Évelina (1778)
Maradan (2p. 243-259).




LETTRE LXXV.


Évelina à M. Villars.
Clifton, le 3 octobre.

En ouvrant mes volets ce matin, je vis mylord Orville qui se promenoit déjà dans le jardin : je ne descendis cependant point avant l’heure du déjeûner ; il me reçut avec une froideur digne de lady Louise.

Madame Beaumont, lady Louise et madame Selwyn lièrent leur conversation ordinaire, à laquelle votre Évelina ne prit aucune part ; négligée, tranquille et rêveuse, elle demeura à l’écart, comme un être qui ne tient à rien et dont personne ne se met en peine.

Peu contente de ma situation, impatientée de me voir négligée de la sorte, je me retirai le plutôt possible. En sortant je trouvai dans mon passage, sir Clément Willoughby, qui me pressa instamment de rentrer avec lui. Je n’y consentis qu’à regret, mais je devois m’y résoudre si je ne voulois continuer à rester seule avec lui dans l’antichambre, car il me retint de force. J’étois cependant un peu honteuse d’avoir l’air de m’attribuer ainsi sa visite ; ses assiduités ne le font que trop soupçonner déjà.

Il passa plus de deux heures avec nous, et il affecta pendant tout ce temps de m’entretenir en particulier ; peut-être n’en aurois-je pas encore été débarrassée, si madame Beaumont n’avoit proposé un tour en voiture. Lady Louise accepta, et madame Selwyn dit qu’elle seroit charmée d’être de la partie, pourvu que mylord Orville ou sir Clément s’en missent aussi : un simple trio de femmes, ajouta-t-elle, lui sembloit trop insipide.

Sir Clément, toujours attentif à faire sa cour à madame Selwyn, demanda la permission d’accompagner les dames : mylord Orville s’en excusa, et moi je montai dans ma chambre, d’où je ne suis descendue que pour dîner. J’évite autant que je puis la présence du lord ; sa froideur m’est insupportable, quoique je l’y aie autorisé par ma propre conduite.

Sir Clément fut encore des nôtres à dîner ; il joue son rôle à merveille, et il a réussi à gagner entièrement les bonnes graces de madame Beaumont, qui n’est pas d’ailleurs d’un commerce aisé.

Je me suis mortellement ennuyée pendant toute la journée ; il m’a fallu supporter à la fois, et les importunités indiscrètes de sir Clément, et le silence révoltant de mylord Orville. L’un ne m’a pas quittée un instant, l’autre ne m’a pas dit un seul mot ; le premier faisoit naître les occasions de m’entretenir, l’autre les fuyoit avec soin.

Je commence à croire, mon cher monsieur, que le changement trop subit dans ma conduite envers le lord étoit déplacé. À tout prendre, il ne m’a donné nul sujet de mécontentement ; et le motif de cette altération étant uniquement à ma charge, je n’aurois pas dû m’astreindre à une réserve que je ne puis pallier par aucune raison légitime : d’ailleurs, il étoit naturel que l’affectation avec laquelle j’évite sa société, fit un mauvais effet.

Hélas ! monsieur, mes réflexions viennent toujours trop tard : il faut avouer que je paie bien cher le peu d’expérience que j’acquiers, et je prévois qu’il m’en coûtera encore beaucoup avant que j’arrive à ce point de prudence dont le sage se sert pour régler sa conduite présente et pour prévenir des embarras éloignés.

Le 4 octobre.

Hier matin, tout le monde sortit en voiture, et je restai seule au logis avec madame Selwyn : je m’étois arrêtée un moment dans sa chambre, mais je m’en suis éclipsée au plus vite. Je crains la conversation de cette dame ; elle prend plaisir à me plaisanter impitoyablement, soit sur mon sérieux, soit sur le compte de mylord Orville.

En sortant de chez elle, je me suis rendue dans le jardin, où j’ai passé une grosse heure ; j’étois assise dans un berceau au bout de la grande allée, absorbée dans mes conjectures sur l’avenir, quand tout-à-coup je fus interrompue par sir Clément Willoughby.

Je l’attendois peu, et il a su certainement que j’étois dans le jardin, car il ne vient guère s’y promener seul. Dès que je le vis arriver, je me préparai à m’en aller ; mais il me cria de loin : « Arrêtez, la plus aimable des femmes, j’ai un mot à vous dire » ; et il n’eut rien de plus pressé que de s’asseoir à côté de moi.

« Et pouvez-vous, continua-t-il, me refuser une légère faveur, quand j’achète si cher la douceur de vous voir ? Pas plus tard qu’hier encore, n’ai-je pas souffert le plus cruel martyre » ?

« Vous, sir Clément » ?

« Oui, belle inhumaine, n’ai-je pas consenti à être claquemuré dans une voiture ! pendant toute une mortelle matinée, avec trois des plus ennuyeuses femmes de l’Angleterre » ?

« En vérité, monsieur, ces dames vous ont une grande obligation ».

« Oh ! elles ne s’en doutent pas ; elles ont une trop haute idée de leur mérite pour croire qu’elles aient des égards à observer. Heureusement on les en dispense ».

« Ces dames ne pensent assurément pas que vous les traitez si mal ».

« J’en suis bien sûr aussi, et leur amour-propre m’en répond. — Mais être arraché de la société de miss Anville, pour s’enfermer avec des femmes comme celles-là, en vérité c’est une situation digne de pitié, et tout le monde m’en plaindroit, excepté vous, madame ».

« Quelque fâcheuse que vous présentiez cette situation, je ne vois pas que vous ayez été tant à plaindre, et, aux yeux de bien du monde, elle auroit paru plutôt digne d’envie que de compassion ».

« Le monde pense sur ce sujet à-peu-près comme moi : on se moque de madame Beaumont, on tourne lady Louise en ridicule, et l’on déteste madame Selwyn ».

« Vous êtes, monsieur, un juge sévère, et vos décisions sont tranchantes ».

« Accusez-en vous-même, mon ange, si vos perfections ne servent qu’à faire ressortir leurs défauts. Je vous proteste que pendant toute cette course j’ai cru marcher à pas de tortue. Le sot orgueil de madame Beaumont, et le respect qu’elle se fait porter, sont insupportables, assommans : à en juger par son air de gravité, l’on auroit dit qu’elle se promenoit en voiture pour la première fois de sa vie ; — je souhaite du moins que ce soit pour la dernière. — Croyez-moi, madame, si je n’étois obligé de la ménager pour avoir l’entrée de sa maison, je la fuirois comme la peste. Madame Selwyn, à la vérité, tâcha de faire diversion au cérémonial, mais la méchanceté de sa langue ». —

« Comment, monsieur, vous vous récriez contre ce défaut » ?

« Oui, madame, malgré votre reproche, je le trouve choquant, sur-tout pour une femme. Madame Selwyn, j’en conviens, a de l’esprit, elle a plus de connoissances que la moitié de son sexe ensemble ; mais elle court perpétuellement après la satire, et ce penchant met tous ceux qui vivent avec elle mal à leur aise ; d’ailleurs, à force de parler, elle ennuie, et les plus jolies choses deviennent insipides dans sa bouche. Quant à lady Louise, c’est une petite langoureuse, qui ne sauroit entrer en considération : — si elle valoit la peine d’être jugée sérieusement, je dirois qu’elle est un composé d’affectation, d’impertinence et de vanité ».

« Vous me surprenez, monsieur ; pouvez-vous en bonne conscience entretenir une aussi mauvaise idée de ces dames, et leur prodiguer tant d’attentions, tant de politesses » ?

« Des politesses ! — eh ! mon ange, je serois homme à me mettre à genoux devant elles, à les adorer, pour me procurer la félicité de vous voir ! Rappelez-vous ma déférence pour le brutal capitaine Mirvan, et pour le gendarme qui se fait nommer madame Duval. S’il pouvoit exister une créature assez horrible pour réunir tous les défauts de ces différens caractères, — une créature qui rassemblât la fierté de madame Beaumont, la brutalité du capitaine Mirvan, la présomption de madame Selwyn, l’affectation de lady Louise, et la bassesse de madame Duval ; — ce monstre même recevroit encore mes hommages, si, par cette condescendance, je savois gagner un mot, un seul regard de mon adorée miss Anville ».

« Vous vous trompez, monsieur, si vous vous imaginez qu’une telle duplicité puisse vous servir de recommandation chez moi ; d’ailleurs, je saisis cette occasion pour vous prier de m’épargner un pareil langage à l’avenir ».

« Oh ! miss, votre froideur, vos reproches me percent le cœur : traitez-moi avec moins de rigueur, et vous ferez de moi tout ce que vous voudrez ; — vous gouvernerez, vous dirigerez toutes mes actions, vous ferez de moi un tout autre homme, je n’aurai de desirs que les vôtres, accordez-moi du moins votre pitié, si vous êtes décidée à me refuser vos bontés ».

« Encore une fois, monsieur, finissez ces discours ; ils me déplaisent trop pour qu’ils puissent jamais faire fortune chez moi. Jusqu’ici vous n’avez que trop bien réussi à me tourmenter, et je vous préviens que si vous ne changez entièrement de langage et de conduite à mon égard, vous me chasserez partout où vous serez ».

Je m’étois levée, résolue de m’en aller ; mais sir Clément me retenant toujours se jeta à mes pieds, et s’écria du ton le plus passionné : « Qu’osez-vous dire, miss ! est-il possible que vous poussiez votre froideur mortelle, jusqu’à me défendre le moindre rayon d’espérance » ?

« J’ignore, monsieur, de quelles espérances vous parlez ; ai-je jamais prétendu vous en donner » ?

« Ah ! vous me mettez hors de moi-même, et je ne puis endurer plus long-temps votre mépris. Modérez cette extrême cruauté, si vous ne voulez me réduire au désespoir : dites du moins, belle inexorable, dites du moins que mon état vous fait pitié… ».

Dans ce même moment un malheureux hasard conduisit mylord Orville devant le berceau où nous étions assis. Sa vue fut pour moi un coup de foudre ; il pâlit lui-même et parut interdit. Il se disposa à retourner sur ses pas, mais je l’appelai à mon secours, et j’exhortai sévèrement sir Clément à lâcher ma main ; celui-ci se leva, mais il me retenoit toujours, et le lord, peu attentif à mes cris, continua son chemin, jusqu’à ce qu’il m’entendît appeler une seconde fois. Alors il revint vers nous, en disant à sir Clément d’un grand sang-froid : « J’espère, monsieur, que vous ne retenez pas miss Anville malgré elle ».

« En tout cas, mylord, riposta celui-ci, je puis me passer de l’honneur de votre entremise ».

En attendant, je m’étois débarrassée de ses mains et je me sauvai au plus vîte. Mes craintes se tournèrent alors vers les suites que cette rencontre pouvoit avoir, et j’appréhendai fortement que l’orgueil humilié de sir Clément ne le portât à provoquer mylord Orville. Je crus devoir recourir à madame Selwyn, et, en me précipitant dans sa chambre, je la priai d’une manière à peine intelligible de vouloir bien faire un tour du côté du berceau. Il n’en fallut pas davantage pour lui inspirer quelques soupçons, et elle partit avec la vîtesse de l’éclair.

Je vous laisse à juger dans quelle impatience j’attendis son retour ; à peine pus-je résister à la tentation de la suivre : elle revint enfin, et me rapporta un entretien des plus intéressans, dont j’avois été l’objet. Je vais vous en faire part, monsieur ; mais, j’omettrai les commentaires et les saillies dont madame Selwyn assaisonna son récit ; votre imagination les suppléera aisément.

Madame Selwyn trouva les deux cavaliers assis tranquillement dans le berceau, et s’appercevant qu’ils étoient engagés dans une conversation assez sérieuse, elle s’arrêta à quelque distance. Voici ce qu’elle m’en a communiqué.

Sir Clément avoit dit au lord qu’une certaine question qu’il lui avoit faite le surprenoit. « Mais, a-t-il continué, je n’y répondrai point, à moins que mylord Orville ne souffre que j’en propose une à mon tour ».

« Volontiers, monsieur ».

« Vous me demandez quelles sont mes intentions ; — et croyez-vous, mylord, que je sois moins curieux de connoître les vôtres » ?

« Je n’en ai montré aucune ».

« Et à quoi donc faut-il attribuer votre desir de savoir les miennes » ?

« À l’intérêt sincère que je prends au bien-être de miss Anville ».

« Un tel intérêt est noble et digne des plus grands éloges ; mais à moins que d’être son père, — son frère, — ou son amant »… —

« Je vous entends, sir Clément, et je conviens que je n’ai point les droits que donnent ces différens titres de famille, pour me permettre des recherches sur ce qui regarde miss Anville : cependant j’avoue en même temps que je ne desire rien de plus que de lui rendre service et de la voir heureuse. M’excuserez-vous donc si je prends la liberté de répéter ma question » ?

« Oui, pourvu que vous me permettiez de vous répéter qu’elle me paroît des plus singulières ».

« Soit : mais la situation de cette demoiselle me semble l’être tout autant ; elle est fort jeune, sans expérience, et abandonnée à sa propre direction. Je croirois qu’elle ne s’apperçoit pas des dangers qu’elle court, et je ne vous dissimule pas, monsieur, que je me sens une vocation pour les lui faire remarquer ».

« Je ne vous comprends pas trop, mylord ; mais j’espère du moins que votre dessein n’est pas de la prévenir contre moi ».

« J’ignore, monsieur, ce qu’elle pense de vous ; j’ignore quelles sont vos intentions à son égard. Peut-être, si j’étois mieux instruit de vos sentimens réciproques, me verriez-vous moins officieux ; mais je n’ai pas la présomption de demander dans quels termes ».

« Vous savez, mylord, que je ne suis pas assez vain non plus pour vous dire que je joue à jeu sûr ; cependant avec un peu de persévérance ». —

« Vous êtes donc résolu à persévérer ».

« Oui, décidément, mylord ».

« Dans ce cas, souffrez, monsieur, que je vous parle avec franchise. Cette jeune demoiselle, quoique abandonnée à elle-même, et en quelque sorte sans protection, ne manque pas absolument d’amis : elle est parfaitement bien élevée, et on voit qu’elle a vécu en bonne société ; sa vertu et son esprit feroient honneur à tous les rangs, même aux plus élevés, et une telle personne n’est pas faite pour être amusée. On connoît vos principes, sir Clément ; excusez ce petit reproche ».

« Oh ! ce sont ses propres affaires ; elle a trop de jugement pour avoir besoin d’être conseillée ».

« Je ne lui dispute point un jugement sain et solide ; mais son âge et l’ingénuité de son caractère ne la mettent pas assez en garde contre de certains soupçons qui me paroissent très-fondés ».

« Mylord, vos éloges m’inspirent quelque défiance sur votre désintéressement. Il n’y a personne au monde que je craindrois pour rival autant que vous : mais qu’il me soit permis de vous dire que vous m’avez furieusement trompé dans cette affaire ».

« Monsieur, de grace, qu’entendez-vous par là » ?

« Souvenez-vous, mylord, que lorsque nous parlâmes pour la première fois de miss Anville, vous vous êtes exprimé à son sujet dans des termes qui s’accordent peu avec votre panégyrique actuel ; il vous plut alors de l’appeler une fille simple, sans esprit, et je ne puis guère m’imaginer que vous aviez d’elle une si haute idée ».

« Il est vrai qu’au premier abord je n’ai point rendu justice à son mérite ; mais j’ignorois alors combien elle étoit novice. Aujourd’hui ce n’est plus la même chose, et j’ai eu occasion de me convaincre, que ce qu’il pouvoit y avoir de singulier dans sa conduite étoit uniquement l’effet de son inexpérience, de sa timidité et d’une vie trop retirée ; car je lui trouve des connaissances, de la sensibilité et beaucoup d’intelligence. Elle ne ressemble pas à la plupart de nos jeunes femmes, qu’on connoît à fond au bout d’une demi-heure. Les bonnes qualités de miss Anville sont cachées par sa modestie et sa timidité ; il faut du temps et des encouragemens pour les faire paroître dans tout leur jour. Joignez à cela que sa beauté ne frappe pas des coups de surprise ; elle gagne le cœur petit à petit, et s’en empare comme par enchantement.

» Halte-là, mylord ; il n’en faut pas davantage pour expliquer l’intérêt que vous prenez à son bien-être ».

» Je ne me cache point de l’amitié et de l’estime que j’ai pour elle ; mais soyez persuadé, monsieur, que si j’avois laissé voir à miss Anville d’autres sentimens que ceux de l’amitié la plus désintéressée, je vous aurois épargné notre conversation. Mais, puisque vous ne jugez pas à propos de me faire connoître vos intentions, nous ne pousserons pas cette matière plus loin ».

« À dire vrai, je ne les connois pas trop moi-même. Miss Anville est une très-aimable personne, et si j’étois homme à me marier, elle seroit, de toutes les femmes du monde, celle dont je voudrois faire mon épouse. Mais je doute que votre philosophie même puisse me conseiller de prendre des engagemens de cette nature, avec une fille d’une naissance obscure, qui n’a d’autre dot que ses beaux yeux ; et qui probablement est dans la dépendance.

» Nous ne discuterons pas davantage là-dessus, et puisque nous sommes tous deux maîtres de notre volonté, nous agirons chacun selon notre bon plaisir ».

Madame Selwyn craignant d’être surprise, et voyant d’ailleurs que mes soupçons étoient mal fondés, quitta son poste et vint me rendre compte de ce qu’elle avoit entendu.

Quel homme que ce sir Clément ! quel cœur volage ! que de ruses, que d’artifices ! En attendant il se trompe lourdement, car cette fille si pauvre et obscure, loin d’ambitionner l’honneur de son alliance, la rejettera haut la main, à présent et jamais.

Quant à mylord Orville ; — mais n’en parlons pas. — Vous me direz vous-même, monsieur, ce que vous en pensez, si sa conduite n’est pas celle d’un parfait galant homme, si j’ai tort de l’admirer.

J’étois un peu confuse de reparoître en présence des deux parties, après le débat singulier dont j’avois été l’objet : je ne pus cependant me dispenser décemment de dîner avec eux. Sir Clément fut distrait et mal à son aise pendant le repas : son esprit étoit visiblement à la torture : il me veilloit de près, il épioit également mylord Orville. Je le traitai sans le moindre ménagement, étant décidée d’éviter à l’avenir toute conversation avec lui ; je suis trop irritée pour souffrir plus long-temps ses insultantes assiduités.

Je n’eus pas une seule fois le courage de rencontrer les yeux de mylord Orville : sa vue, et le souvenir de ce qui s’étoit passé, me tint pour ainsi dire en respect ; je redoutois sa sagacité : je n’ai pas quitté madame Selwyn du reste de la journée.

Adieu, mon cher monsieur ; j’attends demain des lettres de votre part ; elles décideront, je pense, de mon départ, soit pour Berry-Hill, ou pour Londres.