Alphonse Lemerre (p. 153-154).
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XXXIII

MEA CULPA


 
C’est ma faute, ma faute, et ma très-grande faute !

Un jour je te dirai pourquoi je t’aimai tant.
L’espèce de Sirène horrible qui me tend
Ses piéges, c’est ton Âme ; et ton Corps en est l’hôte.

C’est ma faute, ma faute, et ma très-grande faute !


Ton Âme impure au fond de ton Corps éclatant
N’est pas visible. Moi, je la voyais pourtant.
J’aurais dû m’en aller vers une Âme plus haute.

C’est ma faute, ma faute, et ma très-grande faute !

Maintenant tu t’en vas te faire payer tant
Par un vieux Juif lubrique, atroce et dégoûtant.
Nous ne dormirons plus ensemble côte à côte.

C’est ma faute, ma faute, et ma très-grande faute !

Or, chaque jour je fais œuvre de pénitent,
Me frappant la poitrine à grands coups, et luttant
Pour payer ce remords que jamais rien ne m’ôte.

C’est ma faute, ma faute, et ma très-grande faute !