter à sa famille. Elle demeurait au loin, dans le faubourg, au sein de la population des travailleurs dont il faisait partie.

Les trois amis firent eux-mêmes sa toilette ultime, dernier service à un camarade de plaisir comme de peine.

…Dans la nuit bleue, après qu’ils l’eurent exposé en chapelle ardente, et que la famille à ses pieds priait et pleurait, ils partirent chacun de son côté, hérauts lugubres, annoncer la macabre nouvelle.

Comme une trainée de poudre, elle se répandit de maison en maison, de rue en rue.

Le faubourg Paul II bougea. Dans l’air nocturne, retentirent des imprécations, des cris de douleurs, des hurlements de haine. Ce fut à la maison endeuillée une procession ininterrompue, comme à la tombe d’un martyr. N’était-il pas un martyr ? la première victime tombée, celle dont le sang criait vengeance, et déchaînait dans leur paroxysme les passions exaltées de la multitude. Toute la nuit, ils défilèrent devant le cadavre, où l’on apercevait à la hauteur de l’œil, le trou sombre qu’avait creusé la balle.

Un détachement de police arriva bientôt. Devant le nombre de plus en plus grossissant de la foule qui se pressait en face de la maison sinistre ; devant les menaces qui montaient aux lèvres, l’humeur de combat et de lutte qui s’emparait graduellement des manifestants, le lieutenant qui avait charge de l’escouade, se contenta de laisser quelques hommes sur les lieux, leur enjoignant d’être calmes, et de ne pas provoquer par un geste maladroit, l’ire populaire.

Il retourna aux quartiers généraux, fit son rapport.

Le chef averti nuitamment, sans uniformes, sans insignes, sans rien qui trahisse sa fonction officielle, enquêta sur place voulant étudier la situation et se rendre compte de l’état d’animosité des esprits. Il revint perplexe, ne sachant s’il devait, par la force réprimer, cette manifestation de sympathie ou la laisser s’accomplir en toute liberté.

Un dilemme se posait devant lui.

Disperser la foule, la laisser maîtresse du terrain !

Dans un cas comme dans l’autre, le danger subsistait d’un commencement d’émeute.

Après avoir conféré avec son assistant, il choisit la dernière alternative, attendit avant d’agir, de nouveaux développements. La journée du lendemain fut paisible. Elle était, toute au deuil consacrée.

Le devoir religieux accompli, les représailles commenceraient.

C’est ce qu’avait décidé le comité temporaire formé durant la veillée tragique. Le faubourg se dresserait, redoutable, menaçant, aidé des autres faubourgs, supporté par les unions ouvrières, les clubs socialistes, comptant sur l’appui des chefs de l’opposition politiques qui se dresseraient enfin devant le pouvoir, assurés d’avoir derrière eux le peuple opprimé, et qui s’exaspère de l’oppression.

Les abords de l’église saint Paul, depuis longtemps déjà étaient envahis, quand on entendit dans le lointain, le bruit cadencé de milliers et de milliers de pieds, martelant la neige durcie.

Le corbillard traîné par deux chevaux, avançait lentement au milieu de la cohue des curieux qui encombraient les rues et les trottoirs. Après, bannière en tête, les unions ouvrières défilaient. Tout ce monde observait un silence religieux, impressionnant, effrayant.

Ils étaient au-delà de dix milles, quatre par quatre, les uns priant solitairement, en égrenant le chapelet entre leurs doigts que le froid a fait gourds, les autres fixant la terre de leurs regards sombres, où se lisait avec l’amertume et la colère, la décision de venger le camarade immolé.

L’église, pourtant vaste, l’une des plus vastes de Leuberg put à peine contenir le tiers des assistants. Ceux qui ne purent entrer, demeurèrent à la porte, attendant de reprendre leurs rangs pour la dernière procession, celle qui avait pour but ultime le cimetière.

Là, des discours seraient prononcés, où le verbe des orateurs extérioriserait tout ce qui, dans le tréfonds de leur âme, bouillonnait de sourde rancœur.

Dans l’air de cette matinée de janvier, lugubrement, les cloches tintèrent. Les têtes se découvrirent et s’abaissèrent dans l’attitude du recueillement.

Puis, les lourdes portes s’ouvrirent. Le cercueil apparut porté sur huit épaules, larges et vigoureuses de travailleurs, qui le glissèrent à l’intérieur du corbillard. Dans le même silence, dans le même ordre, le cortège se reforma et s’ébranla lourdement vers le cimetière des innocents dans la banlieue.

À chaque coin de rue, de nouveaux venus emboîtaient le pas. Le flot humain augmentait… Les rues maintenant suffisaient à peine à le contenir ; il s’étendait sur toute la largeur et du chemin, et du trottoir, resserré par les maisons…

Aucun chant, aucun cri. Le silence… le recueillement. Le silence tragique épouvantable…

La fosse est creusée. La terre gelée est déposée chaque côté, en mottes… Le cortège fait halte. Les casques et les bonnets s’enlèvent. Un officiant, récite quelques prières. À l’aide de câbles le cercueil est déposé dans le trou. Chacun défile, lance une motte de terre. Elles tombent avec un bruit sourd…

Par respect pour le lieu, il n’y aura pas de discours. C’est ce que vient d’annoncer Jacob Bowinsky, président de la confédération des clubs travaillistes. Il donne rendez-vous à deux heures à la place Paul II

Le ciel se voile, la neige se met à tomber, floconneuse et lente… La foule évacue le terrain… elle se disperse par groupe. L’animation longtemps contenue éclate ; on distingue parmi les groupes des hommes qui parlent et dont les gestes menacent d’invisibles ennemis…

La neige continue de tomber. Elle recouvre de sa ouate, les trottoirs, les maisons, les arbres. C’est le calme encore une fois.

Dans le palais royal, Karl III depuis la veille s’était promené d’une pièce à l’autre, en proie à l’agitation et à l’énervement. La colère, la sympathie, le regret s’implantait tour à tour en son âme…

Il ne savait que faire, que penser. Quelles conséquences politiques aurait son geste irraisonné du 8 janvier au soir, il ne pouvait rien augurer, et ne saurait comment envisager la situation.

Mis au courant par sa sœur, Heinrich dès le matin s’était rendu au palais. Insidieusement, à l’aide de phrase mielleuses, il avait réussi à ramener un peu de calme dans l’esprit du monarque. Puis, avec véhémence, il avait fait le procès du peuple, et félicité Karl d’avoir agi de la sorte.

« Oignez vilain, lui disait-il, il vous poindra ; poignez vilain, il vous oindra ». Sire vous avez agi sagement. Vous êtes le maître et si le peuple veut se soulever… eh ! bien, l’armée est là

Il envoya un émissaire assister aux funérailles qui lui rapporta fidèlement, ce qui s’était passé …

Il eût peur des résultats de l’assemblée convoquée pour l’après-midi, fit mander ses ministres, et avec eux discuta des mesures à prendre.

Il n’y avait qu’un moyen ; celui qu’Heinrich Borina avait suggéré ; lancer l’armée après cette meute, la diviser, la pourchasser, établir la loi martiale tant que les esprits ne se seront pas apaisés.

Mais l’après-midi, dès le début du meeting après qu’un policier en grande hâte l’eût mis au courant des proportions que prenaient la manifestation, il décida d’agir et d’agir vite…

Un téléphone chez Herman von Buelow le manda en toute hâte au palais. Herman von Buelow commandait les dragons du roi. Ce régiment était l’orgueil du royaume, et composé de soldats expérimentés, et renommés pour leur bravoure. Le roi avait une confiance illimitée en cette unité militaire. Une charge de cavalerie disperserait la foule, le calme reviendrait et tout serait fini.

Quand von Buelow pénétra dans la ville, il se rendit vite compte qu’il était maintenant trop tard pour agir, qu’essayer d’endiguer le flot populaire était peine perdue, que la répression de l’émeute n’aurait pour résultat que d’ouvrir sur la ville, les écluses d’où ruisselleraient le sang de la nation. Ce qu’il prévoyait, se réalisait. La révolution se dressait sur tous les coins du pays… La goutte de sang avait fait renverser le verre.

Dans l’antichambre de son bureau, Karl se promenait nerveusement, les mains derrière le dos… Il avait les yeux hagards, les lèvres tremblantes. Les dernières nouvelles étaient de plus en plus mauvaises.

Von Buelow s’inclina et salua :

— Sire !…

Le roi commença à parler avec volubilité… s’échauffant, proférant des menaces…

— Pardon sire ! Je connais la situation exacte… Il n’y a qu’un remède.

— Vous allez vous rendre, immédiatement, à la caserne… et avec les dragons charger la foule.

— Sire, je refuse. Il est trop tard…

Un messager la figure décomposée entra à ce moment.

— Sire, la foule est en marche…

— Que fait la police ?

— Elle est avec la foule. Albert Kemp, le chef s’est mis à la disposition des rebelles…

Se tournant vers von Buelow, Karl lui dit :

— Commandant von Buelow, je vous ordonne de marcher immédiatement contre les rebelles.

— Sire, demandez-moi n’importe quel service, ma vie vous appartient, mais cela, je ne puis pas.

Le téléphone sonna…

Les rebelles venaient de lancer le mot d’ordre. « Chez la Borina et chez le roi ». Le palais Couti venait d’être pillé…

Vite, Karl, raccrocha le récepteur, et appela Lucrezia, lui enjoignant de fuir immédiatement…

— Sire, lui dit von Buelow. Mon auto est à la porte. Sautez-y avec moi et je vous conduis aux frontières. Vous n’avez pas d’autres alternatives si vous ne voulez pas être assassiné.

Karl ouvrit la fenêtre. Une rumeur sourde grondait dans le lointain… Von Buelow donna ordre à son régiment de se porter immédiatement au palais royal pour empêcher les déprédations populaires, sauta accompagné de Karl, dans l’auto qui l’attendait à la grille, et à une vitesse folle, s’engagea par la grande route jusqu’à la frontière d’Autriche…

L’Uranie n’avait plus de monarque… plus de gouvernement.